J'ai tourné plusieurs films de guerre et, chaque fois, mon personnage me rappelait mes peurs d'enfant, les rêves et les cauchemars, les imaginations qui m'assaillaient avec tant de réalisme, parfois, qu'il me semblait avoir vraiment vécu ces choses.
"Quelques dernières feuilles tenaient encore aux arbres, les toits des maisons de ville étaient mouillés de pluie, les feux de circulation étaient une brume de fleurs rouges. (à propos de New York)"
Il y a en nous une pièce fermée à clé où nous-mêmes n'osons pas entrer, par peur. Peur de quoi au juste, je l'ignore. Telle est peut-être une des choses qui rendent la fiction nécessaire. La fiction nous permet d'explorer nos profondeurs cachées, et de reconnaître que nous sommes tous faits de la même pâte humaine.
Dans mon enfance, j'ai énormément appris sur le jeu d'acteur et l'interprétation en observant le théâtre de la rue, comme l'appelait mon père.
On est chez soi là où on a son cœur, mais le cœur lui-même n'a pas de chez- soi.
C'était si nouveau pour moi d'être en avion que j'ai pris des photos de l'aile.
- "Vous voulez quelque chose ?
- Non, rien. Je ne faisais que regarder. J'habitais là avant."
Ils ferment le portail derrière eux et descendent la rue sans se retourner. Et moi je reste là, intrus dans mon propre passé. Je pense à notre vie ici, à toutes les journées et à toutes les nuits qui m'en séparent. Aux semaines, aux mois, aux années. Je pense au temps, au temps qui passe.
"L’imagination a toujours été un refuge pour moi. Enfant, j’échappais à la solitude et à la peine en me réfugiant dans des histoires que je m’inventais. Devenu adulte, quand mon identité se trouvait ébranlé par le chagrin ou même par le succès, quand je ne savais plus qui j’étais, je me repliais dans un monde imaginaire."
J'ai quitté le chancel et redescendu l'allée centrale en arborant une mine très pieuse et, agenouillé, je me suis demandé comment Dieu s'introduisait dans une hostie, où Il allait une fois que vous L'aviez avalé, et s'Il ressortait avec la grosse commission.
Il [Richard Burton] a ajouté : « On est chez soi où l’on a ses livres. » p 93 éd. Sabine Wespieser