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Critique de Gaphanie


Fils de dragon est ma seconde rencontre avec Pearl Buck, après Pivoine.

Pearl Buck nous plonge dans le quotidien d'une famille traditionnelle de paysans plutôt aisés, en Chine, juste avant la seconde guerre mondiale, et l'invasion par les Japonais.

Ling Tan coule des jours paisibles, entouré de sa femme, Ling Sao, au caractère bien trempé, et de ses enfants. L'aîné, Lao Ta, est marié avec Orchid, dont, au début du roman, le premier bébé vient de naître. Son second fils, Lao Er, a lui aussi pris femme. Il est fou amoureux de son épouse, Jade, qu'il n'a pu épouser que grâce à l'intervention de son père, la jeune fille ayant été aussi convoitée par un cousin. le dernier fils, Lao San, un peu capricieux, un peu maussade, jeune adolescent, s'occupe de mener paître le buffle familial. le vieux couple a également deux filles, Pansiao, la plus jeune, encore avec eux, et l'aînée a épousé un riche marchand de la ville, Wu Lien.

Au fil des chapitres, on voit tout ce petit monde évoluer, à mesure qu'approche l'invasion ennemie, et le vrai fond des uns et des autres se révéler. Car si Ling Tan est sûr d'une chose, c'est qu'il ne quittera pas sa terre. Et, si du fond de sa Chine provinciale, il n'a jamais entendu parler de Gandhi, qui de toutes façons n'était pas encore né, il deviendra un champion de la résistance passive, creusant une pièce sous sa maison pour soustraire riz et salaisons aux impôts de l'envahisseur, empoisonnant son étang, pour qu'il ne lui prenne plus son poisson...

Car l'occupant japonais se révèle cruel et dur envers le pays conquis. D'ailleurs, ce récit de la conquête et de l'occupation ressemble en bien des points à ce qui s'est aussi passé sur notre sol occidental à la même époque : collaboration, résistance, délation...

Et au-delà des faits historiques relatés, l'espoir et la beauté émanent du récit de Pearl Buck. Malgré la rudesse de l'époque, les gens s'aiment. Ling Tan et Ling Sao, vieillissants, s'aiment toujours comme au début de leur histoire, même s'ils en ont un peu honte : les conventions sociétales pèsent un certain poids en Chine à cette époque. Lao Er, le second fils, parvient au fil des pages à conquérir le coeur et l'amour de sa femme Jade, de rendez-vous secret sous le saule en cadeau incongru : un livre. Une femme qui sait lire ! Et la plus belle et la plus abracadabrante de toutes ces histoires d'amour est encore celle du plus jeune fils. Devenu un chef de guerre redoutable, ses hommes prient son frère, Lao Er, de demander à son père de lui trouver une épouse, car il est parfois invivable. Mais la petite famille est bien d'accord : pour quelqu'un de cette trempe, il faut... une déesse ! Et ils se tourneront alors vers la jeune Pansiao, partie étudier en sécurité à l'étranger, pour qu'elle déniche la perle rare... le Destin en marche...

J'ai vraiment adoré ce roman, et je repartirai volontiers pour l'Asie avec Pearl Buck dès que l'occasion se représentera ...
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