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Critique de PhilippeCastellain


Lord Byron, gloire de la poésie anglaise, astre enflammé d'une époque où de partout soufflaient des vents nouveaux ! le plus grand des poètes romantiques est-il lui-même l'archétype ou la parodie du héros romantique ? Difficile à dire. Peut-être la frontière n'est-elle pas grande.

Manfred aux yeux de braise promène son front sombre et sa malédiction des tours de son château au sommet de la Jungfrau, des abîmes profonds aux palais des esprits. Il commande à ces derniers, grâce à ses savoirs ancestraux et sa maitrise des arts sombres. Mais ce qu'il leur demande, même les esprits du vent ou de l'océan ne peuvent l'exaucer. Il est doté de dons prodigieux, que ceux qui l'entourent regrettent qu'il n'ait pas mis plus à profit. Mais ils l'ont isolé du commun des mortels, au-dessus desquels il a voulu s'élever.

Quelle est cette malédiction qui pèse sur lui ? Qu'a-t-il fait à cette âme soeur, la seule créature qu'il n'ait jamais aimée ? Pourquoi lui était-il interdit de l'aimer ? On ne le saura pas – même si l'on a une furieuse envie de faire un parallèle avec l'amour de l'auteur pour sa demi-soeur, Augusta Leigh.

Un vent nouveau souffle sur l'Europe, et avec lui des idées de liberté, de révolution, de grandeur et d'unité. Des débats enflamment les jeunes gens et les discussions de cafés, les loges secrètes des Carbonari et du Tugendbund font salle comble. L'imagination galope après les héros. Ceux capables de prendre à bras-le-corps le monde et de le secouer comme un prunier, ceux qui chancellent vers l'abîme sous le poids d'un destin trop lourd pour eux, ceux qui souffrent d'un amour impossible et déchirant… Les voici tous condensés en un seul personnage : Manfred !

L'archétype du beau ténébreux dont le terrible destin reste mystérieux, mais ses grandes souffrances transparaissent sur son visage d'archange. Aujourd'hui, ses clones abâtardis hantent encore la littérature et le cinéma sous les traits de vampires, de milliardaires sadomasochistes et on en passe.
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