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Critique de colimasson


Je ne suis pas la seule à penser que ce Requiem des innocents ne constitue pas un chef d'oeuvre et j'ai avec moi une opinion bien placée pour savoir de quoi elle parle. Louis Calaferte lui-même a écrit : « S'il y a deux livres de moi que j'abomine, ce sont les deux premiers, que je verrais disparaître avec plaisir » (Le spectateur immobile). Requiem des innocents fait évidemment partie de ces deux premiers livres. Essoufflé dès les premières pages, il semble révéler une discorde entre l'état d'esprit de Louis Calafarte au moment de l'écriture et le propos pourtant prometteur de son livre. La misère sociale donne l'impression de devoir se grimer pour constituer un aliment immédiatement disponible, comme si le lecteur ne pouvait pas fournir le travail d'interprétation tout seul.


Au moment-même de l'écriture, Louis Calafarte ne croyait peut-être déjà plus à ce qu'il écrivait ? L'enfant en lui s'en est allé, il essaie pourtant de le retrouver. Il fabrique une image crédible de sa jeunesse sans que celle-ci ne semble pourtant totalement authentique. La colère re-suscitée donne des coups de poings dans le vide et le sadisme se contemple avec satisfaction, comme un vice rare et bourgeois. L'acte de lecture du Requiem des innocents ne déroge pas à cette position faussement désenchantée.
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