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Critique de BazaR


Deux choses m'ont attiré vers ce diptyque : les couvertures sympas des versions poche (alors que je ne me serais pas lancé sur la base des couvs grand format) et l'élément principal de fantasy qui l'anime, à savoir la relation entre le panthéon des dieux et les hommes.

L'histoire est simple : Khimai est le prince destiné à prendre la place de son père le Pourvoyeur, dirigeant principal des Trois Dominions et intermédiaire entre le dieu Secret et la population. Mais une usurpation a eu lieu qui a abattu son père et jeté Khimai seul et handicapé sur les routes enneigées. Enfin, plus seul dès qu'il retrouve Borhôn, le maître d'armes qui l'a formé. Ensemble ils vont tenter de rejoindre la lointaine province ennemie de Kalénia où se trouve quelqu'un susceptible de l'aider à le rétablir dans son bon droit.

Le roman alterne entre les péripéties du duo et les flashbacks racontant les années d'éducation du jeune prince dans la ville de Coeur du Monde. On a ainsi un mélange entre le Château de Lord Valentin de Silverberg (pour l'intrigue du prince déchu voyageant pour retrouver sa place) et le premier volume de l'Assassin Royal de Robin Hobb (pour l'aspect initiatique). Cependant ce roman a ses propres vertus et ses propres faiblesses.

La construction fine et précise de son univers est sa force. Paul Carta abreuve son lecteur de descriptions de toute sorte, architecturale ou sociale, qui saturaient littéralement mes capacités de représentation au moyen d'images mentales (un de mes péchés mignons dans la lecture de l'Imaginaire) et m'obligeaient à arrêter souvent ma lecture pour les absorber. Son univers n'est pas particulièrement original, mais réalisé comme un artisan qui adore son métier. La touche principale de fantasy réside dans ce panthéon de dieux, voisin de celui de l'Olympe, qui interagit véritablement avec les hommes à travers des rituels sacrificiels. le Pourvoyeur se comporte ainsi comme une Pithie, envahi par l'esprit du dieu Secret lors des séances de justice.

La faiblesse du roman est le double tranchant de sa force : les descriptions envahissent trop le roman où, en fin de compte, il ne se passe pas grand-chose, en tout cas pas grand-chose d'épique. On a droit à des scènes intéressantes de moisson ou de rendu de justice qui font mouche quand on s'intéresse à la construction d'un monde, mais qui peuvent aussi être ressenties comme des longueurs (cela m'est arrivé par moment, je l'avoue). La fin du livre elle-même ne s'emballe pas, m'ayant fait penser aux livres découpés en plusieurs volumes, chaque volume intermédiaire se terminant platement.
Autre manque : l'existence de psychologies variées de personnages. Dans tout le roman on ne semble avoir affaire qu'à des gentils, les pires étant seulement bougons ou au physique inquiétant. Contrairement à l'Assassin Royal, auquel je l'ai déjà comparé, on ne fait pas le tri entre ceux qu'on va aimer et ceux qu'on va détester. Ils sont tous sympas en fin de compte. Cela permet de se concentrer sur la construction du monde mais nuit au rythme de l'histoire.

Forces et faiblesses, mon coeur a balancé de l'un à l'autre de nombreuses fois, mais j'ai fini par me laissé porter par ce roman à l'univers attachant. le bilan est positif. Mais je souhaite cependant assister à plus d'action dans la seconde partie.
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