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Citations sur Nomadland (50)

"Je m'intéresse moins au poids et aux circonvolutions du cerveau d'Einstein qu'à la quasi-certitude que des gens aux aptitudes similaires ont vécu et trouvé la mort dans des champs de coton et des ateliers insalubres", disait l'écrivain Stephen Jay Gould.

Le creusement des inégalités paralyse la mobilité sociale. On assiste de facto à l'émergence d'un système de castes. Non seulement c'est inacceptable sur le plan moral, mais aussi et surtout c'est un énorme gâchis. Priver tout un pan de la population d'ascenseur social équivaut à priver la société d'immenses réserves de talents et d'intelligence. En outre, comme on le sait, c'est aussi un frein à la croissance économique.

L'outil le plus largement répandu pour calculer les inégalités de revenus est une formule vieille d'un siècle appelée le coefficient de Gini. C'est la référence absolue des économistes inter nationaux, mais aussi de la Banque mondiale, de la CIA et de l'OCDE. Ce qu'il nous révèle est effrayant. Aujourd'hui, les États-Unis affichent le plus fort taux d'inégalités sociales de toutes les nations développées. Le niveau d'inégalités y est comparable à celui de la Russie, de la Chine, de l'Argentine et de la République démocratique du Congo, un pays ravagé par la guerre. Et si cette situation est déjà terrible, elle est vouée à empirer. Je m'interroge, donc : quelles autres mutations - ou contorsions - du tissu social apparaîtront dans les années à venir? Combien d'individus seront broyés par le système, et combien trouveront le moyen d'y échapper?
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Même son de cloche chez Workamper News, le bimensuel qui s'adresse à la communauté des travailleurs-campeurs. "Et si vous adoptiez une attitude positive?" suggérait le titre d'un article exhortant les nomades mécontents de leur situa. tion professionnelle à chercher les solutions en eux. C'est à vous de transformer votre point de vue et de ne pas laisser vos problèmes vous atteindre, en vous répétant les phrases suivantes: « Ce travail ne durera pas pour toujours. Il n'est pas une fin en soi. Nous avons la chance de voyager, d'en profiter pour explorer la région, rendre visite à la famille, et de vivre notre rêve. » Le discours est surréaliste, mais il n'a rien de surprenant. Après tout, le positivisme est un mécanisme d'adaptation purement américain, voire carrément un sport national. L'écrivain James Rorty l'avait déjà constaté au moment de la Grande Dépression, lorsqu'il avait parcouru l'Amérique à la rencontre des fermiers contraints de chercher du travail sur la route. Dans son livre de 1936, Where Life is Better, il décrit son désarroi face à l'optimisme forcené de ses interlocuteurs : « Je n'ai rien vu de plus écœurant et de plus consternant, au cours de mes vingt-deux mille kilomètres de périple, que cette addiction typiquement américaine aux faux-semblants."

Je ne suis pas cynique à ce point. S'il est dans la nature humaine de faire contre mauvaise fortune bon cœur et de rester stoïque devant l'inconnu, je crois quand même qu'il se passe autre chose dans la communauté nomade. La vérité, telle que je la perçois, est qu'il est possible de rester positif dans l'adversité, même confronté aux pires difficultés Ça ne veut pas dire que ces gens sont dans le déni. Au contraire, cela démontre la remarquable capacité d'adaptation des êtres humains, leur volonté de chercher du sens et de la solidarité pendant les moments difficiles. Comme l'a souligné Rebecca Solnit dans son ouvrage Un paradis construit en enfer. Ces formidables communautés qui naissent au milieu du désastre, les gens ne se contentent pas de relever la tête dans les moments de crise; ils le font avec une joie vive et surprenante. Il est possible de traverser des épreuves tout en ressentant de la joie dans les moments de partage, comme quand on se retrouve autour d'un feu de camp avec ses compagnons d'infortune sous un immense ciel étoilé. En d'autres termes, les nomades que je rencontrais depuis des mois n'étaient ni des victimes impuissantes ni des aventuriers insouciants. La vérité était plus nuancée, mais comment faire pour l'atteindre ?
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Je me répète la règle d'or de l'écrivain - journaliste : " l'histoire continue d'elle-même, il faut savoir s'en écarter le moment venu. "
Cette phrase est en partie fausse en réalité l'histoire m'a suivie jusque chez moi.
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J'ai la tête comme une forteresse : rien n'y entre, rien n'en sort.
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Être humain, c'est voir au-delà de sa simple subsistance. Nous avons autant besoin d'espérer que de nous abriter du froid ou de nous alimenter.
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Depuis longtemps déjà, Kat s’intéressait aux sites sur le nomadisme et la vie en camping-car. Elle avait même écrit sur sa page Facebook : « Je n’arrive pas à savoir si c’est triste ou formidable de voir TANT de gens sur les forums se lancer dans ce mode de vie pour des raisons financières. Sans doute un peu des deux, j’imagine. Accéder à la liberté… vivre en se réinventant soi-même. Heureusement qu’il existe toutes ces tribus différentes pour offrir leurs conseils, leurs encouragements, leur matériel et leur écoute bienveillante. Est-ce l’évolution de l’ancienne classe moyenne ? Assiste-t-on à l’émergence d’une classe de chasseurs-cueilleurs modernes ? »
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Dans le fossé grandissant entre les rentrées d'argent et les dépenses, un petite voix s'élève : à quoi es-tu prêt à renoncer, dans ce monde, pour pouvoir continuer à vivre ?
La plupart de ceux qui se retrouvent confrontés à ce dilemme ne choisiront pas d'emménager dans un véhicule. Ceux qui le font sont l'équivalent de ce que les biologistes appellent une "espèce indicative" : des organismes sensitifs capables de signaler des changements plus profonds au sein d'un écosystème.
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Mais personne n’aime se contenter de survivre. Ce qui n’était au départ qu’une stratégie de survie désespérée s’est transformé en un cri de ralliement pour ceux qui aspirent à autre chose.
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"Si les oiseaux ont le droit de vivre dans le parc, ou n'importe où en ville, pourquoi pas moi ? dit-elle. On n'est pas obligés de tous habiter au même endroit que les autres. La voilà, ma vie ! "
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"On suit pas les moutons, on suit les nuages."
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