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3,98

sur 474 notes
Le moins que l'on puisse dire, c'est que ça secoue !
C'est une lecture assez dérangeante, ce n'est pas de tout repos, je me suis senti parfois mal à l'aise, mais ce n'est pas pour me déplaire, j'aime de temps en temps être ainsi pris au dépourvu.
Le graphisme est noir, les traits des personnages jouent entre la justesse chirurgicale du coup de crayon et les traits grossiers des visages, ce jeu entre la beauté et la laideur est déconcertant, le noir est dominant, accentuant la noirceur du récit, pas de nuances, juste quelques dégradés en trames de lamelles jouant sur les déliés, comme les gravures de Gustave Doré, mais avec une certaine épaisseur.
L'histoire se passe au Etats-Unis, vers 1974. C'est l'histoire de la jeunesse désoeuvré de cette époque, entre la drogue, les premiers émois sexuels, l'inanité de la vie scolaire et familiale, l'histoire d'une jeunesse perdue, sans but, qui s'autodétruit. Il est aussi question d'une maladie sexuellement transmissible, la “crève”, mais le sujet n'est pas cette épidémie, elle n'est qu'un support pour le propos, on pourrait y voir une allégorie de l'émergence du sida, mais le récit est avant tout centré sur cette jeunesse, on est plus proche de la Fureur de Vivre que de Walking Dead, même si certaine scène sont franchement fantastique et gore, mais pas du gore qui se mesure en hectolitres d'hémoglobine, c'est une horreur sournoise qui met mal à l'aise, un cauchemar visuel.
On n'est jamais dans le spectaculaire et pas plus dans le pathos, le propos est intimiste, on s'attache à ces jeunes, les chapitres alternent entre le personnage féminin et le personnage masculin, on les suit dans cette fuite en avant, et si le graphisme se permet quelques “envolées lyriques”, c'est surtout pour figurer cette lutte intérieure.
Au final, cette histoire est bouleversante et troublante, belle et effrayante, et cela à un niveau que peu d'oeuvres peuvent prétendre.
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Pour ces lycéens, la vie est belle : amour, sexe et rock'n'roll... et drogues et alcool pour faire bonne mesure. Pourtant, il y a cette crève que ces ados attrapent après un rapport sexuel avec une autre personne touchée. Les symptômes peuvent aussi bien être des éruptions cutanées que des nouveaux appendices poussant sur le corps. Si les premiers repoussent les autres, les seconds peuvent exercer une certaine attraction... On suit quelques jeunes dans leur vie de tous les jours : au lycée, aux fêtes, chez eux... et on découvre ces exclus qui vivent en groupe. On fait vite le lien : ces exclus étaient aussi des lycéens avant ça... Un comics bien pensé par Charles Burns sur le mal de l'époque : le sida. Aux Etats-Unis, il se répandait rapidement dans les années 70 car encore méconnu... J'ai eu mal à m'habituer aux dessins : les garçons ont tous la même coupe de cheveux, seuls les différencient un début de barbichette, un grain de beauté ou autre... Les délires des lycéens sont assez spéciaux aussi avec leurs visions. Black Hole est une histoire effarante sur la vie de ces ados, sur une certaine insouciance des jeunes sur une maladie redoutable mais encore inconnue.
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Un comics sombre, underground et quasi Culte sur la libération de la sexualité des adolescents des années ‘70-‘80 dans un U.S. alors (encore ?, toujours ?) puritain. Sauf que dans cette petite ville et ses environs boisés, mises en scène ici, chaque acte sexuel consommé, la plupart du temps accompagné d'alcool et/ou de drogues, donne lieu à des mutations physiques. Parfois à peine visibles et donc facile à cacher, par moments grotesques. Les jeunes atteints de cette « crève » comme ils l'appellent, sont alors marginalisés et exclus...
Pas difficile de faire une analogie avec le SIDA qui pointait alors le bout de son vilain nez.
En tant que maître du Fantastique glauque, Ch. Burns nous livre ici une critique sociale acerbe, dérangeante et angoissante avec des dessins aux aplats noirs, tantôt réalistes et parfois complètement psychédéliques.
Un album culminant horreur et malaise que j'ai apprécié pour son originalité et son aspect unique.
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Jeune adolescent des seventies vivant dans l'Amérique imaginaire de Charles Burns ? Prenez garde à vos arrières, la crève, aussi appelée « peste ado », se propage à vive allure… Un rapport sexuel avec une personne contaminée, et vous voilà porteur à votre tour de la maladie. Pire, il suffit d'un simple postillon malencontreusement ingurgité pour que le mal se développe…
Vous voilà contaminé… La déchéance physique se manifeste. Singulière, ses symptômes sauront s'exprimer d'une manière différente pour chaque individu infecté. Chez l'un, la maladie se traduira par l'ouverture d'une petite bouche en bas du cou ; pas maline, celle-ci raconte tout ce que le malade essaie de dissimuler dès lors que le sommeil lui fait perdre le contrôle de lui-même. La maladie affublera l'autre d'une petite queue qui se régénère à la moindre tentative de mutilation ; voici une caractéristique qui vaut bien d'être nommée « Dame Lézard »… Bien qu'impressionnantes, ces marques physiques de la maladie peuvent encore être dissimulées. Malheureusement, pour la plupart, le mal se manifeste par des irruptions cutanées monstrueuses, des boursouflures et autres déformations qui font oublier l'humanité originelle des victimes de la crève.



Les monstres ne sont presque jamais rejetés de la société. Ils n'ont pas besoin d'attendre que les autres prennent la mesure puisque, la plupart du temps, ils s'en excluent d'eux-mêmes. Ils préfèrent se regrouper dans des villas abandonnées ou dresser des campements dans les grandes forêts qui entourent leur ville pour mener, ensemble, un mode de vie à la mesure de leur monstruosité. Si la maladie surgit au cours de leur existence comme un cheveu sur la soupe, elle ne semble finalement pas déranger davantage ces adolescents qu'une mauvaise note à l'école, un rendez-vous désastreux ou une soirée pourrie. Elle s'inscrit dans la continuité de leur existence morne, voire, elle se présente à eux comme l'évènement à l'origine d'un nouveau départ. Ce peut être l'occasion de se retirer d'un quotidien confortable mais aseptisé, et de rejoindre l'idéal utopique d'une vie en communauté, proche de la nature. Mais après quelques semaines de camping, l'ennui et les mauvaises habitudes se rappliquent comme dans le passé et les monstres retournent dans le confort moderne des villas qu'ils parasitent en quelques jours. Ils regardent la télé, mangent et se torchent la gueule jusqu'à l'os pour se donner du courage dans l'éventualité de (peut-être ?) baiser. L'insouciance domine, à moins qu'il ne s'agisse de désespoir. La maladie semble n'effrayer personne. Elle consiste seulement à séparer la population en deux clans distincts. Elle est aussi prétexte à l'épanouissement du style de Charles Burns, tout en glauque et en difformité. Dans un style lourd, uniquement fait de noir et de blanc, de grands paysages surréalistes apparaissent parfois avant de se recentrer sur les portraits hideux des pestiférés. Pas de grandes réflexions dans le texte, rien qui ne pourrait laisser penser que la crève saurait induire un changement dans les mentalités de la population. de bout en bout, on reste dans le quotidien crasse.



Alors, pestiféré ? Plusieurs solutions s'offrent à vous : avoir le bonheur de se faire assassiner par un autre malade qui désire vous libérer de votre situation ; avoir le courage de prendre le flingue pour en finir par soi-même ; enfin, se replier loin des autres, et attendre, attendre…
Rien de réjouissant, mais Charles Burns réussit à amener ce constat en restant cohérent d'un bout à l'autre des six tomes qui constituent cette série et à préserver le style inimitable qui est le sien…
Lien : http://colimasson.over-blog...
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Black Hole, c'est un trou noir, un trou sans fond, qui aspire toute joie et vous laisse groggy, halluciné.
Black Hole c'est un roman graphique, d'une infinie noirceur, mais somptueusement mis en images.
Les dessins, très sombres, sont parfaitement clairs et réalistes. le trait reconnaissable entre tous de Charles Burns, dépeint ici la vie des jeunes lycéens des années 70 dans une ville au nord des Etats-Unis, en bord d'océan. On se glisse le soir dans les bois pour fumer et boire des bières tout en flirtant. D'autres encore, expérimentent des drogues.
Mais un danger rôde, un danger invisible : une maladie qui se transmet par les sécrétions corporels. (ça vous rappelle quelque chose...?)
Et cette maladie, quand on l'attrape, on mute... On se transforme en monstre de foire. Certains comme Chris, se mettent à muer, d'autres comme Rob, ont une bouche en plus, d'autres encore ont une queue, ou d'autres appendices incongrus...
Alors votre vie n'est plus la même, vous ne pouvez plus supporter le regard des autres, et vous rejoignez les autres parias dans les bois, ceux-là même qui vous faisaient peur quelques mois auparavant, deviennent vos seuls repères dans ce chaos qu'est devenu votre vie...
Il y a aussi la folie, la haine, et quand même beaucoup d'amour dans l'histoire de ces destins croisés. Une lueur d'espoir peut-être au bout du trou noir...?
Charles Burns nous livre sa vision d'une jeunesse américaine : sauvage et sombre. Et cette maladie, c'est cette espèce de stigmatisation exercée sur les gamins "pas comme les autres", impopulaires... C'est ce qui fait péter les plombs des gamins de Columbine et d'autres lycées... C'est le "freak" qui ne rentre pas dans les standards acceptables et qui est montré du doigt. Et en sous-entendu, si tu fréquentes des freaks, tu risques d'en devenir un...
Un Grand Roman Graphique Noir.
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Chris et Keith sont deux lycéens vivant dans la région de Seattle au beau milieu des années 70. Tous deux vont contracter une MST qui fait des ravages parmi la jeunesse locale. La Crève (c'est le nom de cette maladie) provoque des mutations physiques aussi aléatoires qu'incontrôlables et transforment ceux qu'elle contamine en abominables freaks. Pour ne pas subir la vindicte de la population qui les rejette, les malades se réfugient en forêt et vivent en groupe, condamnés à la marginalité. D'abord bien décidés à cacher leur situation, Chris et Keith vont peu à peu sombrer à leur tour, incapables de gérer les conséquences physiques et morales engendrées par la Crève.

Black Hole est un roman graphique fleuve d'une richesse incroyable. Charles Burns y décrit, sous couvert d'un récit à dominante horrifique, l'enfer de l'adolescence : transformation des corps, éveil du désir, peur de l'avenir, violence des rapports sociaux, rien n'est épargné à ces jeunes lycéens en perdition. Sans doute pas un hasard si le récit se déroule pendant les années 70. Burns veut tirer un trait définitif sur le Flower Power de la décennie précédente. le monde n'est pas paix et amour, les jeunes n'ont aucune perspective et les drogues sont souvent le point de départ de mauvais trips où les éléphants roses sont remplacés par d'insupportables cauchemars. Malgré ce nihilisme assumé, Black Hole garde une incontestable part de poésie. Une forme de romantisme à l'ancienne, noir, désespéré, crépusculaire. le dessinateur a lui-même qualifié son oeuvre de « romance d'horreur ». C'est incontestablement la définition la plus juste.

La force du récit tient aussi pour beaucoup dans le trait glacé de Burns. Un noir et blanc d'une vertigineuse profondeur qui vous plonge au coeur des tourments de ces ados attachants. le découpage est pourtant simplissime mais les figures torturées, souvent montrées en gros plan, et le traitement hallucinatoire de certaines scènes ont quelque chose de fascinant. Une espèce d'attirance malsaine, presque morbide, qui hypnotise.
Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Publié par épisode jusqu'en 2005 avant qu'ils ne soient réunis en intégrale, cet album retrace la vie d'un groupe de lycéens des années 1970, atteints d'une MST étrange, la "crève" qui provoque des mutations physiques.
Rejetés par leurs camarades, la plupart d'entres eux se voient marginalisés et trouvent refuge dans une forêt, où la drogue et le sexe sont leurs seuls échappatoires.

Parfois à la lisière du fantastique, Charles Burns, à travers un scénario très simple (trop ?), réussit à suscité une réflexion sur la stigmatisation de la maladie (et donc des malades). On peut y voir, éventuellement, une parabole sur le sida. Mais, à l'instar des poupées russes, une seconde réflexion, sans doute plus profonde, se cache sous la première, à savoir le reflet des angoisses existentielles de l'adolescence (transformation des corps, sexualité naissante, violence des rapports sociaux...)
L'atout majeur de cet album est l'adéquation entre le propos et le graphisme de l'auteur, glaçant, figé, presque dérangeant par moment, tant l'espoir semble absent de son vocabulaire esthétique.

Un album à conseiller à tous les parents qui ne comprennent plus leur ado.



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Reconnaissables entre tous, les remarquables dessins aux aplats noirs de Charles Burns sont sans doute la marque de fabrique de l'un des bédéistes américains les plus talentueux... Black Hole, cette inquiétante série qui a entre autre fait la renommée du dessinateur, se passe dans l'Amérique des années 70. Une mystérieuse maladie sexuellement transmissible appelée "crève" ou "peste des ados" transforme les adolescents en d'étranges mutants. Les stigmates se manifestent tantôt sous forme de pustules, de boursouflures, de mutations animales, d'excroissances et autres horreurs... Malgré leurs terribles transformations, les jeunes malades luttent pour survivre. Certains s'accommodent de leurs nouveaux attributs à l'instar de "Lizzard Queen". D'autres squattent les maisons vacantes ou se cachent dans les bois mais que reste t-il de leur vie d'adolescent et de leur insouciance ? Comment faire pour porter ce lourd secret lorsque comme tous les jeunes, les "pestiférés" n'aspirent qu'à profiter de la vie ? Amour, sexe, drogue et rock'n roll, rien n'est heureusement aussi fort que l'envie de profiter ou de ... se venger de la vie... Mais à l'heure où les hippies sont désormais "has been" et que Halloween Jack, le glacial félin de l'album "Diamond Dogs" de David Bowie (1974), commence à peine à faire ses griffes, les teenagers de Black Hole, sont aspirés dans un vertigineux trou noir aux effets ravageurs... Satire déjantée de la jeunesse américaine des années 70, le fascinant travail de Charles Burns ne manquera pas passionner les amateurs du genre par ses sombres volutes vénéneuses...
Lien : https://embuscades-alcapone...
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Black hole est une bande-dessinée de Charles burns.
Un synopsis laconique : milieu des années 70, des adolescents de la banlieue de Seattle sont victimes d'une maladie sexuellement transmissible, qui génère chez eux d'étranges et terribles malformations.
Ce superbe pavé, d'un graphisme noir et blanc, dérangeant et troublant, nous parle avant tout d'une jeunesse désoeuvrée, quelque peu livrée à elle-même. Dans cette période particulière de la vie, où l'alcool, la drogue et le sexe rythment leurs quotidiens, la contagion est rapide parmi les adolescents et nombre d'entre eux finissent par fuir leurs familles, leurs maisons, pour s'exiler dans les bois.
Charles Burns nous livre là une étude fine des malaises de l'adolescence, de l'expression d'un mal-être, de solitude et de perte de repères. Que dire de l'absence des adultes, de la défection des parents, comme un constat d'une rupture générationnelle ? Quelle avenir pour cette nouvelle génération mutante, qui écoute Alice Cooper et David Bowie-Ziggy Stardust ?
Une BD bien sombre, qui pose problèmes et questions...
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du noir et du blanc.
Mais surtout du noir pour cet ouvrage dérangeant, hors du temps et de l'espace. On y voit évoluer des adolescents embourbés dans leurs désirs. Jusque là, rien de très nouveau. Oui mais voilà, une nouvelle maladie sexuellement transmissible vient compliquer la donne. Ce virus déchire les chairs, transformant ses porteurs en monstres défigurés. Rejetés par la société, ces jeunes sont tiraillés entre leurs hormones échauffées et la peur de muter. Des excroissances de chairs poussent sur certains, d'autres muent comme des reptiles et d'autres encore voient une nouvelle bouche se former sur leur cou. Les plus visiblement touchés choisissent de se réfugier dans la forêt. Ceux qui ont la chance de pouvoir cacher leurs plaies essaient de conserver une vie normale. Ils essaient de faire la fête à grands coups de drogues et d'alcool. Mais tout les ramène au sexe, à la culpabilité, aux conséquences effroyables. le désir, tournant à l'obsession, est trop souvent plus fort que la crainte. Et personne pour les aider, les adultes sont étrangement absents du récit.
L'auteur ne lâche pas ses personnages, il les traque, les dissèque en même temps que la maladie les envahit. L'amour qui essaie de naître tourne au glauque d'une situation inextricable, où on a honte, où on se cache. le propos n'est pourtant pas misérabiliste. L'oeil de Burns reste neutre, tout en étant légèrement voyeur. L'intimité surréaliste de ces jeunes est sulfureuse, sexuée, affamée et glauque. L'ambiance malsaine colle à la peau du lecteur, tant elle est forte et inédite.
On a l'impression de lire une nouvelle sortie tout droit de la Quatrième Dimension. Et pourtant... Impossible de ne pas faire de parallèle avec le SIDA, qui castre encore bons nombres d'élans aujourd'hui. Cette peste qui continue son massacre. le rappeler n'a rien de superflu.
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