Waouh, Red Rising ne laisse pas ses lecteurs refermer le livre avec le coeur léger et la tête vide. Je n'ai pas pleuré, mais j'ai été tendue, énervée, touchée, amusée… On passe de la frustration la plus totale (j'avais la rage sur la fin du roman) à un soulagement immense puis au rire.
Des trois tomes, mon préféré est le deux, mais le trois est aussi très bon. C'est toujours difficile de clôturer une série, il faut savoir équilibrer, faire la part des choses, amener le lot de tristesse et celui de joie.
P. Brown m'a vraiment fait croire au pire sur la fin. Il restait une cinquantaine de pages et nos héros étaient… sacrément dans la merde. Je me suis dit que, vu l'auteur qui n'a pas froid aux yeux, il va nous faire hurler de déception ou de chagrin.
Comme il le fait remarquer dans les remerciements,
P. Brown a vraiment beaucoup travaillé sur les personnages qui entourent Darrow dans ce tome et ce sont sûrement eux qui rendent ce livre si bon, si crédible, si attachant. Mustang, Sevro, Victra, Séfi, Danseur, Caillou & Clown, Orion, Holiday, Cassius, Roque, Antonia, Adrius, Octavia, Aja… L'auteur a su très bien exploiter les relations entre eux et Darrow et au sein des personnages secondaires entre eux.
Darrow, dans ce tome, semble plus fragile que jamais, prêt à tout laisser tomber, à se briser ou à lâcher son humanité pour gagner. Ce sont seulement grâce à ceux qui l'entourent qu'il réussit à aller au bout de ses objectifs, prêt à se sacrifier si nécessaire, mais sans jamais franchir la limite ultime.
L'écriture est toujours aussi bonne, entraînante, poignante. L'humour de Sevro est toujours aussi fringuant et
son histoire d'amour avec Victra surprenante, touchante. Cet imbécile a failli m'arracher des larmes avec sa prétendue mort.
Mustang est parfaite, une femme forte, intelligente, mais pleine de peur, de failles, d'imperfections, comme le dit Darrow, qui la rendent très humaine. Je tiens d'ailleurs à relever un côté très agréable de Red Rising : la place des femmes, leur importance… Et le nombre de femmes fortes qu'il y a : Eo, Mustang, Séfi, Aja, Deanna, Octavia, Victra… Wouh.
P. Brown a fait fort, et il a bien fait. Ça amène bien plus de profondeur à ses bouquins de faire une palette de personnages qui sortent du commun. Surtout que l'auteur n'y va pas de main morte avec ses personnages; il n'a pas peur de les faire souffrir, de risquer leur vie, de les mutiler… Il n'y en a pas énormément qui osent, alors bravo.
Le scénario est brillant, l'univers est l'échiquier, les personnages les pions, les orbites planétaires les cases… L'intelligence globale du roman, sa justesse, son refus de manichéen, la vérité sur « On ne peut pas sauver tout le monde » n'en fait un pas un banal roman dystopique comme il y en a beaucoup en ce moment. Red Rising est plus mature, plus dur, plus sensé.
La fin du roman est sincère : les choses iront au rythme où elles iront, avec des menaces qui subsistent.
le retournement de casquette de Cassius m'a émue, car il a accepté de laisser un peu son honneur de côté pour aider un homme qu'il considérait comme son frère. Il n'est pas comme Mustang, il n'adhère pas forcément aux idées du Soulèvement, mais il les respecte.P. Brown a vraiment osé un grand coup avec la fin, et s'il me semble y avoir quelques facilités scénaristiques et des gros coups de chance pour les héros, elle reste crédible et très bien pensée.
Une très bonne trilogie, qui va être de plus en plus crédible et attachante de tome en tome.
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