Citations sur Les jeux de garçons (17)
Entre hommes , on ne se faisait pas la morale . On avait assez des femmes pour cela , des mères, des assistantes. Non , entre hommes on se serrait les coudes
...Il observait ces familles en se disant que la moitié d'entre elles serait prochainement détruites par la vie qui bouge trop...
Mathilde s'était levée elle aussi, pas mécontente que quelqu'un sonne la fin de cette récré. Elle avait certainement sa fichue baby-sitter à libérer, une réunion à préparer, la table du petit déjeuner à disposer avant le lever des enfants et son couillon de mari à border.
Bonnes élèves , elles devaient suivre sagement leur destin d'épouse , puis de mère, sans céder à la tentation.Tentation qu'elle tâcheraient par ailleurs de ne pas voir afin de ne pas gâcher le joli conte qu'elles se racontaient chaque soir dans leur lit d'adulte désormais occupé par un prince ronflant.
Elle n'avait pas d'enfant. Elle n'en voulait pas forcément, d'ailleurs, préférant parcourir le monde parce que c'était ainsi, considérait-elle, qu'on se construisait, qu'on s'enrichissait plutôt que de tourner indéfiniment autour du triangle d'or ainsi que le faisaient la plupart des individus.
Lucie était revenue de la chambre des enfants (...) non sans lu avoir lu le début d'une histoire dans laquelle il était certainement question de princesses poireautant dans l'attente qu'un type viennent les libérer de l'ennui en leur collant une tripotée de gosses. Combien de temps continuerait-on à raconter ces conneries aux fillettes ?
Il avait pris la décision de mettre de côté son romantisme exacerbé pour agir comme les autres, les salauds, lesquels avaient toujours eu plus de chance en amour que les mecs bien, c'était assez connu pour qu'il n'ait pas besoin d'attendre quarante ans pour le comprendre.
Ils avaient parlé tout l'après-midi. J'ai des gosses, avait-il rappelé, honteux, comme s'il s'agissait d'une tare, comme s'il faisait visiter un appartement en précisant "bon, les chiottes sont sur le palier mais on va trouver une solution".
Puis ils ne s'étaient plus quittés. Ils étaient ce qu'on appelle fusionnels, ou plutôt en harmonie. Comme si sa musique à lui, un peu foutraque, pas très accordée mais jolie quand même, s'adaptait si bien à la sienne qu'ensemble ils parvenaient à produire une mélodie qu'on prenait plaisir à écouter
Pourtant, aujourd'hui, alors qu'il observait ces familles en se disant que la moitié d'entre elles serait prochainement détruite par la vie qui bouge trop, il n'en ressentait pas de désespoir. C'était comme cela, on n'y pouvait rien Peut-être, après tout, était-ce finalement une chance de pouvoir en avoir plusieurs, des vies et pas qu'une seule comme ses grands-parents ?