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Critique de jamiK


Le moins que l'on puisse dire, c'est que ça secoue !
C'est une lecture assez dérangeante, ce n'est pas de tout repos, je me suis senti parfois mal à l'aise, mais ce n'est pas pour me déplaire, j'aime de temps en temps être ainsi pris au dépourvu.
Le graphisme est noir, les traits des personnages jouent entre la justesse chirurgicale du coup de crayon et les traits grossiers des visages, ce jeu entre la beauté et la laideur est déconcertant, le noir est dominant, accentuant la noirceur du récit, pas de nuances, juste quelques dégradés en trames de lamelles jouant sur les déliés, comme les gravures de Gustave Doré, mais avec une certaine épaisseur.
L'histoire se passe au Etats-Unis, vers 1974. C'est l'histoire de la jeunesse désoeuvré de cette époque, entre la drogue, les premiers émois sexuels, l'inanité de la vie scolaire et familiale, l'histoire d'une jeunesse perdue, sans but, qui s'autodétruit. Il est aussi question d'une maladie sexuellement transmissible, la “crève”, mais le sujet n'est pas cette épidémie, elle n'est qu'un support pour le propos, on pourrait y voir une allégorie de l'émergence du sida, mais le récit est avant tout centré sur cette jeunesse, on est plus proche de la Fureur de Vivre que de Walking Dead, même si certaine scène sont franchement fantastique et gore, mais pas du gore qui se mesure en hectolitres d'hémoglobine, c'est une horreur sournoise qui met mal à l'aise, un cauchemar visuel.
On n'est jamais dans le spectaculaire et pas plus dans le pathos, le propos est intimiste, on s'attache à ces jeunes, les chapitres alternent entre le personnage féminin et le personnage masculin, on les suit dans cette fuite en avant, et si le graphisme se permet quelques “envolées lyriques”, c'est surtout pour figurer cette lutte intérieure.
Au final, cette histoire est bouleversante et troublante, belle et effrayante, et cela à un niveau que peu d'oeuvres peuvent prétendre.
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