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Citations sur La république des faibles (42)

- D'après le rapport préliminaire, la victime est un garçon âgé de neuf ou dix ans, dont les vertèbres cervicales ont été sciées à l'aide d'un outil tranchant. Plusieurs entailles visibles à la base du cou indiquent des gestes maladroits, ou au moins hésitants, de la part de l'auteur des faits. Le décès remonterait à cinq jours, peut-être une semaine, mais la présence du corps dans la décharge date de cette nuit même. Où était le cadavre pendant ce temps-là ? Pourquoi autant de temps avant de s'en débarrasser ? Même si le froid hivernal retarde le processus de décomposition, cela laisse songeur
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Les trois flics acquiescèrent. Lors de son arrivée à la Croix-Rousse, le commissaire Soubielle n'avait pas fait mystère de sa volonté de rénover les procédures de l'enquête policière. La création de brigades judiciaires réunissant des hommes de divers horizons faisait partie de ses projets. C'était une chance à saisir. Aucun des officiers présents dans la salle n'avait envie de patrouiller dans la rue pour s'enquérir de la santé des commerçants.
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Gabriel Silent et Aurélien Caron tournèrent la tête pour regarder leur collègue. Une odeur tenace de pourriture émanait de ses vêtements. Il avait passé la matinée à patauger dans les ordures où ses bottes s'enfonçaient avec un bruit de succion. Le commissaire, arrivé sur les lieux peu après, avait jeté un œil à la civière tenue par les ambulanciers. Une couverture dégueulasse tombait bizarrement à l'endroit supposé de la tête. En la relevant, il avait dégagé un corps en robe de fillette, au cou scié à la base, grouillant de vers. Les bras et les jambes présentaient des marbrures et le ventre gonflé démesurément semblait sur le point d'éclater.
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- Un chiffonnier a trouvé un cadavre d'enfant dans la décharge de la Croix-Rousse, commença Soubielle. L'information est remontée au commissariat alors que le lieutenant Grimbert prenait son service.
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On disait : vive la République ! et le client répondait : qui prend soin des faibles 
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On disait : Vive la république ! et le client répondait : qui prend soin des faibles !
Caron connaissait l’expression, bien sûr. Grâce à l’Etat de droit, la république s’enorgueillissait de protéger les faibles, surtout les enfants, et de les aider en cas de malheur. Il s’agissait de leur donner une chance de s’en sortir malgré un mauvais départ dans la vie. Ici, tout le contraire, la pauvre Esther s’en prenait plein la gueule.
Dans cette république dévoyée, les faibles buvaient le calice jusqu’à la lie.
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[...] – Les salauds de l’Anti-France, lâcha Dessien.
– Ah, l’ennemi intérieur ! soupira le flic.
– Les Juifs, oui, mais pas seulement, les protestants, les étrangers aussi et les internationalistes, tout le syndicat de la trahison acharné à détruire la France.
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[...] Les priorités sont claires : l’ordre social, la tranquillité publique, la sécurité des commerces. On ne fait pas grand cas de la mort d’un enfant...
[...] Il en fallait des capelines et des képis pour protéger les commerces.
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[...] – Un chiffonnier a trouvé un cadavre d’enfant dans la décharge de la Croix-Rousse, commença Soubielle.
[...] – D’après le rapport préliminaire, la victime est un garçon âgé de neuf ou dix ans, dont les vertèbres cervicales ont été sciées à l’aide d’un outil tranchant.
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Grimbert décida de procéder à des vérifications avant de se rendre au commissariat. À la mairie de la Croix-Rousse, il apprit que la salle Valentino, d’où étaient sorties Blovski et consorts, avait été réservée par la bourse du travail le soir du réveillon pour y donner un bal. Les prolétaires aimaient ce lieu où on avait fusillé une poignée de traîtres lors de la Commune. En tout cas, le responsable avait rapporté les clés en temps et en heure et la salle rendue était en bon état.
La bourse du travail se trouvant à deux pas, autant s’y arrêter. Grimbert ne fut pas surpris par la foule immense aux abords et à l’intérieur du bâtiment. Des ouvriers faisaient la queue devant des bureaux de placement et certains d’entre eux, ayant participé à des luttes syndicales, se retrouvaient sans espoir d’embauche quand leurs noms figuraient sur des listes noires. Prise par d’autres desseins, la république ne se souciait pas de la question sociale alors la bourse devenait l’asile des misérables. Au bar, certains débattaient sur le meilleur moyen de faire rendre gorge aux exploiteurs. La question provoquait des discussions animées et des plans plus débiles les uns que les autres.
Grimbert parcourut différents services, du viaticum au dispensaire, ne sachant à qui s’adresser dans ce dédale. On finit par l’orienter vers le syndicat de l’industrie. L’homme qu’il devait consulter se livrait à une conversation interminable constellée de gloussements et d’éclats de rire. La construction de la lutte syndicale ressemblait à une partie de rigolade. N’y tenant plus, le flic entra dans le bureau et plaça sa carte sous le nez de l’homme en question, qui, blasé, expédia son interlocuteur.
– Je cherche des informations sur le bal du réveillon.
– Le conseil d’administration de la bourse a validé cette manifestation. Tous les documents sont en ordre.
Grimbert leva la main.
– Ce n’est pas le problème. Il me faut les noms des participants.
L’homme hésita.
– Je possède la liste des inscrits pour le repas puisque la réservation était obligatoire mais la soirée s’est poursuivie en bal populaire avec entrée libre et là, c’est plus difficile, nous n’avions pas de cartons d’invitation.
– Désiré Blovski était-il présent ?
– Désiré ? Je l’ai vu, oui.
L’homme fut tout de suite sur le qui-vive. Avec le nom de Blovski dans la balance, la visite d’un policier prenait une autre ampleur.
– Vers quelle heure est-il parti ? demanda Grimbert.
– Autour de trois heures du matin. Je m’en souviens parce qu’il est venu me remercier pour l’organisation de la soirée.
– Il était seul ?
– Des amis l’accompagnaient, me semble-t-il. J’ai reconnu Simon Letourneur. Les autres l’attendaient près de la porte, je n’ai pas vraiment fait attention.
– Ils avaient passé toute la soirée à Valentino ?
– Désiré s’est fendu d’un magnifique discours sur le thème de l’état social. Je peux vous trouver des centaines de témoins.
C’était bien pratique d’avoir autant d’amis, comme disait Blovski. Apparemment, le rouge et ses acolytes avaient raconté la vérité. Grimbert poussa un papier devant le type.
– Regardez ces noms. Indiquez-moi ceux qui étaient présents.
L’homme se frotta les tempes. Cette discussion ressemblait à une belle collaboration avec la police. D’un autre côté, il avait la possibilité de couvrir ses camarades. On ne pourrait pas le lui reprocher.
– Ce sont des gars de chez nous, dit-il en parcourant la liste. Ils étaient là.
– À la sortie du bal, ils ont tous été arrêtés par la police pour voie de fait ou tapage nocturne.
L’homme haussa les épaules.
– La bourse n’est pas responsable.
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