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Critique de gisoumontlouis


Une grande réussite, tant du point de vue narratif que du point de vue de l'illustration.
Les planches qui évoquent la jeunesse de la famille Jacob et le rendez-vous des 2 soeurs, Simone et Denise, le dimanche sont colorées, alors que celles qui racontent l'occupation, les camps et tout ce qui a trait à la guerre sont dans les tons gris et marron.
Le dessin est à la fois sobre et réaliste, et le récit parallèle entre les flashbacks et les échanges entre Simone et Denise rendent la lecture de cette bande-dessinée passionnante et fluide...même si je lis certaines critiques qui trouvent le procédé "artificiel" et "lourd".
Il se trouve que Simone et Denise règlent un peu leurs comptes aussi durant cette rencontre, elles ont besoin de se parler, d'évoquer leurs souvenirs, les choses qu'elles n'ont pas vécues ensemble, et oui il y a de quoi dire, difficile de ne pas avoir beaucoup de texte pour tout raconter.
L'accent est notamment mis sur cette terrible différence entre les déportés politiques et ceux qui l'ont été juste parce qu'ils étaient juifs, tziganes, homosexuels, différence de traitement entre les camps d'internement et les camps d'extermination, mais aussi et c'est terrible, différence de "considération" auprès des gens.
Simone Veil a ressenti de façon dramatique que les déportés "s'étaient contentés" de subir , alors que les résistants avaient lutté contre l'occupant.
On voit aussi ce que pouvaient penser certains quand les survivants des camps revenaient, et pour ceux qui avaient vécu l'horreur, qui avaient du mal à en parler, qui avaient perdu leur famille, ils devaient en plus se heurter à l'incompréhension, au doute, à l'ignorance, au fait que les gens voulaient tourner la page, et cela devait être horriblement difficile à vivre, tout en essayant de retrouver une vie "normale", si tant est que cela soit possible.
L'évocation des souvenirs de la famille Jacob est pleine d'émotion, on voit une famille unie et tellement loin d'imaginer ce qu'ils s'apprêtent à vivre...
Bien évidemment la vie de Simone, de Madeleine et de leur maman dans les camps, la façon dont Simone protège sa soeur et sa mère, est poignante, tout comme l'engagement de Denise dans la résistance, si jeune et parfois perdue.
Pascal Bresson avait écrit "Simone Veil : l'immortelle", qui était consacré aux combats de cette grande dame.
Et "Simone Veil et ses soeurs" complètent parfaitement ce premier récit.
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