AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,68

sur 222 notes
5
16 avis
4
26 avis
3
10 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Hasard de lecture, j'ai lu L'eau du lac n'est jamais douce juste derrière l'été circulaire de Marion Brunet
Il y a quelques similitudes au niveau des personnages principaux, deux adolescentes pas à l'aise dans leur milieu familial (classe moyenne pour l'une, famille dans une grande précarité pour l'autre)
Dans ce roman, qui se déroule entre 1990 et 2010 en Italie) on va suivre Gaia de ses 4 ans à ces 24 ans. le père est tétraplégiques suite à un accident du travail, comme il travaillait au noir pas d'indemnités… La mère se débat avec les services sociaux et est très dure avec ses quatre enfants, un garçon qui est le demi frère de Gaia, Gaia puis deux jumeaux.
Gaia est douée pour les études et finira par faire un master (sans débouchés professionnels)
Entre brimades à l'école et quelques amies, la jeune fille parvient tant bien que mal à l'âge adulte (et devient de plus en plus dure)…
Un roman très noir où j'ai été tour à tour peinée pour Gaia (puis horrifiée par sa violence grandissante)
Commenter  J’apprécie          60

L'eau du lac n'est jamais douce.
Giulia CAMINITO

Rome.
Antonia femme forte, têtue et mère de famille se débat avec l'administration afin d'obtenir un logement décent pour ses 4 enfants et son mari en fauteuil roulant.
Parmi ses enfants il y a Gaia, sa seule fille et anti-héroïne de ce roman.
C'est une adolescente brutale, frontale, qui se cherche sans jamais se trouver.
Ses amitiés ne l'aident en rien, au contraire elles la trahissent lui laissant encore moins de confiance en elle.
Gaia c'est un peu toutes les difficultés du passage à l'âge adulte à elle toute seule : rébellion, rejet de la mère, sentiment d'incompréhension, d'injustice aussi.
Un très bon roman d'apprentissage autour d'un lac aussi mystérieux et insondable que Gaia.
Une première lecture de cette auteure italienne que j'ai apprécié.
Le fait de l'avoir rencontrée cette semaine a été un plus.
L'histoire de cette jeunesse italienne des années 2000 est frappante de vivacité, d'émancipation et de dolce vita aussi.
L'écriture est agréable, franche, tranchante.
Un peu de politique, un peu de société et beaucoup de questionnements dans cette histoire.
Je suivrai Giulia Caminito avec plaisir !


Commenter  J’apprécie          60
Grosse erreur d'appréciation de ma part à la lecture de ce titre ; erreur renforcée par mon habitude ne pas lire les quatrièmes de couverture des romans que je lis ou écoute.
Je m'attendais donc à un récit plutôt doux et gentil, qui aurait senti l'automne et le renouveau.
Mais pas du tout. Et d'ailleurs, si j'avais fait attention, il y avait un indice en réalité dans le titre, elle n'est jamais douce cette eau du lac, jamais.

Gaia est une enfant issue des quartiers pauvres italiens, en périphérie de Rome. Sa mère, Antonia, personnage fort en gueule et hargneuse comme un pit bull, s'occupe de ses quatre enfants et de son mari handicapé, elle fait des ménages et se démène pour leur trouver un logement décent.
Alors Gaia n'a pas intérêt à rater ses études car c'est la seule chance qui lui sera offerte de sortir de la pauvreté.

Ce qui m'a plu ici, c'est que Gaia est loin du personnage que l'on aura tendance à imaginer. Il y a chez elle une noirceur inattendue, une violence et une dureté qui surprennent. Ses amitiés comme ses inimitiés sont fortes et passionnées, elle n'a pas de demi-mesure.
Florine Orphelin pose sa voix douce sur ce texte et aide à l'empathie envers Gaia. le contraste en est parfois saisissant. Certains passages m'ont d'ailleurs mis les larmes aux yeux.

Un roman d'apprentissage âpre et parfois amer mais qui ne manque pas de beauté.
Commenter  J’apprécie          60
Gaia, d'un milieu très pauvre, quitte Rome avec sa famille pour s'installer à Aguillera Sabazia au bord du Lac Bracciano, à une quarantaine de kilomètres. On la suivra de son enfance à environ ses 18 ans.
Sa mère dirige à la baguette l'ensemble de la famille, l'efficacité plus que l'amour semblant être le maître mot de cette organisation.
Le fils ne supporte pas ce joug et il est exfiltré sans ménagement chez sa grand-mère.
Gaia est également allergique à cette autorité intrusive, mais sa révolte est plus souterraine.
Elle obéit ainsi à certains diktats de sa mère, et devient notamment la bonne élève attendue, qui pourrait décrocher un « vrai » travail et ne pas vivre de boulots à temps partiel pas toujours déclarés.
Cependant, la colère et la rancoeur, montent, montent, au risque d'exploser un jour.
Comme l'autrice, Gaia est née à la fin des années 80 dans la région de Rome.
Cependant, il ne s'agit pas d'un roman autobiographique, comme le précise Giulia Caminito dans une postface, mais elle s'est inspirée de différentes personnes, et elle a réussi à créer un personnage très authentique, un chat sauvage écorché vif, auquel on croit.
Sur le plan romanesque, c'est réussi, et sur le plan social également, l'autrice décrivant une société extrêmement cloisonnée dans laquelle il est très difficile de briser le plafond de verre.
Commenter  J’apprécie          50
De cette auteure, on en a lu "Un jour viendra" délicieux premier roman poétique. "L'eau du lac n'est jamais douce", quant à lui est bien plus ancré dans le réel.

Nous sommes aux côtés et dans la tête d'une singulière adolescente issue d'une famille modeste, qui quotidiennement fait face à une figure maternelle forte, fabricant son identité, cantonnée à être la fille « de ». Au travers de ses premiers émois, en amour comme en amitié, nous sommes face à une fresque originale, celle d'une Italie du quotidien, de l'intérieur, ni magnifiée, ni altérée.

Dans la première partie du récit, les enjeux se trouvent du côté de cette héroïne particulière, ne semblant pas avoir d'affection pour les autres, qui vit dans un monde inadapté. Gaïa a une haine en elle, incompréhensible, d'abord. Rapidement, l'on en saisit les contours : cette colère se tourne vers le système – social, machiste -, les gens qui sont sous ses ordres, cette machine et ses rouages qui produisent des drames.

Dans la deuxième partie du récit, les enjeux et les questionnements soulevés tournent autour de la parentalité. Comment (sur)vivre dans l'ombre maternelle ? Comment prendre son indépendance quand on est adolescent et que nos aspirations ne correspondent pas à celles de nos parents ? Comment trouver et faire sa place dans ce monde semblant répondre à des logiques tout sauf humanistes et justes ?

C'est également un récit féministe dénonçant les jeunes hommes qui prennent les jeunes filles comme des mouchoirs en faisant miroiter leur argent et leur condition… Et un espoir de devenir quelqu'un de plus important, socialement. En effet, comment briser le plafond de verre qui emprisonne les familles modestes ? C'est par ce décor d'une Italie pauvre, par cette ville où deux quartiers se côtoient, dramatiquement proches, l'un est riche et l'autre pauvre. Cette dualité est mise en contraste tout au long de ce livre, et permet de se questionner sur ces enjeux.

Si l'histoire est longue à se mettre en place - au bout de 150 pages, on se sent enfin happé -, notamment par la structure étonnante et enivrante qui se met en place à partir de ce moment et vaut le coup que l'on s'accroche. Abandonner, ce serait passer à côté de quelque chose de grand. Ce revirement de ton et de style, nous emmène dans un tourbillon littéraire tragiquement succulent. Si le drame est partout, ce récit regorge également de scènes extrêmement drôles, presque théâtrales sans jamais être caricaturales. Enfin, le chapitre 8, incroyable, dénote de l'ensemble et heurte le lecteur pour le plus grand des plaisirs.

L'on a l'agréable impression de lire l'adaptation italienne du livre de Salomé Kiner "Grande couronne", avec en fond cette vie adolescente et ses tourments, et ce qu'elle nous montre de notre époque, au travers du prisme cru et franc qu'est le regard sincère que partage les deux héroïnes de ces deux livres si proches.
Commenter  J’apprécie          50
Ce livre, qui retrace l'enfance et l'adolescence d'une italienne, est aussi sombre que les eaux du lac autour duquel se déroule l'histoire.
Gaia nous raconte son histoire d'enfant de famille pauvre à Rome. Tout n'est que violence dans son entourage. Sa mère, impitoyable, pour elle-même et les autres, « l'oblige » à l'être tout autant. A l'école elle doit se battre pour être reconnue mais elle souffre de la différence dans laquelle la pauvreté la relègue.
Portrait de la pauvreté ce livre nous entraine dans les quartiers d'une Italie de misère (mais je pense qu'il y a la même chose en France). L'auteur réussit ce tour de force de nous immerger complètement dans l'histoire alors que le personnage principal est tout sauf sympathique. Qui voudrait d'une copine en constante rébellion et méfiance ?
Giulia Caminito décrit parfaitement les tourments de l'adolescence. C'est à cette période que Gaia prend pleinement conscience des difficultés qui l'entourent. Elle devient alors cette ado si particulière, hérissant une coque hermétique autour d'elle.
Une écriture dure, incisive et véhémente qui en fait n'appelle aucune pitié. On a parfois l'impression d'un pilon qui martèle. Ce martèlement ne donne aucun espoir et Antonia, la mère, est constamment présente pour le rappeler.
Un roman sur la société et d'apprentissage ; je n'ai pas pu m'empêcher d'y voir une certaine similitude avec l'Italie de « l'amie prodigieuse » d'Elena Ferrante.
Des longueurs dans le milieu du livre m'ont un peu déçue. Mais je voulais savoir ce qu'il adviendrait de Gaia. Comment allait-elle se sortir de l'emprise maternelle ? de sa condition ? Je vous laisse le découvrir !
Commenter  J’apprécie          50
Superbe ! C est le premier mot qui me vient en refermant ce livre.

Gaia vit avec sa mère, son père et ses trois frères dans un HLM en banlieue de Rome. Non loin de là, se trouve le lac de Bracciano, lieu de rencontres, de découvertes, de souvenirs.

Le personnage principal est encore enfant lorsque s ouvre les premieres pages de ce roman qui prend aux tripes. Au fil de ce récit émouvant et piquant, la petite fille devient adolescente. Comme toute personne passée par cette période, cela n est pas facile. d'autant plus quand on a pas la possibilité de posséder ce que les autres ont : une raquette de tennis, un téléphone portable, de nouveaux vêtements...

Les personnages sont forts, attachants. On se glisse dans leur peau et on en ressort parfois un peu poisseux, comme l eau du lac qui est noire et dont on ne voit pas le fond.

C est un roman sur la vie, et les combats qu il faut parfois mener mais aussi sur les leçons qu on en tire. C est un beau récit sur l amitié, avec ses hauts et ses bas. Bref, c est un livre à ne pas rater. Un plongeon dans un passé pas si lointain car on se retrouve aux environs de Rome dans les années 2000.

À lire !
Commenter  J’apprécie          50
Féroce, voilà le mot qui me vient à l'esprit quand je repense à cette lecture. Comme pour le premier roman de l'auteure, c'est très bien écrit, même si j'ai eu du mal à terminer lisant en biais les dernières pages, ça ne finissait pas. Enfance, adolescence, et jeune âge adulte sans le sou, mais pas sans relations ni ressources. Une mère vaillante et toxique, et un destin qui devait s'imaginer autrement. C'est une histoire triste, pour une adolescente triste qui devient une adulte à tendance féroce. J'aime beaucoup l'écriture de Guilia Caminito, c'est une écrivaine talentueuse pour la qualité de ses histoires et de sa narration.
Commenter  J’apprécie          40
Une belle découverte que l'écriture acérée de Giulia Caminito, un retour sur l'enfance, sur les années passées, les espoirs et les déceptions. C'est à la fois poétique et acerbe. Gaïa est la narratrice, elle nous présente sa famille formidablement italienne. Sa mère Antonia honnête, féroce et déterminée qui porte le foyer sur ses épaules depuis que son mari a perdu l'usage de ses jambes après un accident de travail. Il y a aussi le grand frère et les jumeaux, tout ce petit monde ne dépend que de la débrouillardise et de l'ingéniosité d'Antonia pour ne pas sombrer dans la précarité et a garder la tête haute peu importe les circonstances. Antonia place tous ses espoirs en Gaïa, elle fera des études et lui rendra leur honneur. Quand aux enfants, ils doivent apprendre à survivre en alimentant une rage sourde. Je n'ai pu m'empêcher de penser aux livres et aux personnages d'Elena Ferrante et cela m'a aidée à m'immerger. le personnage de GaÏa m'a fait osciller entre pitié et antipathie, ce n'est pas une fille comme les autres et sa façon de gérer les coups durs en répondant par la violence est assez dévastatrice. La grande partie du récit se passe près du Lac de Bracciano, il y a un côté sombre dans ces eaux calmes qui cache une cité disparue. Les fantômes ne sont pas loin. Une histoire de femmes, de mère, de fille, et d'amitié pour un roman profondément ancré dans la réalité. On se demande jusqu'où va l'identification de l'auteure dans l'adolescence et plus tard la vie d'adulte de Gaïa. Sans sombrer dans le mélodrame, elle parvient à nous emporter dans une analyse sociétale des années 2000 comme je ne l'avais jamais imaginée. Un final qui vient boucler la boucle nous ôtant tout espoir d'une méritocratie sur fond de grande précarité. Bonne lecture.
Lien : http://latelierdelitote.cana..
Commenter  J’apprécie          40
Doux jesus comme j'ai aimé ce livre et surtout son personnage central. Ecrasé par la pauvreté et l'ostracisation , chacun membre de cette famille ( je mets de coté les jumeaux trop jeunes ) va réagir avec une violence qui lui sera propre : le père se refermera sur lui même dans une violence passive , la mère se battra telle une lionne pour sauver ses petits, le grand frère rejoindra le mouvement anticapitaliste et sa violence collective, et enfin l'héroïne principale se réfugiera dans les études philosophiques et dans une violence locale et intime. Cette dureté du personnage est pour moi ce qui la rend particulièrement attachante , L'écriture au scalpel frappe de même le lecteur. Connaissant cet endroit situé au nord ouest de Rome, cela m'a aidé il est vrai à m'immerger dans l'eau de ce lac. Et dire que j'ai encore plus préféré "un jour viendra " ...
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (462) Voir plus



Quiz Voir plus

Grandes oeuvres littéraires italiennes

Ce roman de Dino Buzzati traite de façon suggestive et poignante de la fuite vaine du temps, de l'attente et de l'échec, sur fond d'un vieux fort militaire isolé à la frontière du « Royaume » et de « l'État du Nord ».

Si c'est un homme
Le mépris
Le désert des Tartares
Six personnages en quête d'auteur
La peau
Le prince
Gomorra
La divine comédie
Décaméron
Le Nom de la rose

10 questions
845 lecteurs ont répondu
Thèmes : italie , littérature italienneCréer un quiz sur ce livre

{* *}