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Critique de JordanBaker


Dernière d'une famille qui compte quatre filles et me faisant surnommer Emy, à une lettre près, l'identification était parfaite. Les « Quatre filles du docteur March » ont bercé mon enfance et aujourd'hui encore, je ne me lasse pas de leurs frasques, histoires d'amour et autres inventions. Aussi, quand je remarquai ce livre signé Geraldine Brooks sur l'étagère d'une librairie, l'appel littéraire fut irrésistible ; j'allais enfin découvrir ce que cachait la seule part d'ombre qui subsistât pour moi chez les March.
Au fil de ma lecture, j'ai compris que je m'étais plongée dans quelque chose de bien moins futile qu'une intrigue reprenant l'univers créé par Louisa May Alcott. On connaissait, grâce à cette dernière, la société des années 1860 qui avait subi la guerre de Sécession, n'ayant d'autre choix que de rester au foyer en voyant les hommes partir au front.
Ici, l'auteur dépeint la vie de ceux qui ont pris part au conflit, qui ont caché la vérité des atrocités à leur famille et se sont tus à leur retour. Pour ce faire, elle emprunte la voix du docteur March, humaniste et fervent défenseur de la cause des esclaves ; elle le place aux côtés de grands noms du XIXème siècle, bien réels, ceux-là : Henry David Thoreau ou Bronson Alcott pour ne citer qu'eux.
Si la guerre n'est dans l'histoire originale qu'une ombre planant au-dessus du tableau de l'idéal familial des March, et le père une silhouette un peu moins floue quand vient Noël, Geraldine Brooks insuffle autant de vie que possible à ces deux éléments. Chaque phrase est prodigieuse, rendant le récit d'une réalité géniale ; l'Histoire de la guerre de Sécession est là, mais elle est teintée des sensations du narrateur. Enfin, les valeurs morales des March, si parfaites qu'elles en deviennent parfois exaspérantes, se trouvent fissurées par les doutes, les erreurs, les réflexions qui les traversent, comme tous les hommes, au fond, et achèvent de donner à l'oeuvre de Geraldine Brooks ce qui la rend si renversante.
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