P. 177 : « Une vague horreur de ses souvenirs le tenait éveillé pendant des heures interminables. Il avait peur, se rappelait les cris des blessés en dehors de la tranchée après l'attaque. Il ne gémissait pas. La fièvre s'emparait de lui et il s'efforçait de rester solitaire, comme au milieu des balles et des obus, dont il connaissait le brisement frais et l'éclatement dans la terre. »
« En perdant le Milord dont elle était éprise, Mlle Savonnette apprit que l'amour peut devenir un sentiment. »
C’est que le Milord se souvenait de l’Edredon. Cet homme puissant ne vivait pas uniquement des femmes et il les tenait même pour inutiles en dehors du plaisir qu’elles procurent. Le Milord poussait plus loin les idées de l’Edredon. Pour lui, comme pour son maître, il convenait d’abord de ne point ignorer les variations du cours de l’opium dont il se fournissait à Londres, de ne pas négliger la sympathie des corrects négriers de la rue Montmartre et, encore, de ne jamais manquer d’obliger la police dans la mesure où l’honneur le permet.
P. 157 : «- L'Edredon ?
Je l'ai vu tomber sur la Marne, le jour qu'on a donné. Le Milord ne dit pas un mot. Il devint horriblement pâle et ses yeux jaunes s'enflammèrent.[...]
Il est mort comme un mec vivant, dans la charge...une balle dans la gueule. Pan ! Tout entier. »
P. 143 : il s'écriait : Fumier de guerre ! Il était une de ses innombrables victimes et, peut-être, une des plus innocentes parce qu'il appartenait à la race de ceux qu'aucune loi n'affranchit du mal.
Béatrice : « Ceux qui font la guerre et reviennent, ils sont déjà presque au bout du désert. Ils ont le mépris de leur vie. Vous dites encore : et moi ? je suis tout petit...oh ! yes...tout à fait et je dois aller à la guerre, non pour défendre quelque chose qui n'est pas à moi mais pour défendre ma peau. »