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Critique de Straelia
Alors qu'entre Les Hauts de Hurlevents, les Jane Austen et Jane Eyre, Jane Eyre était celui que je pensais lire en dernier (vu que j'en attendais l'histoire d'une pauvre fille et de son amour interdit avec un homme marié....voyez comme j'étais éloignée de la vraie histoire), je l'ai commencé en 1er parce que n'en savant que peu de choses j'étais curieuse : résultat, lu en 4 jours quasi non-stop et classé livre préféré, détrônant Daisy Miller.
Le livre m'a semblé fait pour être extrêmement agréable, en évitant les longueurs que je pensais rencontrer : enfance pas si malheureuse, surtout enragée et volontaire, panel de personnages très large et travaillé. Pour chaque bon ou mauvais groupe de personnages rencontrés, son opposé est rencontré aussi : Jane n'est pas toujours rejetée ou malmenée, ni toujours aimée, ce qui fait que on peut pleinement apprécier son personnage et la connaître face à tout un ensemble de personnages variés qui permettent de nous montrer Jane sous plusieurs angles. Car elle est très travaillée et intéressante, mais aussi très utile comme narratrice : sa curiosité pour les êtres humains et son envie de profondeur, de connaître le caractère intime de la personne, permet de mettre en place des personnages très profonds et variés, dont les variations reposent souvent sur des nuances de caractère.
Il y a énormément énormément à dire sur le charme du livre, mais je ne pointerai que cet élément car c'est une remarque que je ne lis pas souvent dans les avis alors que pour je trouve que le charme de l'oeuvre lui doit beaucoup.
Rien que la relation Jane-Mr. Rochester m'a parue encore plus vive grâce à cette entrée dans la conscience des personnages par Jane, et surtout grâce à sa sensibilité aux caractères des autres (contrairement à Mrs Fairfax). Une fois qu'on a bien saisi le caractère de Jane, l'absence de longs molonogues explicatifs de ses sentiments n'est pas un problème (et leur absence est même bienvenue car elle laisse une certaine liberté au lecteur) ni pendant les scènes majeures ni après. Petit exemple (petit spoil) : lors du 1er après-dîner mondain auquel Jane assiste, et que Mr/ Rochester ne lui adresse pas la parole et qu'elle décide finalement de se retirer mais qu'il la rejoint. D'abord, caractéristique du roman : cette scène attendue arrive et les espoirs du lecteur ne sont pas décus, il a même plus qu'il n'osait espérer tant la discussion est finalement au dessus de ce que (moi en tout cas) j'éspérais à ce stade, car discussion pleine de finesse notamment, et le fait qu'il n'y ait pas de didascalies et que les répliques s'enchainent laissent une grande place à l'imagination du lecteur et en a fait une de mes scènes préférées par tout ce qu'elle révèle avec finesse. Deuxième point par rapport à cette scène, le succès de cette finesse qui laisse une place au lecteur est je pense due à la précédente peinture des personnages à travers Jane et de Jane elle-même : il n'y a pas énormément d'indications sur comment interpréter cette scène, surtout du point de vue de Mr. Rochester, et pourtant vu comme il a été dépeint avec précision, malgré son côté mystérieux il reste facile à se représenter (oui le propre d'un bon roman c'est de permettre ce genre d'identification, mais tous ne le font pas avec une telle finesse et en plus ça prouve bien que le roman est réussi).
Il reste tellement à dire mais ce qui m'a le plus émerveillée dans Jane Eyre, c'est bien ces portraits de personnages, profonds et fins, tout en restant parfois mystérieux (St John Rivers) et très variés sans tomber dans les extrêmes (Mrs Reed n'aime pas et ne peut pas aimer Jane, elle n'es pas juste la "méchante", même son aversion pour Jane est dépeinte avec finesse; Mrs Fairfax est gentille et attentionnée mais son manque de curiosité peut être l'empêche de toute relation profonde avec Jane, elle n'est pas que la "gentille maîtresse de maison").
La finesse du livre m'aura marquée et placé la barre très haute.
Le livre m'a semblé fait pour être extrêmement agréable, en évitant les longueurs que je pensais rencontrer : enfance pas si malheureuse, surtout enragée et volontaire, panel de personnages très large et travaillé. Pour chaque bon ou mauvais groupe de personnages rencontrés, son opposé est rencontré aussi : Jane n'est pas toujours rejetée ou malmenée, ni toujours aimée, ce qui fait que on peut pleinement apprécier son personnage et la connaître face à tout un ensemble de personnages variés qui permettent de nous montrer Jane sous plusieurs angles. Car elle est très travaillée et intéressante, mais aussi très utile comme narratrice : sa curiosité pour les êtres humains et son envie de profondeur, de connaître le caractère intime de la personne, permet de mettre en place des personnages très profonds et variés, dont les variations reposent souvent sur des nuances de caractère.
Il y a énormément énormément à dire sur le charme du livre, mais je ne pointerai que cet élément car c'est une remarque que je ne lis pas souvent dans les avis alors que pour je trouve que le charme de l'oeuvre lui doit beaucoup.
Rien que la relation Jane-Mr. Rochester m'a parue encore plus vive grâce à cette entrée dans la conscience des personnages par Jane, et surtout grâce à sa sensibilité aux caractères des autres (contrairement à Mrs Fairfax). Une fois qu'on a bien saisi le caractère de Jane, l'absence de longs molonogues explicatifs de ses sentiments n'est pas un problème (et leur absence est même bienvenue car elle laisse une certaine liberté au lecteur) ni pendant les scènes majeures ni après. Petit exemple (petit spoil) : lors du 1er après-dîner mondain auquel Jane assiste, et que Mr/ Rochester ne lui adresse pas la parole et qu'elle décide finalement de se retirer mais qu'il la rejoint. D'abord, caractéristique du roman : cette scène attendue arrive et les espoirs du lecteur ne sont pas décus, il a même plus qu'il n'osait espérer tant la discussion est finalement au dessus de ce que (moi en tout cas) j'éspérais à ce stade, car discussion pleine de finesse notamment, et le fait qu'il n'y ait pas de didascalies et que les répliques s'enchainent laissent une grande place à l'imagination du lecteur et en a fait une de mes scènes préférées par tout ce qu'elle révèle avec finesse. Deuxième point par rapport à cette scène, le succès de cette finesse qui laisse une place au lecteur est je pense due à la précédente peinture des personnages à travers Jane et de Jane elle-même : il n'y a pas énormément d'indications sur comment interpréter cette scène, surtout du point de vue de Mr. Rochester, et pourtant vu comme il a été dépeint avec précision, malgré son côté mystérieux il reste facile à se représenter (oui le propre d'un bon roman c'est de permettre ce genre d'identification, mais tous ne le font pas avec une telle finesse et en plus ça prouve bien que le roman est réussi).
Il reste tellement à dire mais ce qui m'a le plus émerveillée dans Jane Eyre, c'est bien ces portraits de personnages, profonds et fins, tout en restant parfois mystérieux (St John Rivers) et très variés sans tomber dans les extrêmes (Mrs Reed n'aime pas et ne peut pas aimer Jane, elle n'es pas juste la "méchante", même son aversion pour Jane est dépeinte avec finesse; Mrs Fairfax est gentille et attentionnée mais son manque de curiosité peut être l'empêche de toute relation profonde avec Jane, elle n'est pas que la "gentille maîtresse de maison").
La finesse du livre m'aura marquée et placé la barre très haute.
