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Critique de ElsaK


Mathias a assisté à cet effritement des continents : enfant, il suivait sa mère, sculptrice, dans sa fuite des "bords du monde". Après le décès de celle-ci, il rejoint un établissement qui forme la nouvelle vague d'artistes nécessaire au renouveau : avec de la dynamite et du talent, ces hommes retailleront les bords des îlots pour donner une nouvelle identité à ces parcelles détruites.
Le travail de Mathias a eu beaucoup de succès; il a rencontré sa femme et sillonné la mer pour remplir ces contrats. Désormais, il n'est plus sollicité que par quelques nostalgiques vieillissants, et vogue à bord d'une vieille canonnière.

Ce roman de SF post-apocalyptique m'a touché en particulier parce qu'il parle de la nostalgie : celle "d'avant la guerre", quand la France possédait de vrais contours, comme si ces frontières là étaient celles de la réalité, de la vraie vie. Les gens survivent sur les îlots en s'accrochant à l'identité nationale à travers des caricatures de cet "avant". Les populations des îlots demandent eux sculpteurs de venir remodeler leur île, créer des espaces reconstituant des monuments, des paysages aimés (Provence, centre ville parisien, etc).
La dégénérescence est omniprésente : celle de la mer qui s'est couverte d'une sorte d'ignoble peau, celle des hommes enfermés dans leurs souvenirs. La dégradation des relations humaines, cristallisée par le couple de Mathias et Marie, son fils même, handicapé mental étrange et inquiétant.

Voilà un roman bien bizarre, mais rien ne m'étonne plus chez cet auteur que j'apprécie beaucoup. Je n'en garderai pas un souvenir impérissable, mais j'ai passé un bon moment. L'atmosphère est étouffante, triste, on sent que tous sont à la dérive, pas seulement les îlots éclatés.
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