Citations sur Histoire dessinée de la France, tome 2 : L'enquête gauloi.. (17)
Avoir vaincu Rome ne vous autorise pas à nous traiter avec arrogance.
p.152-3.
- L'affaire était grave ! Ils demandaient à Rome d'exercer son protectorat sur la Gaule, laissant à César la possibilité d'y agrandir son Empire.
- La Gaule n'était plus indépendante ?!
- Non. À l'été de l'an 58 avant Jésus-Christ, les trois-quarts de la Gaule renonçaient à la liberté. Arrivé à ce passage de " La Guerre Des Gaules ", la guerre est finie. Elle n'a d'ailleurs pas vraiment commencé. César fait signer à tous les peuples de la Gaule des traités d'amitié et de coopération. Ces peuples doivent maintenant accueillir les légions, les entretenir et payer l'impôt.
- Pourquoi avoir accepté ces exigences ?
- Terrorisés par les Germains, ils n'avaient pas su se rassembler pour les combattre. Seules les peuples de l'Est, directement menacés, avaient formé une armée commune, mais elle n'a pas fait le poids. Il faut dire qu'en un siècle ils avaient perdu l'habitude de se battre.
- Quand même...
- Par ailleurs, beaucoup de peuples du Centre et du Sud de la Gaule commerçaient déjà intensément avec les Romains : ils avaient des accords avec Rome et n'avaient qu'un espoir : que leurs cités, elles aussi, intègrent la province Romaine.
p.138.
La syntaxe du grec offre également une souplesse qui pouvait convenir à la rhétorique gauloise, moins rigide et plus décousue que ne l'est le latin. Toutes les conditions étaient donc réunies pour que les Gaulois puissent d'abord écrire leur langue à l'aide de l'écriture grecque et ensuite parler et rédiger facilement en grec, ce qu'on fait ceux d'entre eux qui s'installèrent en Égypte et en Asie.
Mais c'eût été sans compter sur l'impressionnante domination spirituelle des druides qui interdirent l'usage de l'écrit (hormis pour la comptabilité) pendant cinq siècles ! Leur dessein était d'empêcher la diffusion de la connaissance, conçue comme le plus efficace instrument du pouvoir : ceux qui la possédaient pouvaient diriger, en sous-main, la société toute entière - les druides étaient bien placés pour le savoir.
p.13.
Les Gaulois qui occupent la Gaule, mon jeune ami, sont composés de trois grands peuples : les Belges au Nord, les Aquitains au Sud-Ouest, et entre les deux, les Celtes !
p.6-7.
- Marseille ? Marseille existait déjà à cette époque ?
- Ce sont des voyageurs grecs, des phocéens, qui les premiers parlent au VIe siècle avant J.-C., des habitants des rives Méditerranéennes de la Gaule. En abordant les côtés, ils rencontrent leurs habitants qui se présentent comme des "Celtes". Mot dont on ignore la signification exacte, peut-être " Les Compagnons ", ou " Les Associés "... Ces phocéens finissent par trouver un accord pour fonder la colonie de Massilia.
"Nos ancêtres les Gaulois..." Des générations d'écoliers ont appris cette formule, des hommes politiques en font encore des discours et nous croyons tout savoir de ces costauds hirsutes, bons vivants mais mauvais coucheurs. Et pourtant... Ce peuple dont l'histoire a été écrite par ses voisins grecs puis ses conquérants romains et réécrite jusqu'à nos jours ne ressemble en rien à ces clichés.
- par ailleurs, beaucoup de peuples du centre et du sud de la Gaule, commerçaient déjà intensément avec les Romains. Ils avaient des accords avec Rome et n’avaient qu’un espoir : que leurs cités, elles aussi, intègrent la province romaine.
- tu parles d’une conquête !!
- c’est vrai... César n’a pas eu à conquérir la Gaule centrale, elle s’est livrée à lui !
— Les gens du peuple habitent dans des maisons plus petites dont souvent la moitié abrite aussi l'étable. Le charme de la chaleur animale...
— C'est vrai qu'il fait plutôt frais ici...
— Mais c'est voulu ! La fraîcheur l'été et la chaleur l'hiver grâce aux murs de torchis et à la couverture de roseaux, c'est l'idéal sous nos climats.
Mais ces derniers temps, on voit beaucoup de gaulois qui veulent vivre à la romaine, dans de grandes villas de plusieurs pièces, parfois avec une petite cour intérieure, des mosaïques au sol, des peintures au mur, mais avec tout de même nos matériaux habituels : bois et torchis.
— J'y comprends rien... Des fois il parle de Massilia, d'autres fois de Massalia. Il est perdu dans ses notes ou quoi ?
— Mais non, c'est la même chose, simplement Massalia c'est du grec, Massilia c'est du latin.
— Bien avant que César ne conquière la Gaule, quand les Romains ont vu ces Gaulois braillards et désordonner arriver, ils les ont comparés à des coqs (galli en latin). Ce sobriquet moqueur est resté, les Romains ne parlèrent plus que des Galli (Gaulois) et jamais de Celtes ni de Galates.
— Et c'est de là que vient l'emblème du coq pour la France ?
— Précisément, c'est Henri IV qui a adopté cette figure utilisée par moquerie par ses adversaires Anglais, Allemands et Italiens.