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Critique de Zora-la-Rousse


Pearl Buck est une auteure que j'ai le sentiment d'avoir connu très jeune, au plus loin que je me souvienne. Elle était une des auteurs préférées de ma maman et trônait en belle place dans la bibliothèque familiale. Au-delà, les titres de ses ouvrages étaient à eux seuls des promesses de voyage et nourrissait à loisir mon imagination. Paradoxalement, j'en ai lu très peu et son oeuvre m'est restée étrangère très longtemps.
Cependant, ces souvenirs "sont tombés en moi comme des semailles" et c'est à présent avec beaucoup de plaisir et d'envie que je lis ses ouvrages. Et je découvre une auteure incroyable, notamment dans Fils de dragon, roman où son écriture agit à merveille.
A l'aube de la 2ème guerre mondiale, le fermier Ling Tan mène sa vie d'agriculteur et de patriarche avec succès. En effet, ses terres sont riches et entretenues, grâce notamment à l'aide de ses trois fils, mais aussi par la présence et l'énergie intarissable de sa femme Ling Sao. L'équilibre de cette vie réglée comme du papier à musique depuis des générations se trouve bouleversé par l'envahissement du pays dès 1937 par "le peuple des mers du Levant", par des troupes japonaises violentes et sanguinaires. La lutte s'engage alors, chacun résistant à sa manière, selon son expérience et son âge, ses qualités et ses possibilités, ses traumatismes.
C'est un roman historique magnifique que nous livre là Pearl Buck, qui nous conte les dégâts irréversibles que provoquent les exactions d'un peuple contre un autre, d'une manière universelle ; la guerre, où qu'elle se déroule, prend toujours le même visage de cruauté. Elle nous raconte également comment ce pays voit sa culture et son mode de vie irrémédiablement bouleversés et métamorphosés, pour devenir la Chine contemporaine.
Pearl Buck est une fine observatrice, et avec son écriture concise et précise, elle nous dresse le portrait de personnages que l'on ne peut oublier, avec une étude psychologique fine et juste. C'est une rédaction qui ne nous épargne rien, certains passages sont d'ailleurs d'une grande violence, décrits sans fard mais avec transparence et lucidité. Je reste toujours aussi admirative de cette femme qui, si tôt, ici en 1942, a su écrire si adroitement sur la condition des femmes.
Bouleversant.
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