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EAN : 9782277110293
448 pages
J'ai lu (30/11/-1)
3.89/5   64 notes
Résumé :
Pearl Buck savait-elle, lorsqu'elle décrivit l'existence de cette famille de paysans chinois, humbles et travailleurs, qu'elle annonçait prophétiquement l'immense évolution de la Chine au cours de ces dernières années ? Lorsque Lao quitte, avec sa jeune femme, la ferme de ses parents pour rejoindre l'armée de patriotes qui résiste à l'envahisseur, devine-t-il que sa rupture avec des habitudes millénaires prélude à la formidable épopée que nous avons connue depuis ? ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Ling Tan est un paysan qui n'a d'autre souci que de faire prospérer ses récoltes , transmettre ses connaissances à ses fils avec l'objectif de leur léguer la terre. Il vit avec sa famille dans un village non loin d'une grand ville où il vend ses récoltes . Parmi ses brus, il y a Jade qui sait lire et écrire , chose très rare dans cette Chine agricole de 1937.
Sa fille ainée est mariée à un marchand de la ville dont la boutique vient d'être saccagée par des étudiants, sous prétexte qu'il y est vendu des produits étrangers. La rumeur gronde , les Japonais ne seraient pas loin et posséderaient une arme redoutable, les vaisseaux volants.

Pearl Buck , bien qu'Américaine, a très longtemps vécu en Chine (elle y est arrivée dans sa première année) (jusqu'en 1933) . Nobélisée en 1938 , ce roman a été écrit en 1942 alors que les conflit avec le Japon n'était pas achevé. C'est donc une oeuvre ancrée dans la réalité qu'elle a livrée à ses contemporains.

L'invasion japonaise est remarquablement traitée : La propagande, la diffusion de la drogue, la terreur bien sur, les viols, les massacres, les traitres.
Mais ce roman va au delà , comme s'il était précurseur des années à venir. On sent grandir au fil des pages un sentiment nationaliste, une révolte contre l'étranger, une union sacré autour de la patrie .La Chine a été humiliée par l'occident au tournant du XX ème siècle et vit depuis de façon chaotique aux grès des puissants. Ici le menu peuple va s'élever et lutter avec ses faibles moyens .
C'est aussi un hommage aux hommes de la terre, leur abnégation , leur droiture. Ling Tan est un homme remarquable, fidèle à sa femme, à ses enfants , à ses traditions, à sa terre qu'il ne quittera que quand elle sera entre de bonnes mains.Ce monde paysan qui raille les érudits . A quoi peut bien servir la lecture pour faire pousser le riz et nourrir sa famille ?

Roman très dense donc où vient également s'ajouter une missionnaire salvatrice , protectrice des femmes et des enfants que les Japonais violaient et tuaient sans discernement. S'il n'y a pas de lieux précisés, on peut penser à Nankin , où a vécu Pearl Buck et dont l'invasion est malheureusement restée dans l'histoire sous le nom du Viol de Nankin.
En vrac pour conclure , c'est une époque où être une femme ne semble pas avoir beaucoup d'importance aux yeux de la société. C'est toujours déroutant de traverser ces lignes aujourd'hui.

Ce livre à la portée historique immense , même s'il est dur est allégée par la plume pudique et précise de l'auteur. On est loin des descriptions émaillant le Sorgho rouge de Mo Yan.
Un livre nécessaire pour qui s'intéresse à cette tranche d'histoire. Mais le portrait de Lin Tan , sa vie, ses convictions et toutes les histoires en découlant valent à elles seules la lecture.
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Ce fut pour moi un réel plaisir de lire ce roman de Pearl Buck, et de m'immerger au sein de cette famille, où sous le même toit se côtoient plusieurs générations. Une famille de simples paysans, qui chaque jour se plient de bonne grâce aux besognes quotidiennes, dans le respect des traditions qui sont les leurs, un foyer qui en somme sent bon le bonheur. Mais vient l'occupation japonaise, avec son cortège de malheurs. le lecteur découvre au fil des pages le cheminement de chacun, et face à l'adversité, chacun de ces êtres, qui semblaient auparavant former qu'une seule et même entité, se révèle à lui-même. Comme si dans cette Chine aux traditions ancestrales, seuls les événements dramatiques pouvaient mettre à nu leur nature profonde. C'est une Chine en pleine mutation qu'on découvre à travers l'histoire de cette famille, une Chine en marche vers un "autre chose ", et qui ce faisant laisse peut-être derrière elle des valeurs séculaires. Ce roman est captivant, mais je n'ai malheureusement pas vu venir la fin, je l'ai terminé en me posant de nombreuses questions, et il a donc pour moi un goût "d'inachevé ".
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Je remercie les Editions de L'Archipel pour ce service presse et l'envoi du roman Fils de dragon de Pearl Buck.
Fils de dragon c'est l'histoire de Ling Tan un paysan chinois qui est illettré et rustre. Il vit pour cultiver sa terre, honorer ses dieux. Comme ses ancêtres Ling Tan a une vie simple et saine.
Mais les choses changent, la guerre s'approche de plus en plus de cette famille de paysans...
Son fils Lao quitte, avec sa jeune femme, la ferme de ses parents pour rejoindre l'armée de patriotes qui résiste à l'envahisseur...
Ling Tan va devoir affronter des événements qu'il n'aurait jamais pu imaginer...
Fils de dragon est un excellent roman qui nous fait découvrir une page de l'histoire de la Chine. Il débute en 1937, avec une famille de paysans comme il y en avait à l'époque : simples, travailleurs, illettrés mais satisfaits de leur vie. Puis survient la guerre, et ses bouleversements... J'ai aimé découvrir Ling Tan et les siens, cette vie si pauvre et pourtant on ne peut pas dire qu'ils soient malheureux à ce moment là. C'est une vie totalement différente de notre vie moderne ! C'est très touchant, très intéressant de découvrir la Chine de cette époque.
Nous allons également découvrir une missionnaire américaine qui, au risque de sa vie, protège les jeunes Chinoises des outrages des soldats ennemis. Elle aussi est touchante, attachante, et son engagement auprès de ses jeunes filles est très important.
Nous avons ici un roman écrit il y a de nombreuses années mais qui n'a pas du tout mal vieillit.
J'ai découvert Pearl Buck il y a bien longtemps avec son célèbre roman Vent d'Est, vent d'Ouest et je me souviens avoir également lu La mère. Deux romans qui m'ont fait découvrir La Chine, et qui m'ont captivés. J'en garde un excellent souvenir :)
J'ai souhaité lire Fils de dragon par curiosité, me demandant si, 25 ans après, les écrits de cette romancière me toucheraient autant... : la réponse est oui :)
Fils de dragon est un livre magnifique qui revient sur une époque révolu et qui m'a évidemment beaucoup touché.
Je suis ravie de relire Pearl Buck, et je mets un très gros cinq étoiles :)
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Pearl Buck est une auteure que j'ai le sentiment d'avoir connu très jeune, au plus loin que je me souvienne. Elle était une des auteurs préférées de ma maman et trônait en belle place dans la bibliothèque familiale. Au-delà, les titres de ses ouvrages étaient à eux seuls des promesses de voyage et nourrissait à loisir mon imagination. Paradoxalement, j'en ai lu très peu et son oeuvre m'est restée étrangère très longtemps.
Cependant, ces souvenirs "sont tombés en moi comme des semailles" et c'est à présent avec beaucoup de plaisir et d'envie que je lis ses ouvrages. Et je découvre une auteure incroyable, notamment dans Fils de dragon, roman où son écriture agit à merveille.
A l'aube de la 2ème guerre mondiale, le fermier Ling Tan mène sa vie d'agriculteur et de patriarche avec succès. En effet, ses terres sont riches et entretenues, grâce notamment à l'aide de ses trois fils, mais aussi par la présence et l'énergie intarissable de sa femme Ling Sao. L'équilibre de cette vie réglée comme du papier à musique depuis des générations se trouve bouleversé par l'envahissement du pays dès 1937 par "le peuple des mers du Levant", par des troupes japonaises violentes et sanguinaires. La lutte s'engage alors, chacun résistant à sa manière, selon son expérience et son âge, ses qualités et ses possibilités, ses traumatismes.
C'est un roman historique magnifique que nous livre là Pearl Buck, qui nous conte les dégâts irréversibles que provoquent les exactions d'un peuple contre un autre, d'une manière universelle ; la guerre, où qu'elle se déroule, prend toujours le même visage de cruauté. Elle nous raconte également comment ce pays voit sa culture et son mode de vie irrémédiablement bouleversés et métamorphosés, pour devenir la Chine contemporaine.
Pearl Buck est une fine observatrice, et avec son écriture concise et précise, elle nous dresse le portrait de personnages que l'on ne peut oublier, avec une étude psychologique fine et juste. C'est une rédaction qui ne nous épargne rien, certains passages sont d'ailleurs d'une grande violence, décrits sans fard mais avec transparence et lucidité. Je reste toujours aussi admirative de cette femme qui, si tôt, ici en 1942, a su écrire si adroitement sur la condition des femmes.
Bouleversant.
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Que demandait Ling Tan , paysan chinois , illettré et rustre , si ce n'était de cultiver sa terre , d'honorer ses dieux et de vivre , comme ses ancêtres , une vie simple et saine .
Son rêve était que ses trois fils puissent continuer son oeuvre . Car seul l' homme était important . La femme devait le servir et enfanter surtout des garçons .
Mais quand tout bascule !
Quand la guerre éclate . Quand l'ennemi convoite votre terre et ses richesses,
Tout doit alors changer .
Cela s'appelle " évolution " !
Tout un peuple tremble . Les connaissances deviennent obligatoires pour faire face à ces barbares qui violent votre terre , vos enfants , vos femmes et vos convictions .
L'horreur , la faim et la drogue s'invitent au quotidien de ces pauvres hères .
Ils sont livrés à eux-mêmes . Ils n'attendent rien des pays civilisés , riches et " évolués " qui indifférents à leur sort , fournissent des armes à qui les enrichit .
L'instruction ouvre certainement l'esprit mais peut aussi verrouiller le meilleur des coeurs !


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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Pour les Chinois, le dragon n'est pas un être maléfique, mais un dieu et l'ami des hommes qui le vénèrent. Il "tient en son pouvoir la prospérité et la paix". Régnant sur les eaux et sur les vents, il envoie la pluie bienfaisante et est par conséquent le symbole de la fécondité. Sous la dynastie des Hsia, deux dragons se livrèrent à un combat à mort, puis tous deux disparurent, ne laissant derrière eux qu'une écume féconde d'où naquirent les descendants des Hsia. Depuis lors, les dragons furent considérés comme les ancêtres d'une race de héros.

(Avant-propos)
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Mais Jade avait fait le voyage de retour à contrecœur et, maintenant, pour la première fois, elle sentit qu'elle faisait partie de la famille de son mari. Elle comprenait soudain qu'un enfant ne vient pas au monde uniquement pour sa mère, mais pour toute une famille. Elle n'eut donc pas le geste qu'une autre mère aurait peut-être eu à sa place, de reprendre jalousement son enfant. Elle laissa Ling Sao le contempler tout à son aise, heureuse de sentir monter vers l'enfant cette adoration qu'elle éprouvait elle-même.
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Veux-tu m'acheter un livre ?... Voilà , je t'ai dit mon secret . Au lieu de boucles d'oreilles , achète -moi un livre . C'est pour cela que j'ai coupé mes cheveux . Je voulais les vendre pour acheter un livre . Et puis j'ai eu peur de te le dire et j'ai parlé de boucles d'oreilles . C'est un livre que je veux .
Elle se penchait sur lui , anxieuse d'être comprise .
_ Un livre , dit-il . Mais qu'est-ce que des gens comme nous ont à faire avec des livres ?
_ Je ne désire rien d'autre .
_ Mais puisque tu ne sais pas lire !
_ Je sais lire , dit-elle .
Il aurait été moins stupéfait si elle lui avait dit qu'elle pouvait voler .
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« Nous, qui sommes des hommes pacifiques et raisonnables, que nous soyons de ce côté ou de l’autre côté de la terre, nous devrions nous unir et refuser la vie à tous ceux qui font les guerres. Lorsque nous verrions un enfant avoir de tels instincts, nous devrions l’enfermer s’il refusait de changer. »
Plus il y pensait et plus il se disait que seule une certaine espèce d’hommes rassemblait les fauteurs de guerre et que si l’on pouvait se débarrasser de ces hommes, on aurait enfin la paix.
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— Et ce qu'elle fera quand l'enfant sera là, si elle n'a pas terminé son livre, ça, vraiment, je n'en sais rien. Elle continuera de lire, je parie, tandis que l'enfant viendra au monde. Ça a été un jour néfaste que celui où un livre est entré dans cette maison. Il n'y a rien au monde de plus déplorable pour une femme que la lecture. J'aimerais mieux qu'elle fume l'opium.
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Video de Pearl Buck (1) Voir plusAjouter une vidéo

André Bay
- André BAY : ses goûts, ses croyances, son livre "Des mouches et des hommes" ; sa carrière de directeur littéraire aux Editions STOCK et HACHETTE, son travail de directeur littéraire ; sa rencontre avec Pearl BUCK, sa découverte d'Anaïs NIN ; ses écrivains préférés ; ses traductions ; le rôle de l'éditeur et du directeur littéraire ; anecdote sur Isaac Bashevis SINGER et sur Roger...
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