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Critique de Natiora



Théo a vécu sa jeunesse à La Rochelle. C'est là qu'il a eu le goût de la mer, le goût de l'amour, avec la belle Julie, qui le laissait fourrer le nez dans son cou, le chatouillait de ses longs cheveux roux. Mais le temps a passé, Julie est partie à Paris, et Théo s'est engagé dans la marine. de port en port, de rêve en rêve, il respire à pleins poumons la vie de marin. Mais les rêves ne suffisent pas. Il retourne à La Rochelle, travaille à terre, et un jour fait une rencontre éphémère : une femme lui donne un livre sur Ines de Flores, une Portugaise qui s'est mariée à un homme possédant des terres au Brésil. Elle l'a suivi de l'autre côté de l'Atlantique, mais le vent de révolte soufflant sur la colonie a emporté la vie de son mari. Ines s'est dès lors employée à venger son époux.

Ca y est, Théo a trouvé comment donner un sens à sa vie ! Il écrira à son tour sur Ines, et pour cela, se rend à Lisbonne. C'est dans cette ville majestueusement rendue par Christian Cailleaux qu'il rencontrera Diego. Diego est un marin angolais, qui vit seul sur un bateau, en attendant de pouvoir prendre la mer. Son destin est poignant. Ayant assisté à la guerre civile dans son pays, il semble se laisser porter par la vie en prenant ce qui vient, vivant plus à travers ses rêves que dans la réalité. Ces deux amoureux de la mer partagent les mêmes fêlures, des êtres absents occupent leurs pensées. Théo rend visite à son ami Diego dans le quartier de la marina, et travaille en même temps à son roman dans la chambre qu'il a louée à la charmante Isabella. le récit de l'histoire d'Ines de Flores apparait régulièrement, et c'est avec bonheur que nous retrouvons cette femme à chaque fois, toujours plus vindicative. Ce qui est très frappant, et touchant, à travers tous ces destins c'est que quelles que soient leurs origines, leur époque, ils partagent tous un même rêve d'idéal.

Bernard Giraudeau a véritablement marqué son empreinte sur cette histoire. On retrouve ses thèmes de prédilection : la mer, l'amour, les voyages, évoqués avec une telle poésie que l'émotion nous étreint de la première à la dernière page. Les vignettes de Christian Cailleaux sont envoûtantes, dans un style plutôt graphique, je dirais même chaste, comme s'il voulait préserver la délicatesse des émotions avec des traits épurés. Les couleurs sont surprenantes, entre réalité et onirisme, à l'image de la bande-dessinée. de l'ensemble se dégage beaucoup d'émotions, assez mélancoliques il est vrai, et pourtant le sourire au coin des lèvres n'est jamais loin.

Les longues traversées est la dernière oeuvre de Bernard Giraudeau, et quel merveilleux souvenir de lui nous laisse-t-il. Une oeuvre à son image : touchante, sincère, pleine d'amour. Merci...



Lien : http://climaginaire.com/inde..
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