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Critique de Cigale17


Kate Lambert, la narratrice à la première personne, a lâché ses études et se noie dans l'alcool depuis la mort de son père. Passionnée de cinéma, elle vit avec Laurits, apprenti cinéaste assez imbu de lui-même et remarquable égoïste. À l'occasion d'une enquête qu'elle mène pour nourrir un des films du jeune homme, Kate rencontre une vieille dame, Jean Cluver. Cette dernière promet à Kate de lui raconter l'histoire de sa vie si elle reste sobre pendant cinq jours… Leurs rencontres vont rythmer le roman.
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Dans ce curieux roman, John Burnside prend le pari d'une narration complexe qui m'a parfois semblé artificielle. La plupart du temps, Jean raconte sa vie à Kate, mais elle va aussi lui répéter des histoires que des proches lui ont racontées. On a donc parfois trois « niveaux » de narration : quelqu'un a raconté à Jean des histoires qu'elle-même répète à Kate qui en devient le relais pour le lecteur... Dans ces moments-là, j'avoue avoir un peu décroché ! Cependant la plus grande partie de ce roman, le Bruit du dégel, est vraiment prenant. Les anecdotes de Jean, parfois de véritables aventures, parfois de terribles drames, attisent l'intérêt en permettant de revoir une bonne partie de l'histoire américaine du XXe siècle sur trois générations : celle du père de Jean, la sienne propre et celle de ses neveux qui sont un peu plus âgés que Kate. On abordera ainsi des thèmes touchant le respect des droits, l'immense choc que provoque le meurtre d'un proche et ses conséquences, la Deuxième Guerre mondiale, la bombe atomique, la guerre du Vietnam (l'horreur de My Lai), les réfractaires et les déserteurs, l'engagement protestataire, l'homosexualité féminine, etc., et comme un des motifs récurrents, le racisme omniprésent qui fait écho aux événements actuels. le plus remarquable dans ce texte, c'est pour moi l'écriture. John Burnside est un poète, et il a assurément apporté un grand soin à cette prose. En passant, coup de chapeau à la traductrice, Catherine Richard-Mas, qui a su faire passer en français la beauté, l'originalité et la singularité de l'auteur. On trouve là une musique particulière. J'ai emprunté ce livre, mais je l'achèterai sans doute : j'éprouve le besoin de revenir picorer dans cette prose que j'aimerais savourer de nouveau.
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