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Critique de florigny


Géraldine, jeune femme ordinaire, employée dans une agence de voyages à Nice, tombe des nues lorsqu'un notaire lui apprend en même temps l'existence d'une grand-tante dont elle ignore tout, et l'héritage dont elle est la récipiendaire : une ferme isolée, inhabitée depuis 90 ans, près de Manosque en Haute-Provence, ainsi que l'argent nécessaire à sa remise en état. Seul un modeste codicille alerte Géraldine. Il lui est interdit de la vendre, et elle doit impérativement s'y installer avec sa famille, ce qui tombe à point nommé puisqu'elle a appris sa grossesse le jour même, et que son compagnon Jean-Louis, cuisinier exploité et frustré dans une gargote niçoise, rêve de chambres d'hôtes et d'un restaurant gastronomique où il pourrait révéler ses talents culinaires. Une nouvelle vie gratuite offerte à un jeune couple ne se refuse pas, même si Géraldine ressent un malaise diffus, confirmé lors de son arrivée à la Ferme des Courlis, puis aggravé lorsque Maximilien Saboyo, dit Max, tout frais débarqué de Guyane, est embauché par Jean-Louis pour le seconder en cuisine.


Avec un talent de conteur d'histoires hors normes, Edouard Brasey évoque romanesquement un fait divers qui a marqué Valensole en 1928 et dont le souvenir hante encore la mémoire collective de ses habitants : une famille assassinée, dont deux petits enfants, par deux adolescents, dont l'un a été condamné à mort et l'autre, trop jeune, a été envoyé au bagne à Cayenne. En début de lecture, je ne voyais pas comment l'auteur allait s'y prendre pour importer en Haute-Provence de la magie noire, de la sorcellerie, raconter l'histoire passionnante de la Guyane (qui n'est pas une île) et de ses différentes communautés, expliquer ses coutumes, parler du sort réservé aux chabins, noirs nés blancs, blonds et aux yeux bleus. Et pourtant le lien est très habilement fait entre Maurin-en-Provence et Cayenne, historique, généalogique, logique, crédible, réaliste, jusque dans l'épilogue au cours duquel le lecteur découvre toute la genèse de l'histoire, grâce à Sauveur, le bien nommé et à Géraldine, femme faible et forte.


Malicieusement, l'auteur a baptisé le personnage du notaire, Maître Magnan, hommage rendu à Pierre Magnan qui fut le précurseur du genre régional, noir et rural.... de très grande qualité...
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