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Critique de Renatan


Depuis des lustres, j'entends parler des soeurs Brontë, icônes de la littérature anglaise, et mon choix premier s'est arrêté sur Jane Eyre dont on entend les échos un peu partout. Initialement, ce livre avait été publié sous le pseudonyme masculin de Currer Bell pour des raisons qui semblent échapper au commun des mortels. C'est, à mon sens, un livre qu'il faut avoir lu un jour ou l'autre, inévitablement.

Jane Eyre est une jeune orpheline lorsqu'elle sera prise en charge par sa tante, Mrs Reed, une femme autoritaire et méprisante, qui n'a de regard que pour ses trois enfants - d'où l'ironie de l'emploi du mot « prise en charge », à l'encontre de « chaleureusement accueillie ». Vous aurez saisi la nuance … À l'âge de 10 ans, elle intégrera un pensionnat dirigé par un homme qui l'humiliera à son tour. Cette jeune femme rebelle, indépendante, intelligente et passionnée, sera en pleine révolte face à un monde bourgeois auquel elle aura peine à s'identifier. Elle suscitera non seulement la haine de sa tante, mais celle de ses enfants, dont John, qui ne manquera aucune occasion de la frapper, voire la martyriser. Elle mettra du temps à trouver l'amour, à le comprendre et l'accepter, l'empreinte de son enfance demeurant en elle, tenace et fragile. Jusqu'au jour où elle rencontre Rochester …

Il est le propriétaire du château où elle devient sa pupille. Cet homme est mystérieux, solitaire, sec, froid et méprisant, ses traits sont sévères et, malgré tout, il amène un changement dans la vie monotone de Jane. Et elle tombe amoureuse … Elle lui voue une admiration profonde que j'ai eu du mal à saisir, au vu du portrait de l'homme que je viens de définir. Mais j'ai lu quelque part que ce livre est présenté comme l'autobiographie de l'héroïne, ce qui en dit long sur l'identité de ses modèles familiaux. Quoi qu'il en soit, Rochester s'intéresse aussi à Jane, d'abord à ses dessins, puis finit par lui témoigner une certaine affection. Elle déchantera vite lorsqu'elle apprendra qu'il en courtise une autre et qu'il se sert d'elle comme exutoire à ses propres fantaisies, faisant fi des sentiments qu'elle éprouve à son égard. J'ai détesté ce personnage tout le long du livre pour ce jeu cruel auquel il s'est livré … Et les sentiments subséquents de sa part n'ont trouvé en moi l'écho d'aucune absolution.

Charlotte Brontë trace avec doigté un portrait de famille où la folie est maîtresse et le respect dérisoire. Les traces de son propre héritage transpirent de chaque page. On y parle de trahison, d'espoir, de la reconstruction de l'âme, bien au-delà des pertes et des deuils, et de l'amour, aussi … On ne peut qu'en sortir bouleversée.

Lien : http://www.lamarreedesmots.c..
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