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Critique de Pavlik


Paru en 1983, "Marée Stellaire" s'avère être un must dans le domaine de la science-fiction...Ce roman a d'ailleurs obtenu les prix Hugo, Locus et Nebula, et ils ne doivent pas être nombreux dans ce cas.

Il constitue le deuxième roman du cycle de l'Elévation (après "Jusqu'au Coeur du Soleil", paru en 1980) et peut tout aussi bien être considéré comme un space-opera que comme un planet-opera...Sa première grande force est son univers original, basé sur une idée géniale, qui postule que l'apparition spontanée d'une race intelligente dans la galaxie (en l'occurrence ici un réseau de cinq galaxies) aurait été un phénomène unique, survenu il y a plus d'un milliard d'années. Cette race mythique, connue sous le nom de Progéniteur, aurait ensuite "élevé" d'autres espèces au stade de la sapience, devenant leur Patron et elles leurs Clients. le pacte qui unit Patrons et Clients court sur 100 000 ans et donne de grands pouvoirs aux Patrons, notamment celui de modifier génétiquement leurs Clients, de les adapter à leurs besoins et de leur imposer leur loi...Vient ensuite le temps où les Clients deviennent à leur tour Patrons et perpétuent ainsi la chaîne de l'évolution. Plus une race est ancienne et a (ou a eu) de Clients, plus elle est prestigieuse au sein de la société Galactique. Par ailleurs, des Instituts sont apparus avec le temps, afin de tenter de réguler les relations entre races, notamment celui des Migrations (qui délivre le droit de coloniser telle ou telle planète), ainsi que la Bibliothèque, qui regroupe l'ensemble du savoir universel. Mais le pouvoir de ces Instituts reste relatif et les grandes races patronnes font globalement ce qu'elles veulent...Au milieu des Galactiques (terme générique employé par l'humanité pour désigner les extraterrestres), les humains ont un statut à part. En effet, ils prétendent avoir évolué sans Patrons (certaines races pensent que leur patron les a abandonné), ce qui constitue une idée inadmissible pour presque tous les E.T., souvent très conservateurs (et belliqueux). de fait, les hommes leur rendent bien leur animosité, par leur attitude frondeuse, leur audace et leur humanité, dans les rapports qu'ils entretiennent avec leurs propres races clientes, à savoir les dauphins et les chimpanzés.

On le voit, si l'univers proposé par David Brin est original, il est également complexe et cohérent. L'intrigue qu'il développe ne l'est pas moins et, de fait, "Marée Stellaire" est une lecture relativement exigeante (pas le genre de bouquin à laisser de côté trop longtemps), de part la multiplicité des points de vue (à la fois néo-dauphins, humains et galactiques) et des dynamiques politiques, institutionnelles et personnelles sous-jacentes. L'histoire est celle du Streaker, le premier vaisseau d'exploration terrien commandé par un équipage de dauphins (même si des hommes sont aussi de la partie) qui, après être tombé sur une découverte extraordinaire, est poursuivie par la moitié des grandes races patronnes des cinq galaxies. Endommagé, il est obligé de se réfugier sur Khitrup, une planète aquatique...

J'ai vraiment savouré cette histoire, dont le cadre possède un charme certain et dont les personnages sont solides et bien caractérisés. David Brin restitue à merveille la psychologie des dauphins évolués, dans le contexte qui est le leur, ainsi que les relations qu'ils entretiennent avec leurs Patrons humains, et il en fait sans problème de véritables personnages. L'évocation de la planète Khitrup est aussi très réussie...La diversité des races extraterrestres est assez hallucinante et les passages qui leur sont dédiés sont de vrais petits bijoux d'humour, sans pour autant tomber dans la parodie. Enfin, un autre point fort est l'évocation de technologies très variées et originales, notamment dans les domaines de l'armement et des déplacements de croiseurs stellaires.

Vous l'avez compris, pour qui s'intéresse à la SF, "Marée Stellaire" me semble être un passage obligé...En tout cas, moi je ne regrette pas un instant les presque 600 pages qui le constitue...Mon premier coup de coeur de 2017.

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