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Critique de Etsionbouquinait


Les éditions La Baconnière ont eu la bonne idée de rééditer en 2020 La Fabrique d'Absolu, de Karel Čapek, basée sur une traduction certes ancienne, mais revue avec des noms propres non francisés, ce qui est appréciable ! Il y est question de l'invention d'une machine révolutionnaire, le Carburateur…
L'ingénieur Marek met en vente l'appareil qu'il vient d'inventer : le Carburateur, capable de produire beaucoup d'énergie à partir de peu de matière et sans produire de déchets : une révolution en perspective !
Pas de déchets, certes, mais la combustion provoque la libération de l'Absolu, c'est-à-dire d'une puissance divine, ce qui fait que l'ingénieur Marek s'inquiète des conséquences de son invention, ce qu'il partage avec l'industriel Bondy, sur le point de développer le Carburateur à grande échelle.
Ce qui était à craindre se réalise et l'Absolu devient rapidement incontrôlable. Il répand la foi sur toutes les personnes qui s'en approchent, avant de prendre lui-même le contrôle de la production des biens.
Ce livre est d'une grande richesse de thèmes : la recherche du profit, celle de la production d'une énergie limitée, les méfaits du progrès, l'intolérance, les dangers du fanatisme religieux et in fine, l'absurdité de la guerre. Ce livre est également très humoristique, comme l'illustre ce passage où l'ingénieur Marek et l'industriel Bondy consultent le Cardinal avant de produire le Carburateur.
Ecrit en 1922, ce récit dystopique conserve une grande actualité. Les thèmes sont universels et certains passages font penser aux dérives attendues de l'Intelligence Artificielle ou à notre quête de société d'abondance. L'auteur est fidèle à sa ligne « humaniste ».

Ma dernière rencontre avec Karel Čapek date de la lecture de la maladie blanche, un autre roman dystopique écrit 15 ans plus tard, qui a retrouvé une grande actualité avec l'épidémie de Covid-19, et qui est à mon sens supérieur à La Fabrique d'Absolu. Ce dernier aurait gagné à être quelque peu raccourci pour être plus incisif. Il confirme néanmoins qu'il faut relire Čapek, un grand écrivain du XXème siècle.

Lien : https://etsionbouquinait.com..
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