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Critique de Fab72


Imaginez un animal gigantesque, en hibernation, à la dérive dans l'espace. Un animal-planète que l'on explore tel un astre inconnu. Une bête en boule sécrétant sa propre atmosphère et sa propre pesanteur. Son épine dorsale dessinant une chaîne de montagnes d'un millier de kilomètres, des verrues géantes formant des collines, les poils constituant des plaines d'herbe folle, la toison une véritable jungle. Un animal qui dort d'un sommeil millénaire en vivant sur sa graisse. Pour la jeune Liza, impossible d'ignorer qu'elle a posé les pieds sur un être vivant. le sol rose est souple et gras. L'atmosphère est lourde comme dans une serre. L'air sent l'animal, les effluves de transpiration. Contrôleur pour le ministère de la Recherche, Liza doit récolter les travaux d'une équipe composée de deux cents scientifiques dépêchés sur place pour étudier le spécimen. Mais, la quasi-totalité de ses membres est atteinte de mutations aussi étonnantes qu'horribles. Par exemple, certains de ces scientifiques bardés de diplômes se prennent pour des globules blancs et dévorent tout ce qui passe, prenant autrui pour des microbes à éliminer ! Divisés en clans, les scientifiques mènent une guerre permanente. Certains en symbiose avec l'animal ont perdu leur individualité et sont devenus des serviteurs de la bête. D'autres, veulent sa mort en lui infligeant un maximum de blessures. Il y a aussi les adeptes de l'écartèlement (amputation d'un organe pour continuer à vivre dessus à la dérive dans l'espace), les tenants de l'expansion etc. D'ailleurs, la bête-monde n'est-elle pas entrain de tomber malade… de mourir ?

Avec une précision toute scientifique, l'auteur dresse une carte anatomique à la fois délirante et répugnante. On retrouve les obsessions habituelles chez lui comme la claustrophobie, avec ici, une variante mémorable de « La Grande évasion » où la graisse aurait remplacé la terre. Les déplacements sur le corps démesuré de l'animal, ses manifestations physiques (une goutte de sueur provoque une avalanche liquide etc.), les rencontres avec les scientifiques dégénérés plus ou moins hostiles et leurs croyances fantaisistes rendent l'aventure palpitante. Mais surtout, Brussolo fidèle à lui-même va de plus en plus loin dans sa logique et termine son roman en apothéose.
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