« tu es mienne, et l'idée que tu sois blessée, impuissante face à tout cela, suscite une colère que meme un Omega ne peut apaiser facilement. »
En temps normal, il pouvait sentir un autre loup-garou, mais la ventilation de l'aéroport tenait son odorat en échec. Son attention se porta en premier sur une jeune fille au teint blanc d'Irlandaise, aux cheveux bouclés couleur whisky, et au regard fuyant de quelqu'un que l'on battait régulièrement. Elle avait l'air épuisée, gelée, et beaucoup trop mince. Cette constatation le mit en colère et il était déjà bien trop irrité pour être inoffensif, aussi se forca-t-il à détourner les yeux.
Il y avait une femme vêtue d'un tailleur dont la couleur se mariait à la teinte chocolat de sa peau. Elle n'avait pas une tête à s'appeller Anna, mais à voir sa posture, il l'imaginait facilement défier son Alpha et appeler le Marrok. A l'évidence, elle attendait quelqu'un. Il esquissa un pas dans sa direction, mais son expression changea soudain lorsqu'elle aperçut la personne qu'elle cherchait... et ce n'était pas lui.
Il se remit à parcourir l'aéroport du regard quand une petite voix hésitante juste à sa gauche dit :
- Monsieur, vous venez du Montana ?
C'était la fille au cheveux couleur whisky.
Charles se surprit à sourire encore, un vrai sourire cette fois-ci, et il la sentit se détendre un peu plus … et son visage ne lui faisait pas mal du tout. Il devrait appeler son frère Samuel pour lui dire qu’il avait finalement appris que son visage ne craquerait pas s’il souriait.
Parfois, une sorte de folie s'emparait de ceux qui vivaient trop longtemps.
—Je pense que tu en as fini avec elle, dit-il d'une voix complètement différente. Lâche-la.
Elle sentit le pouvoir de ces mots traverser ses os et réchauffer son estomac glacé de peur. Justin aimait encore plus la torturer qu'il ne désirait son corps. Elle l'avait combattu jusqu'à comprendre qu'il en tirait bien plus de plaisir. Elle avait rapidement appris qu'elle n'avait aucun moyen de gagner contre lui. Il était plus fort et plus rapide, et la seule fois où elle lui avait échappé, le reste de la meute l'avait retenue pour lui.
http://lachroniquedespassions.blogspot.fr/
Sentir un mensonge est assez facile, à moins d'avoir vraiment affaire à quelqu'un qui ne peut pas faire la différence entre le vrai et le faux.
Elle était assez jolie; même s'il aurait voulu la voir avec quelques kilos de plus et apaiser la méfiance qui lui contractait les épaules. Frère Loup voulait coucher avec elle et la revendiquer comme sienne. De nature plus prudent, lui, attendrait de la connaître un peu mieux avant de se décider à lui faire la cour.
—Je crois que tu es peut-être la clé du mystère Léo.
Elle ne put retenir un reniflement de dérision.
—Moi ? Léo avait besoin d'un nouveau paillasson ?
Charles se pencha brusquement en avant, renversant sa chaise alors qu'il la soulevait de la sienne et la mettait sur ses pieds. Elle avait cru être habituée à la vitesse et à la force des loups, mais il lui avait coupé la respiration.
Comme elle se tenait immobile, sous le choc, il lui tourna autour jusqu'à lui faire face et il l'embrassa. Un baiser long, passionné, puissant, qui la laissa hors d'haleine, mais pour une tout autre raison.
- Dois-tu travailler demain ? Demanda-t-il.
- Non. Pas avant samedi.
- Parfait. Nous pourrons parler demain matin.
Il prit sa petite valise avant d'entrer dans la salle de bains. (p.29)
Il n’avait jamais rien senti de tel, certainement pas avec une femme qu’il connaissait depuis moins de vingt-quatre heures. Il ne savait pas comment gérer la situation, ne voulait pas la gérer, et – contrairement à son habitude – voulait retarder indéfiniment le moment de la gérer tant qu’il pouvait rester ainsi, son corps contre le sien.