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Critique de Chouchane


Jane Eyre c'est un roman, 13 films (dont le premier en 1910) et au moins autant d'adaptations pour la télévision, bref c'est un monument du romantisme et c'est bien pour cela que je n'avais pas envie de le lire. Je craignais la romance fleur bleue, du Walt Disney sans la musique. Je ne me suis pas dit une seconde que si ce roman avait traversé les années avec autant de succès c'est qu'il devait quand même y avoir quelque chose des larmes et des bisous. Cet autre chose, c'est le regard exigent de Charlotte Brontë. Une plume nette et sans fioriture qui décrit la société anglaise du XIXième siècle. Les goûts d'une époque, la rigidité de l'éducation à l'anglaise, l'arrogance de la "haute société", les héritages et les déshéritages, les voyages "au long court" des premiers grands commerçants et les effroyables pensionnats pour jeunes filles qui défraient encore la chronique aujourd'hui.

Le récit est écrit à la première personne. C'est Jane qui raconte sa vie. Cette jeune orpheline qui au départ n'a dans son jeu que des mauvaises cartes va faire montre d'une incroyable droiture et obstination pour se sortir des impasses dans laquelle les adultes veulent la mettre. Placée dans un affreux pensionnat par une tante maltraitante, elle va devenir institutrice, puis entrer au château de Thornfield pour devenir la gouvernante de la fille d'un aristocrate Edward Rochester. Il a 20 ans de plus qu'elle, il est sombre, vif, intelligent. On pressent la suite de l'histoire mais la Jane Eyre inventée par Charlotte Brontë n'est pas écrasée par le choix des autres, c'est une femme énergique, insoumise et révoltée contre les injustices. On imagine que pour son époque et son milieu, cela tenait presque du féminisme. Son héroïne n'a personne pour la tuteurer, elle se construit par elle-même et saura prendre sa place dans le monde envers et contre tous.
J'ai pris un réel plaisir à lire ce roman qui tient la place légitime de "classique" dans la littérature anglaise.
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