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Critique de Renod


Quand je commence un roman de Ken Bruen, je pense partir en piste dans les rues de Galway pour une virée arrosée et rigolote. Sauf que ça n'est pas tout à fait ça. Si Jack Taylor, le héros de cette série, se saoule, s'il use les muqueuses de son nez en sniffant de la cocaïne et s'il gobe des pilules qui lui font perdre tout lien avec la réalité, c'est pour étouffer le profond désespoir et les traumatismes qui le minent. Ok, on oublie l'alcool festif...

L'ancien membre de la « Garda Síochána », qui exerce par intermittence le doux métier de détective privé, se voit confier de nouvelles affaires. Bill Cassel, un truand célèbre pour sa cruauté, lui demande de retrouver une ancienne pensionnaire d'un couvent de la Madeleine, amie de sa défunte mère. L'institution catholique recueillait des filles-mères ou des femmes aux moeurs légères pour les « rééduquer ». Cette rééducation passait par un travail forcé dans une blanchisserie et une discipline de fer incluant des châtiments corporels. le scandale a été popularisé par des films comme «Philomena» ou «The Magdalene Sisters». Si le roman tire son titre de cette affaire, Jack Taylor ne va faire que la survoler car l'enquête va rapidement passer au second plan. Le privé plonge dans son mal-être et n'avance dans ses recherches que bien malgré lui, sous la forte pression de ses clients et l'aide opportune de son réseau.

Ce n'est pas l'enquête qui est au coeur de ce roman, c'est le spleen d'un personnage qui constate que sa ville et son pays perdent leur authenticité en entrant dans une modernité uniforme et qui voit ses amis d'enfance et ses collègues souffrir de graves maladies ou passer l'arme à gauche. Putain d'ambiance !

Le récit est bourré de références qui parleront au Britannique mais qui échapperont totalement aux lecteurs du reste du monde. Les notes du traducteur sont là pour vous éclairer mais cela casse le rythme et la pointe d'humour. Une blague, quand on doit vous l'expliquer, c'est beaucoup moins drôle. Les nombreuses citations tirées des lectures de l'auteur ou de son narrateur (?) apparaissent parfois à contre emploi.

Jack Taylor est un vieil alcoolique - parfois difficile à suivre et à supporter - pour lequel vous ne pouvez pas vous empêcher d'éprouver de la sympathie. Ce troisième épisode m'a lassé et je ne suis pas sûr de m'attaquer à la suite...
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