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Critique de paroles


Toutes ces nouvelles suent le désespoir, le mal-être, la solitude. Mais bon sang que l'écriture est juste. Pas un mot de trop, pas d'adjectif inutile ou superflu. Tout est dit, simplement dit, cruellement dit.

Raymond Carver nous parle des petites gens engluées dans leur quotidien, ne sachant comment sortir la tête de l'eau. Ces facteurs, chômeurs, garces, voisins, représentants, mères de famille, bûcherons, couples au bord de la crise de nerfs, tous à un tournant de leur vie, celui de la prise de conscience du vide de leur vie. Les uns enviant le sort de leurs voisins, les autres rejetant la faute de leurs déboires sur leurs chiens ou leurs locataires...
Peu importe ! Ils savent le degré zéro de leur vie mais ne cherchent pas à atteindre un autre niveau. Ils vivent parce qu'il faut vivre. Ils sont résignés. Ils n'attendent rien. D'ailleurs ces nouvelles n'ont souvent pas de chute. Pourquoi faire ? Puisque rien, jamais, ne change.
Mais tous ces personnages ont un point commun : l'alcool (quelquefois la drogue, ou les deux) et la clope leur servent très souvent de dérivatif, d'échappatoire.
Même les gamins sont déjà laminés par l'indifférence, le désamour ou la lassitude de leurs parents.

C'est de l'implacable solitude dont il s'agit ici. Raymond Carver nous brosse l'envers du décor de l'American way of life et c'est terriblement cinglant.

Un grand merci à Malabar pour ce moment de lecture dérangeant et passionnant et la découverte de cet auteur.
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