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Critique de sylviedoc


Emoustillée par "La maison des voix", et comme je ne peux rester longtemps sans lire un bon thriller psychologique, j'ai emprunté ce Donato Carrisi pour les vacances. Il se passe au bord du Lac de Côme, une destination qui justement me tenterait bien pour un petit séjour avec un décor magnifique, les montagnes italiennes en toile de fond, et cet immense lac en forme de Y bordé de demeures cossues.
Mais cette image de carte postale a été mise à mal dans ce roman, où on découvre que même dans un site qui fait rêver, de noirs abysses cachent des histoires terrifiantes. Comme le dit un médecin légiste dans ces pages, le lac restitue régulièrement des membres arrachés par "une irrésistible force inconnue", surtout qu'à certains endroits des fosses de plus de 400 mètres de profondeur sont propices à ensevelir toutes traces de crime...
Tiens, d'ailleurs justement un bras vient de refaire surface ! Il appartiendrait à une femme, blonde, la soixantaine, qui aurait pris la peine de se vernir les ongles en rouge vif avant de faire le grand plongeon. Voilà de quoi intriguer La Chasseuse de mouches.
La Fille à la mèche violette a également voulu le faire, ce grand plongeon, mais heureusement (ou hélas, selon le point de vue) pour elle, l'Homme qui nettoie passait dans le coin, et sans qu'il comprenne vraiment pourquoi, il s'est jeté à l'eau pour la repêcher. Ce qui n'est pas vraiment dans ses habitudes, on le comprendra vite. Et son colocataire, Micky, ne sera vraiment pas content du tout s'il l'apprend !
Ces trois personnages ne seront jamais nommés autrement que par ces périphrases qui les caractérisent. L'Homme qui nettoie parce qu'il est éboueur, et en profite pour fouiller dans les déchets des gens, où il apprend tant de choses sur eux, et repère des "sujets" intéressants. La Chasseuse de mouches tente d'aider des femmes victimes de harcèlement ou de mauvais traitements qu'elle contacte via des flyers où elle leur recommande de se signaler (par exemple en déposant un bocal de cornichons dans les surgelés lorsqu'elles font leur courses). Les mouches, ce sont ces hommes nuisibles qui gravitent autour des femmes pour leur pourrir la vie, j'ai trouvé la métaphore assez parlante.
Et la Fille à la mèche violette, elle n'a que treize ans et habite une de ces belles villas que j'évoquais au début, mais ça ne l'empêche pas d'avoir une vie qui ne fait guère envie, ce n'est pas pour rien qu'elle voulait s'enfoncer dans l'abysse.
On suit ces trois personnages alternativement, ainsi que Micky, le "colocataire" omniprésent de l'Homme qui nettoie. Certains chapitres sont introduit par une date, ils plongent dans le passé des protagonistes et permettent d'expliquer comment ils en sont arrivés là où ils en sont aujourd'hui. Ce sont les plus glaçants, mais aussi ceux qui recèlent le plus de clés. L'un des tout premiers m'a vraiment fait frémir...
Comme dans "La maison des voix", le rythme s'accélère dans les dernières pages, et la conclusion arrive comme un boulet qui coupe le souffle, surtout quand on découvre ensuite que l'auteur s'est inspiré de faits réels. L'abysse, on le trouve dans la psyché de certains personnages, tellement noire qu'on n'en voit pas le fond, et qu'on n'a certainement pas envie d'y plonger, à moins d'être un lecteur un peu tordu ? Mince, je viens de me dénoncer...
Un thriller psychologique efficace, qu'on lit d'une traite sans reprendre son souffle (oui, j'arrête !).
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