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La Boîte à Bulles (Autre)Stéphane Lemardelé (Autre)Dominique Missika (Autre)
EAN : 9782849534717
176 pages
La Boîte à Bulles (06/09/2023)
4.22/5   78 notes
Résumé :
Résumé
Le destin tragique et méconnu de la famille de Simone Veil... et le lien indéfectible entre trois soeurs aux destinées pourtant fort différentes...

À l’occasion d’un de leurs traditionnels dimanches entre sœurs, Simone Veil et Denise Vernay rouvrent l’album aux souvenirs et se replongent dans la tragique histoire de leur famille. En 1939, la France entre en guerre, mettant brusquement terme à une enfance insouciante faite de scoutisme et... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (40) Voir plus Ajouter une critique
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Je connaissais assez bien le passé politique de Simone Veil, ayant été marquée par l'hostilité et le traitement que lui avait réservés l'Assemblée Nationale au moment de la loi sur l'avortement. J'avais aussi suivi son rôle dans la construction européenne. Je savais qu'elle avait été déportée. J'ignorais tout des détails. Et je ne connaissais pas ses soeurs. Et ce sont ces aspects là que cette BD développe principalement, même si elle revient aussi brièvement sur la vie politique de Simone. Elle a été inspirée du livre de Dominique Missika.

Le récit est mené sous forme de souvenirs échangés entre Simone et sa soeur Denise lors d'un de leurs dimanches traditionnels de retrouvailles entre soeurs. On est en Décembre 2008. Elles sont seules, se promènent, se réchauffent près de la cheminée et se remémorent doucement leur passé. La troisième soeur est absente. On comprendra plus tard pourquoi.
Les planches de BD alternent donc entre ce présent et les époques anciennes, de l'annonce de la guerre aux combats d'après celle-ci.

J'ai appris énormément de choses dans cette BD, très informative. Peut-être trop. Beaucoup de texte sur certaines planches, des bulles très importantes par moments qui nuisent un peu à mon avis à la fluidité de la lecture. Et ce texte sonne un peu trop écrit, pour correspondre à ce que l'on imagine d'une conversation informelle entre soeurs.
Par contre, j'ai beaucoup aimé les dessins, assez classiques et les couleurs, qui s'accordent avec la tonalité des évènements, plus vives lors des moments heureux, un peu passées lors des souvenirs les plus horribles. Les visages différents des soeurs au cours du temps reflètent bien leurs conditions de vie, leurs ages et permettent cependant de les reconnaitre au fil des évènements.

Une BD qui comme son titre l'indique est un témoignage sur la fratrie (ou plutôt la sororie) et s'attarde longuement sur leurs sentiments et leurs difficultés à se réhabituer à une vie normale après la guerre, à témoigner.

Un grand merci à NetGalley et aux éditions La boîte à bulles pour ce partage #SimoneVeiletsessoeurs #NetGalleyFrance
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On connaît bien la vie de Simone Veil, son arrestation et sa déportation, mais ici c'est l'histoire de la fratrie qui est relatée, notamment les événements dramatiques de la seconde guerre.
Simone est la cadette d'une fratrie de quatre enfants, deux soeurs aînées et un frère.
Denise, la plus grande, s'engage très vite dans la Résistance, et elle sera célébrée en tant que telle après la guerre.
Simone est la plus jeune mais aussi la plus rebelle et elle est très proche de sa soeur Madeleine (Milou) avec laquelle elle sera déportée.
Et on se souvient de leur père et leur frère, séparés d'elles dès leur arrestation et morts en déportation, et de leur mère, morte auprès d'elles à Auschwitz.

L'album est construit avec des aller-et-retour entre le présent (2008), alors que Simone et Denise se retrouvent chaque dimanche et évoquent leurs souvenirs, et le passé avec les épisodes marquants de leur vie notamment pendant la guerre et dans les camps.
Les flash-back et les « zooms » qu'ils proposent veulent parfois trop en dire, détaillant et redonnant le contexte de chaque événement, et ce côté pédagogique nuit à la fluidité du récit.
Mais le dessin est agréable, classique, avec des couleurs vives ou pastels, selon la gravité du moment.
La description des divergences entre les deux soeurs (l'une résistante célébrée, et l'autre « seulement déportée » et qui a eu du mal à trouver sa place comme « porte-parole des déportés ») est bien vue et offre un angle d'analyse original.
L'album est inspiré du livre du même nom de Dominique Missika.
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Club N°55 : BD non sélectionnée mais achetée sur le budget classique
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C'est toujours avec beaucoup d'émotions que je lis les ouvrages sur Simone Veil ... Une femme inspirante ...

Même si on connait son histoire grâce aux nombreux ouvrages, cette BD se concentre sur le parcours, le point de vue et le ressenti des 2 soeurs qui ont vécus l'horreur pendant la guerre, mais de façon différente, Denise résistante, et Simone déportée.

Ouvrage utile, riche en informations, les dessins sont classiques et sobres, avec une belle coloration.

Sophie
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Ayant déjà la première BD de Pascal Bresson sur Simone Veil et venant de voir le film "Simone, le voyage du siècle", j'étais un peu dubitative avant de commencer cette adaptation du texte de Dominique Missika.

Mais c'est plutôt réussi.

L'alternance des échanges entre Denise et Simone et les souvenirs, symbolisée par des formes de cases différentes, rend cet album dynamique.

L'angle choisi est différent de l'oeuvre précédente de Bresson.

Ce nouvel album apporte des informations différentes et trouve tout-à-fait sa place dans une bibliographie de Simone Veil.

Virginie
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Je pensais en connaitre déjà pas mal mais avec Pascal Bresson on en apprend toujours : intéressant le comparatif de traitement des 2 soeurs après la guerre.

Nicolas
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Lien : https://mediatheque.lannion...
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Voici mon retour de lecture sur la bande dessinée Simone Veil et ses soeurs : Les Inséparables.
À l'occasion d'un de leurs traditionnels dimanches entre soeurs, Simone Veil et Denise Vernay rouvrent l'album aux souvenirs et se replongent dans la tragique histoire de leur famille.
En 1939, la France entre en guerre, mettant brusquement terme à une enfance insouciante faite de scoutisme et de virées en bord de mer.
Déchirée puis dispersée, la famille Jacob subit les tourments de l'occupation allemande et de sa politique antisémite.
Denise est internée de son coté, en temps que résistante. Madeleine (surnommée Milou), Jean, Denise et leurs parents sont internés de leur coté, en temps que juif.
La famille Jacob, qui se croyait pourtant indivisible, se retrouve projetée dans différentes visions de l'enfer.
Et lorsque vient la Libération, et que la nation se reconstruit autour du récit d'une France résistante, Denise fait de l'ombre à ses soeurs déportées raciales, témoins et victimes malheureuses d'atrocités que l'on préfère déjà oublier.
Simone Veil et ses soeurs : Les Inséparables est une excellente bande dessinée, très émouvante.
Ayant lu plusieurs ouvrages sur Simone Veil, sur sa famille, ses soeurs, je ne peux pas dire que j'ai réellement appris quelque chose sur cette famille.
Mais cela ne m'a pas empêché d'apprécier ma lecture.
Il est intéressant de suivre cette discussion entre Simone et Denise, d'avoir leurs points de vue.
Pendant la guerre, elles n'ont pas vécues les mêmes choses du fait que Simone, Madeleine, Jean et leurs parents ont été déportés en temps que juifs alors que Denise, qui a toujours caché son ascendance juive à ce moment là, a été déportée en temps que résistante.
L'incarcération dans ces camps a été difficile autant pour Denise, Madeleine ou Simone.
Toutefois, au final, celles qui ont le plus souffert ce sont Denise et Milou (Madeleine).
Car, au retour, Denise a été reçue comme une héroïne, comme une résistante qui a fait preuve de bravoure.
Alors que les deux soeurs Jacob, qui ont "seulement" été rescapées des camps, sans acte de résistance, n'ont pas été reçues pareil.
Au contraire des résistants, les rescapés des camps ont longtemps été mis de coté, il ne fallait pas en parler. Les gens étaient mal à l'aise face à leur maigreur, le choc de ce qu'ils avaient vu..
J'ai trouvé extrêmement intelligent que les auteurs expliquent bien cette différence, et comment cela peut fissurer un peu une fratrie pourtant très unie au départ.
Si vous souhaitez lire une bande dessinée sur la Simone Veil femme politique, cet ouvrage n'est pas celui qui vous comblera.
Ici, c'est l'histoire des soeurs Jacob qui est mise en avant. Milou, dont le destin fût tragique, Denise, et Simone.
Evidemment, le destin politique de Simone est un peu évoqué mais ce n'est pas le plus important ici.
Et c'est justement ce qui m'a plu ici, on s'attarde sur l'humain, sur le ressenti suite à une telle horreur.
Je trouve que c'est un bel hommage :)
J'ai apprécié les dessins, très réussies et la colorisation, qui est parfaite.
Simone Veil et ses soeurs : Les Inséparables est une très bonne bande dessinée que je vous invite à découvrir et note cinq étoiles.
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Le dimanche, Simone Veil et sa soeur Denise ont l'habitude de se retrouver en Normandie, à Cambremer. En attendant l'arrivée de Denise, le chat fait tomber une photographie prise par le père, représentant la famille Jacob, à la Ciotat, sur la plage : Madeleine, Denise, Jean et Simone avec leur mère. La maladresse du beau matou fait remonter les souvenirs : les temps heureux sous le soleil, dans l'insouciance, qui vont bientôt s'assombrir car les nazis vont mettre à mal ce bel équilibre…

Le récit va alterner, au fil de la remontée des souvenirs, les jours heureux, la famille soudée, la montée du nazisme et la guerre, les camps de concentration, le retour, et le parcours de Simone.

On voit la confiance aveugle d'André qui ne voit en Pétain que le chef de guerre de 14-18 et obéit lorsqu'on lui demande d'aller se déclarer comme Juif en mairie, même s'il voit qu'il est mis sur la touche dans son travail.

Néanmoins, tous seront déportés, les parents, Simone, Madeleine et Jean raflés en tant que Juifs, alors que Denise le sera à titre de résistante ayant risqué sa vie, après avoir résisté à la torture. Seule Simone et Denise reviendront, mais comment témoigner de l'horreur des camps alors que la France d'après-guerre veut oublier.

J'ai beaucoup aimé la présentation, avec ces allers et retours passé-présent qui rendent le récit moins oppressant, la manière de raconter l'Histoire respectant le déroulement des faits, tout en narrant l'histoire de la famille Jacob.

Le choix des couleurs m'a plu ; la couleur pour les moments heureux, le camaïeu de gris pour décrire les camps. le caractère rebelle de Simone tout au long de sa vie, ses combats de femme.

Je connaissais beaucoup de choses sur sa vie, car je voue une admiration sans borne pour cette femme, et je me souviens très bien de la manière dont elle a défendu son texte de loi à l'assemblée nationale, sous les huées de certains députés qui n'ont pas hésité à la traiter de nazi (elle est sortie en pleurs).

Par contre, j'ignorais qu'au retour des camps on avait fait une distinction entre les « bons déportés » issus de la Résistance et les autres, victimes de la Shoah qu'on traitait avec un certain mépris, car ils ne s'étaient pas rebellés lors de leur arrestation !!! et toute sa vie, Simone ressentira cette différence car Denise est une héroïne reconnue par rapport à elle.

Les dessins m'ont plu, les textes aussi et cette BD m'a donné envie de lire le roman de Dominique Missika que j'avais laissé de côté (vu l'état d'engorgement de ma PAL, je dois faire des choix) et j'ai aimé revoir la belle rousse débordant d'énergie : Marceline Loridan-Ivens ou encore la rencontre entre Antoine Veil et Simone…

Je pense que je vais me laisser tenter par "Simone Veil : l'immortelle" version papier car la lecture d'une BD sur tablette ou ordinateur c'est frustrant, en ce qui me concerne...

Un grand merci à NetGalley et aux éditions La boîte à bulles qui m'ont permis de découvrir cette BD ainsi que leurs auteurs que je ne connaissais pas encore.

#SimoneVeiletsessoeurs #NetGalleyFrance !

Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
"Mes sœurs,

S'éloigner de Paris n'est pas se fâcher. C'est une manière de tenir à distance les souvenirs de guerre, de se consoler de la mort de son cousin, de la perte de ses sœurs de misère, de l'engloutissement de son enfance.
"Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle" : ces mots de Baudelaire me poursuivent comme le thème permanent d'une année.

Votre sœur Denise qui vous aime."
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La scène de mon arrestation me hante encore soixante-dix ans après, j'en fais des cauchemars. Sans doute parce que cette arrestation a marqué le début d'un voyage vers l'enfer dont la plupart d'entre nous ne sont jamais revenus.

(page 72)
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Au camp, tout le monde avait peur que personne ne sache jamais ce qui s'était passé.
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Dès mon arrivée à Paris, j'avais une lourde tâche : celle de rendfe visite aux familles des disparues de mon camp. Le poids de leur décès pesait sur mes épaules. Je sentais planer ces morts au-dessus de moi. La nuit, je pensais souvent à mon amie Frédérique. Elle avait vingt ans de plus que moi. Au camp, on était toujours ensemble et son amitié était mon bien le plus précieux. Ses mots résonnent encore dans ma tête : "Si tu dois sortir, ne m'oublies pas". Il y a pire que la mort : l'oubli.
Ainsi, j'ai tenu parole. Je suis allée annoncer la disparition d'une mère, d'un père, d'un frère ou d'une sœur.

(page 106)
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Lyon, la capitale de la Résistance ... était aussi la capitale de la répression, avec ses milliers de miliciens à l'affût des conversations dans des cafés et les restaurants. Il fallait être en permanence sur le qui-vive. C'était dur de rentrer seule le soir dans ma chambre froide. Le lever à l'aurore, la toilette à l'eau glacée, le petit bout de pain à grignoter en guise de petit déjeuner, le cœur qui sautait quand une voiture s'arrêtait à ma hauteur, les faux papiers à montrer aux policiers ... Ce qui me consolait, c'est la tendresse avec laquelle maman et mes sœurs m'écrivaient.

((page 63)
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Beate et Serge Klarsfeld un combat contre l'oubli
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