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Critique de SophieChalandre


Pour Alejo Carpentier, l'expérience latino-américaine est un tout. Ce livre brillantissime n'échappe pas à cette règle. Son héros extravagant, le Premier Magistrat, archétype de tous les tyrans, est entre deux mondes : Paris où il mène grand train avec un visage mondain et son pays latino-américain où il réprime brutalement toute opposition.
Lors d'une première rébellion, sa route dictatoriale va croiser celle d'un étudiant, lui aussi archétypal, allégorie de tous les révolutionnaires utopistes. le dictateur, cartésien dans ses discours, barbare dans sa répression, perd peu à peu de son hégémonie, à la faveur d'une seconde rébellion, laissant un espoir politique provisoire à l'étudiant. Anticartésien, l'ordonnancement des sept chapitres suit le fil conducteur chaotique de carnavals, massacres et autres scènes de carnage où la chronologie et l'espace, bousculés, permettent toutes les identifications à tous les régimes autoritaires d'Amérique Latine. Alejo Carpentier, toujours à distance du passé, pose le présent comme seul temps possible pour les changements, temps que l'être humain doit réinvestir pour ne pas s'enfermer dans une répétition des expériences passées.
Avec sa langue baroquisante et son humour décapant, Alejo Carpentier met l'écriture au service de la dénonciation des abus de pouvoir et de la répression notamment des intellectuels dont le passage en prison, en Amérique Latine, fut presque un passage obligé.
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