Citations sur Le cercle des menteurs (32)
La lutte difficile
Un maître zen, apprenant qu'un de ses disciples n'avait rien mangé depuis trois jours, lui demanda les raisons de ce jeûne.
-J'essaye de lutter contre mon moi, dit le disciple.
- C'est difficile, dit le maître en hochant la tête. Et ce doit être encore plus difficile avec un estomac vide.
Un rabbin demande à ses étudiants :
- Comment sait-on que la nuit s'est achevée et que le jour se lève ?
- Au fait qu'on peut reconnaître un mouton d'un chien, dit un étudiant.
- Non, ce n'est pas la bonne réponse, dit le rabbin.
- Au fait , dit un autre, qu'on peut reconnaître un figuier d'un olivier.
- Non, dit le rabbin. Ce n'est pas la bonne réponse.
- Alors comment le sait-on ?
- Quand nous regardons un visage inconnu, un étranger, et que nous voyons qu'il est notre frère, à ce moment-là le jour s'est levé.
Le bon côté de la tartine
Un homme, un jour, laissa tomber par mégarde sa tartine beurrée et ce jour-là, par extraordinaire,elle ne tomba pas sur le côté où s'étalait le beurre. Contrairement à toutes les habitudes,à toutes les croyances, contrairement à ce qu'affirment les Ecritures, la tartine tomba du côté du pain sec.
Il s'agissait bel et bien d'un miracle. Le bruit se répandit à toute vitesse dans la petite ville,les gens s'assemblèrent et se lancèrent dans de très profondes discussions. Pourquoi la tartine n'était-elle pas tombée, ce jour -là, du coté du beurre?
On courut à la synagogue,on en parla au rabbin, qui jugea l'affaire très embarrassante et demanda toute une journée et toute une nuit de réflexion et de prière.
C'était un homme d'une grande réputation de sagesse. Toute la journée, et toute la nuit,il jêuna, réfléchit, pria et consulta les livres saints.
Le lendemain, le visage fatigué mais illuminé par la vérité, il se rendit à la maison où s'était produit le prétendu miracle. Toute la ville l'entourait. Il se fit conduire auprès de l'homme et lui dit :
-La solution est simple, et je vais te la dire. Ce n'est pas la tartine qui est mal tombée. C'est toi qui a mis le beurre du mauvais côté.
Vieux conte irlandais.
Dans une pauvre maison vivait un homme, avec sa femme, son père et son fils, encore au berceau. Le vieux père n'était bon à rien. Trop faible, il ne travaillait plus, il mangeait et fumait, assis devant la porte. Alors l'homme décida de le chasser de la maison, de le lancer au hasard sur les routes, comme on le faisait quelquefois, dans les temps très durs, pour les bouches inutiles.
L'épouse tenta d'intercéder pour le vieil homme mais vainement.
- donne-lui au moins une couverture, dit-elle
- non. Je lui donnerai la moitié d'une couverture, c'est bien suffisant.
L'épouse le supplia. Il se laissa finalement convaincre de donner toute la couverture.
Au moment où le vieil homme s'apprêtait à quitter la maison en pleurant, on entendit soudain la voix du bébé dans le berceau, qui disait à son père :
- Non ! ne lui donne pas toute la couverture ! Donne-lui seulement la moitié.
- Pourquoi ? demanda le père stupéfait
- Parce que, répondit l'enfant, j'aurai besoin de l'autre moitié pour te la donner, le jour où je te chasserai d'ici.
Le secret du sculpteur
Un sculpteur se fait livrer un gros bloc de pierre et se met au travail. Quelques mois plus tard, il achève de sculpter un cheval.
Un enfant, qui l'a regardé travailler, lui demande alors :
- Comment savais-tu qu'il y avait un cheval dans la pierre ?
Le meilleur souhait
Le génie libéré dit au pêcheur:
-Formule trois souhaits et je les exaucerai.Quel est ton premier souhait ?
-Le voici,dit le pêcheur. Je voudrais que tu me rendes assez intelligent pour que je fasse un choix parfait pour les deux souhaits suivants.
- C'est accordé,dit le génie.Et maintenant, quels sont tes autres souhaits?
Le pêcheur réfléchit un instant et répondit :
- Merci. Je n'ai pas d'autres souhaits.
La bague
un ami dit à Nasreddin :
- donne-moi une bague. Chaque fois que je la regarderai, je penserai à toi.
-Je ne te donnerai pas de bague, lui répondit Nasreddin. de cette façon, chaque fois que tu regarderas ton doigt vide, tu penseras à moi.
Un maître zen offre un melon à son disciple et lui demande :
- Comment trouves-tu ce melon ? Il est bon ?
- Oui, il a très bon goût, répond le disciple.
- Où se trouve ce goût ? demande alors le maître. Dans le melon ou sur ta langue ?
Le disciple réfléchit et commence à se lancer dans des explications compliquées :
- Ce goût provient d'une interdépendance entre le melon et ma langue, car ma langue seule, sans le melon, ne peut pas...
Le maître l'interrompt brutalement :
- Triple idiot ! Que vas-tu chercher ? Ce melon est bon. Ça suffit.
Si l'histoire - invention construite dans un certain ordre, baptisée "fiction" - est souvent annoncée clairement comme telle, elle peut être, aussi, très souvent, clandestine. Elle peut se cacher partout. Elle peut être là sans que nous le sachions.
LE SECRET DU SCULPTEUR
Une histoire contemporaine,probablement française,montre un sculpteur,qui se fait livrer un gros bloc de pierre et se met au travail.
Quelques mois plus tard,il achève de sculpter un cheval.
Un enfant, qui l'a regardé travailler, lui demande alors:
- Comment savais-tu qu'il y avait un cheval dans la pierre?