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Critique de Nastasia-B


Voilà un archi-classique de la littérature jeunesse, oeuvre considérée comme majeure à plus d'un titre, oeuvre révérée par beaucoup depuis un siècle et demi, multi-adaptée, multi-imitée, multi-prolongée, multi-inspiratrice. Bref, une pierre angulaire de la littérature…

Malgré mon âge avancé, jamais encore je n'avais tenté d'aiguiser la lame épaisse de mon entendement sur cette pierre angulaire. C'est désormais chose faite et j'ai sollicité tout exprès l'aide de ma fille de dix ans afin d'éclairer d'une lumière non ridée l'autre côté de ce gros caillou.

Aurons-nous le courage d'avouer que nous nous sommes ennuyées ferme l'une comme l'autre quasiment de bout en bout ? Ma fille a carrément jeté l'éponge après six ou sept chapitres, bâillant dangereusement dès la fin du premier, interrompant ou me demandant d'interrompre la lecture extrêmement fréquemment (car j'ai même cherché à la motiver en lui lisant moi-même l'histoire, chose que je ne fais plus avec elle depuis déjà un bout de temps car c'est d'ordinaire une lectrice efficace et tenace).

Quel ennui ! Quelle déception ! Le non sens porté jusqu'au leitmotiv. Non sens, c'est gentil comme désignation, ni queue ni tête serait peut-être plus précis et aussi plus juste. Des chapitres entiers dont je sonde encore en vain l'intérêt : prenons par exemple le Quadrille des Homards ou L'Histoire de la Tortue Toc ou bien encore Porc et poivre. Du bla-bla blablatant blablatifiant blablatroupifiant qui vous bourre le mou comme j'ai peine à le décrire.

Je ne serais pas surprise d'apprendre que Lewis Carroll ait fait des adeptes dans la littérature dite " adulte ", avec des salmigondis comme peuvent l'être l'Ulysse de James Joyce, par exemple. Mais parmi toute cette mélasse dont je suis bien contente d'être sortie, je vois tout de même une belle passerelle intéressante : le procès.

En effet, la scène finale du procès d'Alice n'est pas sans m'évoquer grandement le fameux Procès de Franz Kafka. Si ce livre de non sens a permis à cette autre oeuvre de voir le jour, alors, elle aura eu du sens, et alors elle aura le droit à ma petite parcelle d'estime, d'où cette seconde étoile consentie presque à contre coeur.

Pour le reste, je me dépêcherai de vite oublier cette lecture qui ne m'a procuré, littérairement parlant, aucun plaisir. Et je laisse à d'autres le soin d'analyser toutes les allégories, tous les symboles, tous les clins d'oeil de l'auteur, bref, tout le SENS qui pourrait être contenu et se dissimuler derrière le non sens. Bien entendu, ce n'est là qu'un avis (un et demi, disons, car ma fille en a tout de même lu la moitié) c'est-à-dire un grand non sens…

P. S. : J'aurais vraiment aimé m'enthousiasmer pour cette œuvre, j'ai l'impression d'affectionner l'humour et les jeux de mots, celle-ci semblait écrite pour moi et finalement, non. Au demeurant, Lewis Carroll n'a pas grand-chose à craindre du non sens de cet avis car Alice, au pays d'Elmer, veille (comme Simone d'ailleurs, bien que je ne sois pas exactement certaine qu'elle demeure à présent au Pays d'Elmer… c'est à creuser de toute urgence car c'est important pour le devenir de l'humanité bien qu'il faille constamment se méfier des éléphants multicolores toujours prêts à tromper quiconque lorsqu'on aborde ce registre-là).
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