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Critique de Lilyblio


22 janvier 1905, Paris. Jeanne Desroselles assiste à l'enterrement de Louise Michel dite la Louve, figure révolutionnaire de la Commune de Paris. La jeune femme, issue d'une des familles les plus riches de la capitale, disparaît ce jour-là.
12 avril 1906, Lucie Desroselles, parcourt le Paris ouvrier en grève pour retrouver sa cousine. Elle va notamment se rapprocher de Madeline Pelletier, médecin aux idées féministes et oeuvrant pour les droits sociaux des plus pauvres. Dans cette ambiance contestataire, François et son ami Albert survivent comme ils peuvent alors qu'ils sont en grève depuis des semaines. le même jour, Antoinette Durand de Gros dit "Sorgue" , révolutionnaire anarchiste et féministe aide des grévistes ouvrières en lutte dans une cave de la ville de Roquefort. Elle est accompagnée de Leroy, son secrétaire et garde du corps.
Le 1er mai arrive bientôt, ce sera le Grand soir pour ce grand mouvement contestataire. Qu'est-ce qui relie ce mouvement social de grand ampleur à la disparition d'une jeune femme de la haute bourgeoisie ?

L'enquête de Lucie sur la disparition est plutôt simple et prend son temps. L'intrigue est constituée autour de plusieurs personnages qui ne se connaissent pas mais dont les liens vont se dévoiler. Il y a des retournements de situation plutôt habiles et réussis et d'autres qui m'ont moins convaincu car un peu tiré par les cheveux. Cela reste tout de même concevable et prenant.
L'accent est davantage mis sur les luttes pour les droits sociaux et des femmes.

Le côté historique est alors très bien mené et enrichissant. L'auteur a su incorporer naturellement dans le récit les informations essentielles pour comprendre la société et les mentalités de l'époque sans que cela soit fastidieux à comprendre. En mêlant fiction et réalité par la présence de figures historiques réelles, il donne du poids aux différents thèmes abordés. La révolte des ouvriers et des mineurs est très bien décrite. L'auteur a fidèlement retranscrit l'état d'esprit de ces femmes et hommes du peuple qui sont en colère et éreintés.

L'espoir se mêle à la souffrance et à la violence. Cela conduit à une dureté dans les comportements, les propos et les sentiments éprouvés à l'égard des plus riches comme envers ses semblables. La description physique des différents protagonistes est aussi marquante. La misère, à savoir l'état d'extrême pauvreté est palpable et remuante.

Le roman est noir et très dur. Les personnages principaux hormis Lucie sont froids et ne témoignent que peu ou aucune empathie. Cela m'a un petit dérangé même si je comprend que le contexte de l'époque l'exige. Les sentiments n'étaient pas exprimés aussi facilement. C'est par des actions concrètes que par exemple Madeline Pelletier aidait les femmes. Elle les recevaient dans son cabinet en échange de nourriture.

J'ai malheureusement trouvé la fin du roman trop abrupte. Il y a un goût d'inachevé selon moi. le devenir de certains personnages principaux est incertain voire complètement inexistant. Il est difficile pour moi de suivre un ou des personnages tout au long d'un récit sans qu'aucune explication ne soit donnée après le point final. Surtout lorsque les protagonistes sont dans des situations inconfortables ou en péril.

Un polar historique court et plaisant dans l'ensemble qui m'a ravie pour l'aspect historique et engagé. Il m'a toutefois manqué quelques pages supplémentaires pour avoir une fin de roman plus aboutie et pouvoir creuser un peu plus les personnages notamment Jeanne, la disparue.
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