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Critique de ClajaB


Magistral ! Sublime ! Époustouflant !
« Homéomorphe » a l'ardeur, la puissance, la sensibilité, la profondeur, la magie d'un premier roman sans en avoir aucune des maladresses. Un premier roman qui peut rivaliser avec les plus grands !
Ne vous laissez pas intimider par le titre ou les formules de mathématiques placés en exergue, « Homéomorphe » se lit comme un thriller.

Dmitri attend dans un couloir d'hôpital des nouvelles de son père, Vladimir, un vieux pull vert taché de sang à la main. Il en repart encadré par deux policiers qui le conduisent au commissariat, accusé de coups et blessures sur la personne de son père par ce même père.
Libéré bien vite grâce à l'intervention de l'élégant Marquis, un des chefs les plus puissants du Quartier (nom d'un territoire abandonné, zone de non-droit en banlieue de Kiev) il se rend à l'appartement familial où son père vit seul et où il n'a plus mis les pieds depuis le 5 décembre 95, c'est-à-dire 25 ans auparavant.
Ce jour-là, sa mère et son frère Ivan 17 ans, mourraient dans un accident de voiture.
Dmitri, un peu autiste, surdoué, mathématicien de génie qui en 3 articles a révolutionné les mathématiques à l'âge de 16 ans, champion d'échecs, mène une existence de clochard depuis mars 96, dormant dans une cabine téléphonique.
Mais Dmitri va enfin se décider à affronter son père dans le huit-clos de l'appartement de son enfance.

Que s'est-il passé en 95 et en 96 ? Pourquoi le puissant Marquis protège-t-il Dmitri ?
Grâce à Ivan, frère disparu trop tôt, spectateur et narrateur spectral, et aux allés -retours entre passé et présent, tout va finir par sortir de l'ombre pour le lecteur.
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« Homéomorphe », c'est un roman dans lequel il s'agit de malédictions individuelles et collectives, de pardon, d'ombre et de lumière, d'amour, et surtout d'humanité.
C'est un roman somptueux, sophistiqué, à l'ambiance magnétique, qui relate le destin tragique d'une famille. C'est à la fois une enquête, une histoire d'amour, un roman familial et une chronique sociale.
C'est une immersion totale au sein d'une zone de relégation soviétique abandonnée. C'est l'intensité d'une lecture qui vous remue profondément. C'est une prose sublime. C'est de la grande littérature.
Dès les premières lignes, la poésie de la langue de Yann Brunel vous attrape pour ne plus vous lâcher.
Enfin, c'est un roman dont on ne ressort pas indemne.
Quelle entrée en littérature !
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