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Critique de Yaena


Lors du pique nique à Paris, Babelio a gentiment offert aux membres présents un livre de la rentrée littéraire (Merci !). le mien fut Taxi Curaçao de Stephan Bris... Jamais entendu parler ni du livre, ni de l'auteur et... pas de quatrième de couverture. Une découverte sur toute la ligne donc et aucun a priori.
Ma lecture fut en demi teinte. J'ai tout d'abord beaucoup accroché avec l'écriture, l'auteur attribue une façon de parler propre à chaque personnage qui colle parfaitement avec leurs traits de caractère. Dès le départ chacun est identifié et c'est une façon assez habile de leur donner vie. le style s'en trouve enrichi et parsemé de mots qu'on entend jamais, de dialecte en provenance des caraïbes et de petites phrases en anglais «états-unien» nous précise t'on. C'est sympa et original, le problème c'est que ce n'est pas constant et au fil de la lecture l'écriture s'essouffle et les personnages perdent en consistance.
Le récit en lui même est intéressant car il mêle l'histoire de Max un jeune antillais qui tente d'échapper à son destin avec l'aide d'un prêtre lui aussi originaire des caraïbes. La petite histoire se mêle à la grande Histoire et j'ai personnellement appris pas mal de choses. de nombreux thèmes sont abordés: la place de la femme dans la société antillaise, les rapports homme / femme, père/ fils, la misère sociale, ... Mais ce que j'ai trouvé le plus intéressant est l'analyse qui est faite de la colonisation et de ses conséquences. Souvent les colons ont confondu aider et assimiler. L'objectif n'a jamais été d'aider les populations à mieux vivre mais plutôt de leur imposer la manière de vivre du pays colonisateur: religion, culture, éducation, langue... transformer les «sauvages» en êtres civilisés. Une négation complète du mode de vie de l'occupé au profit de celui de l'occupant. C'est terriblement prétentieux de la part des colons et cela implique forcément un sentiment de supériorité de la part de ces derniers. le ressenti pour les peuples colonisés ne peut donc être que violent. Aujourd'hui encore l'impact est énorme.
L'auteur ne tombe pas dans la facilité du happy end et des clichés qui vont avec. L'histoire est crédible et on s'attache à Max sur lequel le destin s'acharne. Pour autant je n'ai pas été passionnée par ma lecture, la faute à un certain manque de rythme et de trop nombreuses longueurs. Je me suis parfois ennuyée. et je me suis mise à relever des lacunes dans l'écriture de plus en plus nombreuses : «C'est ainsi que je vis dès lors régulièrement le père et le fils passer régulièrement devant nos bâtiments...» «... les délicieuses odeurs trahirent tout ce que je ne pouvoir encore voir». Peut être la traduction est-elle en cause.
Une lecture pas déplaisante mais tiède qui ne me marquera pas dans la durée. Pourtant je pense que ce livre trouvera son public.
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