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Citations sur Erewhon (31)

Ainsi la civilisation et le progrès mécanique ont avancé du même pas, chacun activant la croissance de l’autre, et la perspective du profit entretenant son progrès.
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Mais il ne nous reste que cette alternative : ou bien passer dès maintenant par une période de grandes souffrances, ou bien nous voir peu à peu dépasser par nos propres créatures, jusqu’à ce que nous ne soyons plus par rapport à elles, que ce qu’est le bétail de nos champs par rapport à nous.
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Ne sommes-nous pas en train de créer les êtres qui doivent nous succéder dans la suprématie terrestre, en perfectionnant tous les jours la beauté et la précision de leur organisme, et en leur donnant chaque jour cette puissance qui se règle elle-même et qui agit d’elle-même et qui finira par valoir mieux que n’importe quelle intelligence ?
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En réalité, dès que la précision est nécessaire, l’homme court bien vite à la machine, car il la considère comme préférable à lui-même.
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Nous ne pouvons pas compter sur un progrès, dans la puissance physique ou intellectuelle de l’homme, qui corresponde, et qui puisse s’opposer, au bien plus grand développement auquel semblent destinées les machines. Certains diront que l’homme pourra les dominer par sa seule influence morale ; mais je ne pense pas qu’il soit bien prudent de compter sur le sens moral des machines.
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Le fait que les machines ne possèdent actuellement que fort peu de conscience, ne nous autorise nullement à croire que la conscience mécanique n’atteindra pas à la longue un développement dangereux pour notre espèce.
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...nous ne savons presque jamais quand nous sommes heureux...
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On aurait pu croire que le train dont le vieux prophète les avait menés, et que le train encore plus vertigineux auquel le Professeur de Botanique s'était montré si sérieusement — mais à ce que je crois si insidieusement — disposé à les mener, auraient dû mettre les Erewhoniens en garde pour longtemps contre tous les prophètes, qu'ils prétendissent ou non avoir des rapports directs avec une puissance invisible. Mais le besoin de croire que certaines personnes savent réellement ce qu'elles prétendent savoir, et qu'elles peuvent ainsi leur épargner la peine de penser par eux-mêmes, est si bien enraciné dans le cœur des hommes, qu'au bout de peu de temps les soi-disant philosophes et gens à marottes devinrent plus puissants que jamais, et que peu à peu ils amenèrent leurs concitoyens a admettre toutes ces absurdes théories sur la vie, dont j'ai rendu compte au cours des chapitres précédents. En vérité je ne vois pas comment les Erewhoniens pourront être heureux, tant qu'ils n'auront pas réussi à comprendre que la raison non corrigée par l'instinct est chose aussi dangereuse que l'instinct non corrigé par la raison.
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Quoi qu'il en soit, le mal appelé « peur-de-se-compromettre » était fatal à l'intelligence de ceux qui l'attrapaient et presque tout le monde dans les Collèges de Déraison en était atteint. Au bout de quelques années l'atrophie des opinions survenait immanquablement, et le malade devenait complètement insensible à tout, excepté aux aspects les plus superficiels des objets matériels avec lesquels il était constamment en contact. L'expression du visage de ces gens-là était repoussante. Pourtant ils ne paraissaient pas souffrir beaucoup, car aucun d entre eux n'avait la moindre idée qu'ils étaient plus morts que vivants. Jusqu'à présent on n'a pas trouvé le remède à cette répugnante maladie nommée « peur-de-se-compromettre ».
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La vie, à ce qu'ils affirment, deviendrait intolérable si les hommes n'étaient guidés dans toutes leurs actions que par la raison seule. La raison entraîne les hommes à tracer des limites hâtives et trop précises, et à définir les choses au moyen du langage ; du langage qui, de même que le soleil, fait d'abord croître et dessèche ensuite. Il n'y a de logique que dans les opinions extrêmes, mais elles sont toujours absurdes. Le juste milieu est illogique, mais un juste milieu illogique est préférable à l'absurdité patente des idées extrêmes. Il n'est pas de sottises ni de déraison plus grande que celles qui, en apparence, peuvent se défendre irréfutablement par la raison même, et il n'y a guère d'erreurs auxquelles les hommes ne peuvent être aisément amenés, lorsqu'ils fondent leur conduite sur la seule raison.
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