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Critique de Wyoming


Dans ce roman, Jean carrière met en scène son personnage, Gabriel, avec toute sa démarche métaphysiques, particulièrement autour du temps, qui le hante dans tous ses écrits.

Ainsi, il se préoccupe du fait que dans une cinquantaine d'années, d'autres seront assis à sa place, indifférents à son existence passée qu'ils méconnaissent, mais n'est-ce pas un peu le cas pour nous-mêmes, chaque jour, lorsque nous visitons des lieux anciens où ont vécu tant de personnes. Bien sûr, s'il s'agit d'un personnage célèbre, Victor Hugo à Paris, Mozart à Vienne, de gaulle à Colombey, on va les imaginer installés dans les lieux. Mais si ce sont des anonymes qui ont occupé ces vieux murs où nous vivons maintenant que reste-t-il d'eux ? Des arbres qu'ils ont plantés, des bords de rivière qu'ils ont fréquentés, des rochers où ils ont lu un livre, dormi, aimé...

Carrière sensibilise inévitablement son lecteur à cette mélancolie qui le hante, il la transfère au lecteur, particulièrement quand il évoque l'automne, cette saison dramatique où la nature s'habille d'ultimes splendeurs avant le pourrissement inéluctables. L'automne, il le porte en lui, en donne de sublimes descriptions, toujours chargées de cette nostalgie permanente et de la peur du froid de l'avenir qui arrive, du frois du tombeau.

Un aboutissement dans l'écriture de Carrière avec ce roman dans lequel il revisite tous les démons qui l'ont perturbé, fuite du temps, destinée, esthétique de la nature et de ses plantes, art, grandeur, décadence. Son écriture m'a paru plus riche que jamais, l'ordonnancement de ses idées magistral, dans un livre sublime.
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