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Critique de FabtheFab


Élise a douze ans ; sa mère, Samire, japonaise, est morte il y a quatre ans et elle ne doit plus évoquer aucun souvenir de cette mère, pianiste célèbre, devant son père ; celui-ci a édicté toute une série de règles strictes pour étouffer son chagrin : ne plus parler japonais, ne plus parler du Japon, ne plus ouvrir la salle de répétition de Samire, ne plus lire de mangas ni regarder d'animes etc. Heureusement, Elise devient ami avec une camarade de collège excentrique, Stella, avec qui elle peut braver les interdits. le monde de deuil d'Elise et de son père est bouleversé par l'arrivée de la grand-mère, Mamie Sonoko.

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Antonio Carmona est né en 1991 à Nîmes, dans le sud de la France. Il s'est d'abord formé au jeu d'acteur au conservatoire d'art dramatique De Marseille, avant de suivre une formation d'artiste clown à l'école du Samovar à Paris. En 2012, il fonde la compagnie Si Sensible dont il assure l'écriture des spectacles. En tant qu'auteur, il est publié dans la collection Théâtrales Jeunesse avec Maman a choisi la décapotable, Les Pieds sous la table in Divers-cités, le coeur a ses saisons, Il a beaucoup souffert Lucifer et Les fantômes sont-ils toujours dans de beaux draps ? (...) Antonio Carmona anime depuis de nombreuses années des ateliers d'écriture et de mise en voix à destination du public scolaire. En 2020-2021, il est l'auteur associé à THEA, l'action nationale d'éducation artistique conçue et mise en oeuvre par l'Office central de la Coopération à l'École (OCCE). (...) le Centre national du livre lui octroie en 2021 une bourse d'écriture lui permettant de s'immerger en résidence de création au Japon à Kyoto pendant cinq mois, d'avril à septembre 2022. Sur place, il écrit son premier roman, On ne dit pas sayonara, lauréat du concours du premier roman jeunesse 2023 organisé par Gallimard Jeunesse, Télérama et RTL. Toutes ses histoires oscillent malicieusement entre humour grave et mélancolie bondissante.” source : Editions Théâtrales

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On ne dit pas Sayonara est le lauréat de la cinquième édition du concours d'écriture de Gallimard jeunesse avec RTL et Télérama après La Passe-Miroir de Christelle Dabos en 2013, Les Mystères de Larispem de Lucie Pierrat-Pajot en 2016, Norman n'a pas de super-pouvoir de Kamel Benaouda en 2018 et La clé des champs d'Audrey Faulot en 2021.

Il s'agit d'un roman intimiste sur le deuil d'une mère pour l'héroïne et d'un amour immense pour le père. L'univers du roman est incroyablement concentré dans la maison familiale avec peu de personnages, l'héroïne qui fuit ses pensées en réalisant des puzzles dans lesquels il reste toujours une pièce manquante, son père qui a masque son chagrin en créant le vide autour de lui, la grand-mère japonaise qui est l'élément perturbateur de la situation initiale et va amener l'héroïne et son père à avancer dans leur deuil a priori impossible et enfin l'adjuvant ultime de l'intrigue romanesque, l'amie de l'héroïne, probablement le personnage le plus réussi, une jeune fille fantasque et passionnée de Naruto et Dragon Ball. Toutes les références du roman tournent autour du Japon et du manga, principalement Naruto ; il y a évidemment Sasuke dont la sagesse apparaît comme l'objectif du deuil abouti mais Orichimaru, l'antagoniste, devient la métaphore de la possession du père de l'héroïne par les forces de la mort.

Antonio Carmona livre les pensées de son héroïne dans un monologue soigné et littéraire avec de temps en temps des interjections d'une langue beaucoup moins soutenue. Il enchaîne les métaphores sur le deuil avec délicatesse. Il décrit avec soin les mouvements de l'âme de l'héroïne et de son père vers la révélation de la mort de la mère et l'acceptation du deuil.

Publié par Gallimard jeunesse dans le cadre de son concours d'écriture, ce roman suscitait beaucoup d'attente. le titre énigmatique et poétique, la couverture du roman, dépouillée et sobre avec une illustration aux couleurs du deuil, attiraient aussi beaucoup de curiosité. Peut-être l'horizon d'attente était-il trop grand mais la lecture de ce roman nous a semblé un peu convenue.
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