Les hautes montagnes pour moi sont comme un sentiment.
La connaissance n'est pas source de bonheur,
Et la science n'est jamais qu'une autre forme d'ignorance.
DEUXIÈME ESPRIT.
Le roi des monts — c'est le Mont-Blanc.
Son trône est de rochers, sa robe de nuage,
Et de sombres forêts ont formé sur son flanc
Une ceinture au roi sauvage.
De ce monarque souverain
Le diadème est fait de neige,
Il a l'orage pour cortège,
Et l'avalanche est dans sa main.
Acte I, scène 1.
J’ai essayé la philosophie, et la science, et les sources du merveilleux, et la sagesse du monde, et mon esprit a le pouvoir de s’approprier ces choses, - mais elles ne me servent de rien ; j’ai fait du bien aux hommes, et j’ai trouvé du bon même parmi les hommes, - mais cela ne m’a servi de rien ; j’ai eu aussi des ennemis, nul d’entre eux ne m’a vaincu, beaucoup sont tombés devant moi, - mais cela ne m’a servi de rien.
Puissances mystérieuses ! esprits de l’univers illimité ! vous que j’ai cherchés dans les ténèbres et la lumière, - vous qui environnez la terre, et habitez une essence plus subtile, vous dont la demeure est au sommet des monts inaccessibles, à qui les cavernes de la terre et de l’Océan sont des objets familiers, - je vous évoque par le charme écrit qui me donne autorité sur vous - levez-vous ! paraissez !
Penses-tu que l'existence dépenee du temps ? C'esy le cas ; mais les actions sont nos époques ; les miennes ont rendu mes journées et mes nuits impérissables, sans fin, et toutes semblables, comme mes graines de sable sur le rivage, innombrables atomes. Elles sont un désert, stérile et froid, sur lequel se brisent les vagues furieuses, et où rien ne demeure, que carcasses et épaves, rochers, et le chiendent de l'amertume, sous forme de ressac salé.