AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de kuroineko


Petite orpheline sans fortune, sans ami et sans grande joliesse et pourtant si totalement enchanteresse. Ainsi se dresse Jane Eyre, figure incontournable de la littérature anglaise de ces deux derniers siècles.

Avec cette biographie romanesque à fortes connotations autobiographiques, Charlotte Brontë signe une oeuvre novatrice et qui s'offrir même le luxe d'un léger parfum de scandale. Son héroïne détonne dans le panel habituel. Sa douceur et son humilité n'en cachent pas moins une âme solidement trempée, consciente d'elle-même et de sa dignité. A l'image de sa créatrice, la créature se fait le chantre d'un féminisme, certes à ses prémices, mais qui se refuse à accepter sans mot dire la domination masculine. Petit être si menu, enfant fée presque surnaturelle aux yeux d'Edward Rochester, mais si grand par la force qu'elle oppose aux épreuves diverses qui bouleversent sa vie dès ses plus tendres années (à bien y réfléchir, "tendres" n'est décidément pas l'adjectif adéquat pour qualifier son enfance).

Il est bien sûr beaucoup question d'amour dans ce récit. Une grande soif d'affection parcourt les lignes du texte et nombreuses seront les embûches pour parvenir à la désaltération. Edward Fairfax Rochester représente un personnage ténébreux - sans les excès du Heathcliff d'Emily cependant. Ténébreux, dépeint d'entrée comme laid de visage, autoritaire, se montrant aisément sec et cassant, peu tolérant envers la petitesse ou les enfants, ... la liste pourrait se décliner à l'infini ou presque. Mais quel homme! Tellement plus attirant que les lisses gravures de mode masculine présentes au château en même temps que la merveilleuse et sculpturale Blanche Ingram. Celle-ci non plus n'est pas ratée dans son portrait! Charlotte Brontë se venge de la trop grande beauté extérieure en faisant de ses personnages au physique si attrayant des êtres vains ou pleins de morgue,  ou encore froids comme le marbre à l'image de St-John Rivers.

Miss Brontë, c'est avec un plaisir toujours renouvelé qu'on lit et relit le récit de votre héroïne. Continuez à nous enchanter comme elle le fit avec le fier Edward! Je crois que votre roman est l'un de ceux dont on peut multiplier les lectures sans jamais se lasser. Je vous dis donc à bientôt. Mon bonjour affectueux à vos soeurs que je visiterai à nouveau sous peu.
Commenter  J’apprécie          650



Ont apprécié cette critique (57)voir plus




{* *}