C'est quoi, ce petit boulot ?

En attendant, à votre profond déplaisir secret, le capitaine de l'Andouillette de Plou-les-Ajoncs gagnait de quoi vivre et acheter des bouts de sa saleté de goélette.

- Ce n'est pas exact ! Elle s'en occupe beaucoup... heu... quand elle est là. Ce qui importe, c'est la qualité du temps qu'une femme donne à ses enfants, pas la quantité.
Ça, c'est la phrase-choc des mères qui travaillent. Vous l'avez utilisée, vous-même, un grand nombre de fois. Le malheur, c'est qu'au fond, au tréfonds de votre âme, vous n'êtes pas sûre que ce soit vrai.

Le téléphone existe, d'accord. Surtout qu'avec les satellites, on entend mieux l'Amérique que votre maison du Lot. Mais une heure de conversation, tous les jours, avec Lima, doit coûter la peau du dos. Comment paierez-vous ? Vos notes de téléphone sont déjà astronomiques à cause de vos interminables bavardages avec Fille Aînée qui habite le quartier voisin.

La vérité, c'est que vous êtes malade à l'idée que Petite Chérie quitte définitivement le foyer familial. Voilà des années que vous redoutez le jour où vous n'aurez plus d'enfant à la maison. Où la maison sera silencieuse toute la journée, sans porte claquée, sans radio qui vous empêche de travailler, sans hurlement : « Maâââââââââman !!!

L'Homme de votre vie est grand et large. D'habitude, vous adorez. Aujourd'hui, il remplit les trois quarts de la tente. Vous serez obligée de dormir sur la tranche. Le sable est dur. L'air étouffant. Au bout de quelques minutes, vous constatez que vous êtes trois. Avec un moustique. Puis un second se met à vrombir. Vous tapez dans les mains à la ronde, y compris sur le nez de l'Homme qui sursaute et manque faire s'écrouler votre refuge d'une ruade. Maintenant, il y a un congrès de moustiques.

Votre époux est indigné. Il n'envisage pas une seconde un séjour rural sans vous. Pas question de cuisiner lui-même ses repas. Ce qui serait pourtant un excellent exercice et lui rappellerait combien une présence féminine est indispensable dans la vie d'un représentant du sexe mâle, ce que les vieux maris ont parfois tendance à oublier.

L’homme a toujours peur, au fond, de la femme. Il sait instinctivement qu’elle est le sexe fort.

Vous avez perdu votre coiffeur. Vous n'osez affronter les lèvres pincées et le visage lourd de reproches de monsieur Patrice. Vous devez maintenant marcher des kilomètres à pied pour trouver un autre salon de coiffure où l'on vous accepte, vous et vos vilains cheveux plats.
Votre cœur et vos pieds crient vengeance !

Les amoureux reviennent à Paris, toujours en stop mais enlacés.

Naturellement, si elle est heureuse, la tristesse d'une mère ne compte pas.
Mais une fille peut-elle trouver le bonheur si loin de sa rem ?
Non. Toutes les mamans le diront.