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Critique de mireille.lefustec


Anne-Marie Carthé a quitté l'Algérie en 1962. A l'indépendance. Elle avait huit ans.
Ses parents enseignants : mère espagnole, père français, ont dû s'exiler.

Ce roman est une façon de plonger dans ses racines, de garder vivante la mémoire de sa mère.
le livre se compose de trois parties, elles-mêmes réparties en courts chapitres. Cela laisse le temps d'une respiration avant d'aborder la tranche de vie suivante.

C'est en 1946 que, suite à la grande douleur de la mort de son père, la jeune Norande se réfugie au couvent de Centourée-sur-mer, en Normandie pour y chercher l'apaisement.
"Une nécessité intérieure s'impose alors à moi: me mettre à l'écart du monde quelque temps, loin de ce qui me rappelle sa présence à jamais perdue..."
"Ma vie comme un arbre, cherche la source et le ciel."
Elle y apprend la couture qui deviendra sa passion .
De retour au pays, dans la joie de retrouver les siens, elle pense déjà à conduire sa vie. "Je leur confie mes projets, anticipant les désaccords de ma famille. Ma volonté sera plus forte que mes craintes."
"Ma soif de liberté me porte, je sais que tout cela a un prix."
Elle veut enseigner la couture et mettra "tout en oeuvre pour y parvenir."
On a des personnalités affirmées dans la famille !

La première partie, jusqu'en 1953, est celle des rencontres, des découvertes, des amitiés chaleureuses, de l'enseignement. L'ensemble est narré avec poésie par qui sait apprécier la beauté des choses, les plaisirs quotidiens.
Malheureusement on connait L Histoire : la situation se dégrade, les militaires s'imposent, tuent. Les communautés amies se défont, la peur s'installe.
"Les ressentiments des Algériens sont compréhensibles. Qu'est-ce qui justifie plus de confort, plus de considération, plus de respect, plus d'humanité tout simplement, envers un être humain plutôt qu'un autre? Et routes communautés confondues, les pauvres restent pauvres."
Anne-Marie Carthé , dans cet hommage à sa famille, à son pays natal, a écrit un livre passionnant dans un style que j'ai admiré.

Je remercie chaleureusement Sylvie Darreau des éditions LA CHEMINANTE et Babélio son intermédiaire.
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