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Critique de Bazart


Bazart
13 septembre 2013
Heureusement qu'il y a les disques et les livres pour nous rappeller l'anniversaire de la mort de Ferré, car on ne peut pas trop compter sur les médias ( et notamment la télé) pour nous le rappeller). Contrairement à Brel, Brassens ou Trénet, Ferré est le mal aimé des médias traditionnels et même de l'opinion publique. Cette impression est certainement la cause de son engagement poussé à l'extrême-gauche, sans doute à cause de ses prises de position et coups de gueules qui ont agaçé pas mal de monde.

Mais heureusement que le monde de l'édition est là pour nous rappeller quel artiste génial il était. En effet, à l'occasion de ce 20ème anniversaire de sa mort, en plus des disques, un certain nombre d'ouvrages sur cet immense artiste ont été édités, dont le plus médiatisé et le plus polémique est le "Comment voulez-vous que j'oublie : Madeleine et Léo Ferré, 1950-1973'" d'Annie Butor, la belle-fille de Léo Ferré qui y raconte sa vie aux côtés du chanteur et de sa deuxième femme, Madeleine.

ferréJe n'ai pas voulu lire ce portrait visiblement amer et donnant une image visiblement très antipathique de l'homme, et j'ai préféré me plonger dans une oeuvre écrite 10 ans auparavant par une autre personne qui l'a personnellement connue, mais dont les ressentiments sont moins criants.

Ce livre, c'est la biographie écrite en 2003 par Louis- Jean Calvet ( et rééditée cette année en poche chez Archipoche). Calvet est un immense linguistique qui a été ami avec plusieurs chanteurs ( Brassens, Moustaki et Ferré) et qui nous livre ainsi un portrait personnel du chanteur anarchiste.

Compagnon de route de Léo Ferré, Louis-Jean Calvet dit au tout début de son ouvrage avoir travailler à partir de ses oeuvres, disques, partitions et textes. Pour beaucoup, Léo Ferré fut le messager de la parole des poètes : Villon, Baudelaire, Aragon...

Connaissant finalement très mal l'homme et la carrière de l'artiste, j'ai appris avec beaucoup d'intérêt, qu'avant d'être un provocateur exalté, Léo Ferré avait fait ses tous débuts au cabaret, et sa carrière se poursuit à travers quatre décennies pendant lesquelles il embrasse tous les styles. Mais il produit ses meilleurs morceaux et atteint son pic de popularité dans les années 60 et au début des années 70, la génération de mai 68 l'ayant défintitivement adopté comme une figure incarnant bien leur modèle contestataire.

Plus qu'une biographie classique, on a droit à une étude du cheminement artistique et politique de Ferré à travers une étude poussée ( parfois un peu trop ardue pour les néophytes) de ses textes et de ses alexandrins, qui est raconté dans cet ouvrage.

L'approche est quand même bien passionnante car elle permet de voir le génie de l'homme dont rien n'était laissé au hasard, surtout dans la construction de ses morceaux, morceaux qu'il pouvait chanter dans une version totalement différente au fil du temps. Et comme beaucoup d'artistes, sa vie privée et sa carrière étaient étroitement liées, et l'homme, pétri de contradictions (ce si flamboyant anarchiste ne pouvait totalement s'affranchir du système), s'est plusieurs fois faché avec ses plus fidèles amis.
Même si Calvet est loin de livrer une hagiographie en livrant les faiblesses et même les lachetés de l'homme, on quitte la dernière page de cette très intéressante biographie en se disant que ce Léo était un vrai un monument de la chanson française, vénéré partout dans le monde francophone, et qui a définitivement marqué de son indélébile empreinte la chanson française.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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