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Critique de mylena


Ce n'est qu'après avoir fermé le livre que j'ai réalisé que c'était le troisième d'une trilogie intitulée nos ancêtres. Mais ce n'est pas très grave, je ne crois pas que l'ordre de lecture de ces trois romans ait une grande importance, d'autant que les deux autres se passent au XVIIIème siècle et celui-ci au Moyen-Âge. Ici Italo Calvino revisite les récits médiévaux. D'abord, le narrateur s'avère être une narratrice, une nonne livrière, mais la fin du roman révèle au lecteur une nouvelle surprise quant au rôle et à l'identité de celle-ci. le héros de l'histoire, le chevalier inexistant, c'est Agilulfe, qui possède une armure, une voix et des pensées mais pas de corps. Charlemagne lui donne comme écuyer Gourdoulou, sorte de contrepoids puisque lui s'identifie à tout ce qu'il rencontre. Ce point de départ permet de nombreuses scènes pleines d'humour, des situations burlesques, cocasses, voire ubuesques comme le récit d'une torride nuit d'amour entre le chevalier inexistant et une princesse genre Barbe-bleue. Plus sérieusement on peut, au-delà de la parodie des chansons de geste et d'un vigoureux dépoussiérage de l'histoire, y voir une remise en cause de notre perception acquise de l'histoire avec une satire de l'administration et de l'esprit de chevalerie. C'est aussi un joli conte anti-guerre car il montre bien que les guerres de Charlemagne sont aussi sanglantes que les autres guerres. C'est encore un roman sur la quête d'identité, à travers Agilulfe et Gourdoulou bien sûr, mais aussi avec le chevalier Torrismond à la recherche de ses parents. Et puis il y a aussi Bradamante à la recherche du chevalier idéal qui n'existe que dans son imaginaire. Sous couvert d'un roman surréaliste léger et absurde l'auteur a réussi un conte philosophique qui pose quelques questions existentielles. Un délice, à lire et à relire !
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