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Avec La Fabrique d'absolu, Karel Čapek confirme son talent pour la fantaisie satirique, sa plume féroce, son imagination débridée et son talent. J'ai mis la note de 5 à ce livre, mais je continue de penser que sa meilleure oeuvre est La guerre des salamandres ( courrez l'acheter! Là, maintenant), simplement, je mets 5/5 ici, et j'aurai bien mis 10/5 à l'autre!
Il s'attaque ici au fanatisme religieux sous toutes ses formes, y compris sous celle du fanatisme d'athéisme, et au besoin humain de détenir la vérité et de taper sur le voisin pour l'imposer, dans un roman avec un étonnant postulat de départ. Songez donc: un scientifique découvre une méthode de combustion révolutionnaire qui dégage une énergie folle en brûlant totalement la matière. Et quand je dis totalement: pas de gazes, pas de cendres, plus rien...sauf une étrange émanation, l'Absolu, qui donne des crises mystiques à qui se trouve à proximité et les amène même à faire des miracles !Voilà que les gens marchent sur l'eau, prophétisent, guérissent par imposition des mains...
Par ce qu'on est chez Karel Čapek, ça tourne mal évidemment dans une satire merveilleuse et brillante que j'ai beaucoup appréciée. Cela ne ressemble vraiment pas à grand chose d'autre, il y a de l'humour là dedans et je le recommande chaudement !
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Un savant met au point par hasard une machine qui génère une énergie jamais égalée. Un seul hic, les radiations produites par le processus provoque des crises mystiques et bientôt l'humanité se retrouve déchirée entre les adeptes de trente-six religions plus imbéciles et totalitaires les unes que les autres. Capek, auteur tchèque de l'entre-deux-guerre, nous livre une fable absolument savoureuse et qui, en ce qui me concerne, à nourri autant mon anticléricalisme que mon rejet des dogmes. Un seul regret, l'éditeur de la version française a jugé bon de changer les noms des héros et de situer l'action à Paris plutôt qu'à Prague pour rendre le récit plus accessible à ses lecteurs. Ce livre mériterait certainement une nouvelle traduction.
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Un inventeur conçoit une machine capable de produire une énergie formidable et entièrement propre en annihilant le charbon. Formidable ! Malheureusement, la destruction de la matière libère l'essence divine qui s'y trouvait enfermée, et tandis que le monde entier s'équipe de son Carburateur, une vague de foi aveugle se met à frapper tous ceux qui s'en approchent.

Ce petit roman de SF tchèque est extrêmement facile à lire et délicieusement satirique. Tout le monde est tourné en dérision dans la plus grande bonne humeur et avec une justesse désopilante. Au final je me suis marrée de bout en bout. C'est difficile d'en faire un coup de coeur car ce n'est pas un livre qui parle au coeur, tant qu'à l'esprit et aux zygomatiques, mais c'était une très bonne lecture.
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Les éditions La Baconnière ont eu la bonne idée de rééditer en 2020 La Fabrique d'Absolu, de Karel Čapek, basée sur une traduction certes ancienne, mais revue avec des noms propres non francisés, ce qui est appréciable ! Il y est question de l'invention d'une machine révolutionnaire, le Carburateur…
L'ingénieur Marek met en vente l'appareil qu'il vient d'inventer : le Carburateur, capable de produire beaucoup d'énergie à partir de peu de matière et sans produire de déchets : une révolution en perspective !
Pas de déchets, certes, mais la combustion provoque la libération de l'Absolu, c'est-à-dire d'une puissance divine, ce qui fait que l'ingénieur Marek s'inquiète des conséquences de son invention, ce qu'il partage avec l'industriel Bondy, sur le point de développer le Carburateur à grande échelle.
Ce qui était à craindre se réalise et l'Absolu devient rapidement incontrôlable. Il répand la foi sur toutes les personnes qui s'en approchent, avant de prendre lui-même le contrôle de la production des biens.
Ce livre est d'une grande richesse de thèmes : la recherche du profit, celle de la production d'une énergie limitée, les méfaits du progrès, l'intolérance, les dangers du fanatisme religieux et in fine, l'absurdité de la guerre. Ce livre est également très humoristique, comme l'illustre ce passage où l'ingénieur Marek et l'industriel Bondy consultent le Cardinal avant de produire le Carburateur.
Ecrit en 1922, ce récit dystopique conserve une grande actualité. Les thèmes sont universels et certains passages font penser aux dérives attendues de l'Intelligence Artificielle ou à notre quête de société d'abondance. L'auteur est fidèle à sa ligne « humaniste ».

Ma dernière rencontre avec Karel Čapek date de la lecture de la maladie blanche, un autre roman dystopique écrit 15 ans plus tard, qui a retrouvé une grande actualité avec l'épidémie de Covid-19, et qui est à mon sens supérieur à La Fabrique d'Absolu. Ce dernier aurait gagné à être quelque peu raccourci pour être plus incisif. Il confirme néanmoins qu'il faut relire Čapek, un grand écrivain du XXème siècle.

Lien : https://etsionbouquinait.com..
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Dieu est en tout. Imaginez la chose au sens le plus concret... imaginez qu'en détruisant la matière jusqu'au dernier atome, on libère l'essence divine qu'elle recèle. Imaginez qu'un procédé révolutionnaire - censé à l'origine produire une énergie quasi illimitée à coût dérisoire - se répande à travers le monde, et y déverse à flots la divinité.
Cela pourrait être beau et grand, pensez-vous n'est-ce pas ? tous les hommes enfin réunis par l'essence même du monde. Naïfs que vous êtes ! Outre que l'Absolu, les miracles et les crises de foi qu'il provoque, sont très mauvais pour le commerce (ce qui est fort gênant dans un monde entièrement régi par celui-ci), il est bien évident que si Dieu se révèle, à droite, dans le moteur d'une péniche, et à gauche dans celui d'un manège, les partisans de la Divine Péniche et ceux du Divin Manège ne vont pas tarder à se tataner allégrement la tronche pour prouver à l'autre qu'il possède dans son camp la seule Absolue Divinité.
Et comme la divinité en question est un brin maladroite dans ses manifestations - elle n'a pas l'habitude, la pauvre ! - on se retrouve vite avec un sacré bordel sur les bras.

Basée sur une idée géniale que l'auteur exploite avec autant d'esprit que de justesse, la Fabrique d'Absolu ne m'a pas autant emballée que la Guerre des Salamandres, par laquelle j'avais découvert Čapek il y a quelques mois. J'ai manqué, surtout, de personnages auxquels m'accrocher pour donner du corps, de l'émotion à l'histoire, qui aussi brillante soit-elle m'a laissée assez froide. Mais tel quel, le récit reste bourré de ces petites phrases judicieuses et drôles, de ces remarques impitoyables sur la nature humaine qu'on a envie de souligner et qui confirment le talent et la clairvoyance de l'auteur.
Lien : http://ys-melmoth.livejourna..
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La traduction par Jean Danès de la fabrique d'absolu n'est, je crois, pas très récente. Il me semble que traducteurs ne se permettent plus ce genre de chose depuis un moment : « Souhaitant éviter de décourager les lecteurs français, le traducteur a francisé le nom des personnages et a adapté le cadre du début en le transportant à Paris, "pensant que Capek aurait agi ainsi s'il s'était adressé directement au public français".» Mouais. Déjà, c'est prendre les lecteurs pour des imbéciles en partant du principe qu'ils seraient déstabilisés par un roman ne se passant pas en France. Ensuite, cela introduit le doute en permanence. On se demande régulièrement si ce que l'on lit a un quelconque rapport avec l'oeuvre originale. Enfin, passons.

Les fabriques d'absolu, ce sont de nouveaux types de réacteurs qui ont la capacité d'annihiler l'intégralité de la matière. Conséquence : ils libèrent ainsi l'essence divine contenue dans toute chose. Et cette essence divine, cet Absolu, n'a pas l'intention de rester inactif. L'Absolu, c'est Dieu en version gazeuse. Les effets se font rapidement sentir : conversions en masse, illuminations, miracles... On pourrait penser que le monde n'est pas prêt pour une telle technologie, mais l'industriel Bondy est au-delà de ce genre de détail. Ce qu'il voit, ce sont des réacteurs extrêmement performants, et donc des bénéfices renversants. Les réacteurs envahissent donc le monde, et l'Absolu avec lui.

C'est l'occasion pour le futur auteur de la guerre des salamandres de multiplier les situations croustillantes :

« Oui, j'ai essayé toues sortes d'isolants imaginables pour empêcher l'Absolu de sortir de la cave : les cendres, le sable, les blindages d'acier, rien n'est efficace. J'ai essayé d'entourer toute la cave avec les oeuvres complètes d'Auguste Comte, de Spencer, d'Haeckel, et de toutes sortes de positivistes. Pense donc que l'Absolu traverse même cela ! »

Alors que Dieu envahit le monde, la société humaine tremble sur ses fondations et Capek déploie tout son talent humoristique et satirique. Les religieux eux-mêmes ne sont guère enchantés de la venue d'un Dieu un peu trop réel, bien plus encombrant et difficile à gérer que celui, plus passif, dont ils avaient l'habitude. Petit à petit les hommes sombrent dans la fièvre de la piété, et si pendant un moment on peut imaginer un monde uni dans la bonté, la réalité se révèle toute autre :

« – Je le dis pour la deuxième fois : décampez, ou bien, au nom du Seigneur, je démolis votre baraque.
– Et vous, dit Jean Binder, rentrez chez vous, ou bien, au nom du Seigneur, je vous casse la figure. »

Eh oui ! Chacun s'approprie un petit morceau de la divinité et est persuadé de l'avoir toute entière. Dans la seconde partie du roman, c'est la guerre. La guerre totale. Capek a d'ailleurs un peu tendance à s'éparpiller. Si auparavant on restait vers Paris (donc Prague en version originale) avec quelques personnages récurrents, Capek passe ensuite à une échelle mondiale. du coup, les chapitres n'ont que peu de liens entre eux et il est plus difficile de suivre et d'apprécier la situation. Malgré ce petit regret, La fabrique d'absolu n'est est pas moins une fable débordant d'intelligence et d'humour, une satire brillante des phénomènes religieux. Ceux-ci ayant tendance à ne guère changer au fil des époques, le roman de Capek possède une puissante dimension intemporelle.

Lien : http://lespagesdenomic.blogs..
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Sans nul doute , moins bon que " La guerre des Salamandres " . Récit assez confus , déroutant sans utilité ultérieure mais souvent assez juste sur la vision de l'église et de ses fidèles . Heureusement , pour moi , dans la vie , ces considérations ne me touchent pas de prés et leur démonstration m'est depuis longtemps assimilée sans que je ne sois méprisant envers les adeptes qui sont pourtant bien ridiculisés dans le livre . L'écriture date un peu et la démonstration est pleine de lourdeur ..... surprenant venant d'un pays si riche en auteurs adeptes de la légèreté d'esprit .
Lecture à réserver aux adeptes de Capek dont je suis et reste quand même .
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J'ai trouvé excellent le début du livre, extraordinaire idée quand on pense qu'on est dans années 20. Mais ensuite, je trouve que ça se dilue, se perd, et le style aussi devient faiblard (la traduction ? ou carrément le texte original ?).
On m'avait vanté ce livre, il se laisse lire, il fait un peu réfléchir, mais je n'en fait pas un must-have-been-readen.
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A la lecture de cet ouvrage, le ton amical de Karel nous fait sourire et rire et nous absorbe dans un futur rocambolesque où resonne avec inquiétude la situtation de la planête et des êtres humains aujourd'hui... entre 1930 et presque 2020, ce Monsieur avait raison sur de nombreux points.

Presque aussi bien que la Guerre des Salamdres, le point de départ étant la physique et les religions.

Lu édittion de la Baconnière avec les dessins du frère Josef illustrant des scène s clefs de l'ouvrage.
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