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Critique de alouett


Voyage en mer. Bateau. Horizon infini. Fascination. Naviguation…

L'ouvrage s'ouvre sur une citation de Bernard Giraudeau, ami de longue date de Christian Cailleaux :

« Les marins ont des rêves que les ports assassinent ».

Dans La Revue Dessinée #1, Christian Cailleaux proposait un reportage de 46 pages sur les mers australes ; ce court reportage n'était qu'un aperçu de l'album « Embarqué ». L'expédition a eu lieu en 2012 mais sept ans plus tôt, il était monté à bord du « Jeanne D'Arc » avec Bernard Giraudeau. C'est ce voyage-là qui a contaminé et amené l'auteur à revenir régulièrement aux côtés des marins.

Dans cet album, il poursuit une réflexion qu'il nourrit de longue date :

« Après avoir côtoyé des recrues de la marine nationale, Christian Cailleaux s'est interrogé sur les motivations des jeunes engagés. Il les a suivis de l'école des Mousses au centre d'instruction navale de Brest, mais aussi en mer à bord de la frégate Floréal et même sous la mer, dans un sous-marin à propulsion nucléaire. Loin d'être militariste, le documentaire intimiste de Christian Cailleaux s'adresse à tous ceux que la mer passionne. Rencontrant militaires, jeunes ou gradés chevronnés, politiciens, marins, scientifiques, il nous apporte quelques réponses sur ces jeunes gens engagés sous pavillon français, mais il lance aussi des pistes de réflexions : qu'est-ce que la dissuasion ? Quels sont les enjeux de demain face aux bouleversements géopolitiques, écologiques et technologiques que notre époque traverse » (synopsis éditeur).



Christian Cailleaux voulait s'engager dans la Marine mais il a suivi un autre sillage. A défaut, il est entré à l'École Nationale d'Art de Cergy et a poursuivi ensuite dans le milieu artistique. Illustrateur (presse enfantine, magazine littéraire, périodiques…) et auteur de bandes dessinées (Piscine Molitor, Prévert inventeur…), il s'est consacré à sa passion pour les voyages via des séjours en Afrique notamment. La mer l'a toujours fasciné ; il en parle d'ailleurs dans les premières pages de cet album avec un relent de nostalgie qu'on attrape en plein vol.

« … et voir une île apparaître lentement dans les brumes… que les odeurs inconnues d'une terre encore humide, de fruits et de fleurs, glissent avec le jour sur une eau calme jusqu'au navire et vous surprennent, rêveur, dans l'air marin d'une aube lointaine… »

Toujours précis, le trait de Christian Cailleaux dessine les formes et les contours en rendant compte du mouvement. Tantôt aérées tantôt chargées et réalisées tantôt au crayon tantôt au pinceau, les illustrations chargées d'iode marine comportent des contrastes saisissants : parfois le blanc domine et permet de profiter d'une respiration. Souvent, le noir envahit les cases, nous laissant songeurs face à la multitude des traits qui viennent parfaire une montagne, une vague ou la coque immense d'un navire… Je me suis demandé combien de temps a été nécessaire pour parfaire certaines illustrations et matérialiser une pensée, une sensation. Toutes ces lignes-là viennent-elles borner les frontières d'un souvenir ? Viennent-elles le contenir et l'empêcher de s'échapper dans les brumes de l'oubli ? Une chose est certaine : toutes ces lignes noires renforcent les reliefs, donnent de la profondeur et permettent au lecteur de se laisser guider dans la découverte de cet univers marin qui est loin de nous être familier.

Lire l'intégralité de la chronique sur le blog :
Lien : https://chezmo.wordpress.com..
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